La Normandie trône en tête

La Normandie trône en tête
Julien Féret (SM Caen)

Si vous avez loupé la soirée d’hier, n’ayez aucune crainte, voici de quoi vous remettre brillamment à jour en ce dimanche estival. Cinq matches, neuf buts. Rien d’étonnant, nous direz-vous, c’est la Ligue 1. Mais on a quand même eu droit à quelques surprises : une équipe caennaise qui ravit la place de leader à Angers grâce à sa victoire face à Toulouse (1-0), un Geoffrey Jourdren qui travaille sa reconversion dans le cinéma et un Troyes-Nice plutôt mouvementé. Et sans déconner, c’est pas rien.

Caen 1-0 Toulouse

Cette année, à Caen, on ne s’est pas encombré avec un crochet par Le Mans pour ouvrir la saison à domicile. Et c’est pas plus mal ! Faut dire que l’enceinte sarthoise n’a pas laissé de beaux souvenirs à Garande et ses troupes l’an passé. Car quand le stade bas-normand était pris d’assaut par des dadas pour les Jeux Equestres, les Caennais n’ont pas marqué un seul point en deux matches dans leur maison provisoire. Pour leur première à d’Ornano, les partenaires d’Andy Delort n’ont pas fait péter les plombs à un entraîneur démissionnaire mais ils ont certainement bien frustré Dominique Arribagé sur le banc toulousain. En l’emportant 1-0 sur un coup-franc botté par Julien Féret et catapulté pleine lunette par la caboche de Damien Da Silva, les Calvadosiens ont rappelé à Toulouse que dominer tout un match pour finalement s’incliner, ça revient à passer sa soirée à draguer une jolie demoiselle, faire des plans sur la comète avec elle pour finalement la voir se faire la malle avec un de ses potes au bout de la nuit. Evidemment c’est dur. Si les Caennais n’ont pas été catastrophiques, disons dans le jargon populaire qu’ils ont eu « du cul », un cul que personne ne renierait d’ailleurs, pas même pas Kim Kardashian. Mais là, on s’égare. En ce dimanche matin, c’est bien le drapeau normand qui flotte sur le sommet du Mont-Ligue 1 (en attendant le reste de la 2ème journée).

Guingamp 0-1 OL

Deuxième match et deuxième défaite pour Guingamp qui, comme face à Nantes, a serré les rangs avant de craquer en fin de match (1-0). Ironie du sort, plaisir de la vie, c’est Claudio Beauvue qui offre la victoire à l’OL en marquant face à ses anciens coéquipiers. En difficulté pendant la première heure de jeu, les joueurs d’Hubert Fournier peuvent compter sur un grand Anthony Lopes qui repousse des tentatives de Moustapha Diallo et Sloan Privat. Sur le banc jusqu’alors, Claudio Beauvue fait son entrée à la 61ème, applaudi par son ancien public. Cela ne l’empêche pas de leur mettre un pion quelques instants plus tard (0-1, 79ème). Mais le Guadeloupéen reste classe et ne célèbre pas son but. Et ça, c’est beau. Une double occasion guingampaise dans le temps additionnel se heurte à Milan Bisevac (90+4). C’est pas top mais ça fera l’affaire pour les Lyonnais. Valbuena, lui, prend ses marques au poste de meneur de jeu pour sa première sélection avec les Gones. Avant d’inscrire le but de la victoire le 20 septembre prochain face à l’OM ?

Rennes 1-0 Montpellier

Le Rennes-Montpellier 2015-2016, c’est avant tout l’histoire d’un homme. Un dénommé Geoffrey Jourdren, lequel a encore une fois démontré que le cinéma possède une grosse longueur d’avance sur le sport. Preuve en est, cet effleurage d’épaule de Giovanni Sio sur le portier montpelliérain qui s’est alors retrouvé au sol à se rouler de douleur. Aussi lamentable que la mort de Marion Cotillard dans Batman. En tout cas, comme un Bielsa en puissance qui a su éclipser la victoire de Caen à Marseille la semaine dernière en larguant son club de la même façon que Brandon a quitté Jessica dans le dernier épisode des feux de l’amour, c’est bien du jeu d’acteur sordide de Jourdren dont les réseaux sociaux ont le plus parlé après la rencontre. Bien plus que de la victoire étriquée des Rennais (1-0) du coup et de cette frappe de Kamil Grosicki qui avait commencé comme un centre pour finir dans le filet d’un Jourdren puni. A croire que le Polonais n’avait pas aimé le film.

Troyes 3-3 Nice

On ne vous le cache pas, l’affiche ne nous emballait pas des masses. Pourtant, c’était sans doute le match le plus plaisant à regarder hier soir. Réduits à 10 après seulement 35 minutes de jeu, les joueurs de Jean-Marc Furlan n’ont rien lâché et sont parvenus à arracher le nul dans les ultimes secondes (3-3). Corentin Jean vient du Loir-et-Cher et ces gens-là ne font pas de manières (#MichelDelpech). Du coup, quand Martins Pereira lui balance son premier ballon, l’attaquant troyen contrôle et ne laisse aucune chance à Hassen (1-0, 3ème). Mais Nice avait son homme fort hier soir : Alassane Pléa. Le Franco-Malien, taclé dangereusement par Jonathan Martins Pereira, obtient un pénalty transformé par Hatem Ben Arfa (1-1, 6ème). Alassane Pléa file même l’avantage aux siens quelques minutes plus tard (1-2, 16ème) avant de subir un nouveau tacle bien moche, de Chris Mavinga cette fois. Deuxième jaune. Vestiaire. Salut Chris, merci d’être venu (36ème). L’insatiable Pléa se mue alors en passeur pour un Maxime Le Marchand étonné (1-3, 42ème).

Mais il en faut plus pour décourager les locaux. Fabien Camus, tranquille, s’essaye aux 25 mètres et trouve magnifiquement la lucarne gauche de Mouez Hassen (2-3, 78ème). Xavier Thiago arrache même le nul en reprenant en deux temps un coup franc lointain de Camus (3-3, 90+3). Résultat inespéré, match complètement fou.

Angers 0-0 Nantes

En fait, on ne va pas passer par quatre chemins et on va vous le dire franco : on s’est ennuyé comme des rongeurs ayant perdu la vie au stade Jean Bouin hier soir. Pour les retrouvailles d’Angers avec la Ligue 1 dans le derby ligérien contre Nantes, les vingt-deux acteurs n’ont pas été tendres avec le public pourtant venu en nombre. Il n’y a pas grand-chose à dire sur cet Angers-Nantes si ce n’est que les deux équipes ont fait de leur mieux pour ne pas cadrer leur frappe et garder les cages de leur adversaire inviolées. Les ex-leaders de L1 angevins ont bien tenté de montrer leurs biceps sur quelques attaques placées en première mi-temps, mais il aurait été déraisonnable de trop gâter le public local. Ils retrouvent la Ligue 1, ils ne vont quand même pas réclamer des buts par-dessus tout ça. Cré vin diou !

 

Par Justine SOIGNON et Aurélien RENAULT

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