Paris gagne sans mettre les gaz

Paris gagne sans mettre les gaz
Thiago Silva (Paris Saint-Germain)

Sans surprise, le PSG a pris le dessus à domicile sur le Gazélec Ajaccio (2-0). Matuidi et Thiago Silva ont ainsi permis à leur équipe de prendre la tête de la Ligue 1 dès la deuxième journée, vingt-huit journées plus tôt que la saison dernière.

L’action du match

Paris étouffe son visiteur du jour depuis le début de la rencontre et on sent très vite que la branche ajaccienne est sur le point de céder. Bingo puisqu’après seulement dix minutes de jeu, une ouverture de Thiago Silva mal exploitée défensivement par Filippi profite à Blaise Matuidi. Le joueur dont le numéro dans le dos correspond au nombre de ses poumons place une accélération foudroyante et décoche une bannette violente dans la cage de Clément Maury. Ce but est le premier du PSG cette saison à domicile, le premier de Matuidi pour sa première frappe et accessoirement le premier encaissé par le Gazélec en Ligue 1. Historique à plus d’un titre donc !

Au cœur de la rencontre

Vous ne vous attendiez pas vraiment à un miracle pour le Gazélec Ajaccio ce soir au Parc des Princes ? Ca tombe très bien car nous non plus. En même temps, comment pouvait-il en être autrement pour le duel le plus déséquilibré de la saison de Ligue 1 ? Le PSG a vécu une soirée tranquille et s’est rendu la vie extrêmement facile grâce à l’ouverture du score rapide de Blaise Matuidi (10ème). Le concernant, Thiago Silva s’est employé à clouer le bec à Dunga en claquant une tête gagnante sur corner à la 21ème minute. Le sélectionneur brésilien qui n’a pas retenu le capitaine parisien dans sa dernière liste aura certainement compris le message. Dans tous les cas, on aura rarement vu les Parisiens aussi peu inquiétés dans leur antre au cours d’une première période.

Suffisance contre insuffisance

Le pire, c’est qu’inquiétants, les Corses le sont encore moins lors du deuxième acte. Paris est plus fort, plus technique, mieux au point tactiquement et fatalement plus expérimenté. Ça on le savait. Mais la maladresse des Ajacciens laisse présager une saison difficile. Parce que si le PSG n’a pas déroulé, c’est aussi parce que le PSG a évolué à la cool. Cavani puis David Luiz ont bien manqué de corser l’addition de la tête à plusieurs reprises, le premier toujours dans le jeu, le second sur corner. Mais les hommes de Laurent Blanc n’étaient pas motivés plus que ça à exploiter les pertes de balles éclairs de leurs adversaires. Dans ce qui ressemblait comme deux gouttes d'hydroxyde d'amonium à un match de Coupe de France, Verratti a fait mumuse au milieu de terrain à défaut de jouer sérieusement et Laurent Blanc s’est payé le luxe de lancer Ezequiel Lavezzi. De la suffisance à tous les niveaux mais une victoire qui permet aux joueurs de la capitale de se caler en tête du classement. Il sera difficile de les en déloger désormais.

L’acteur phare du match : Kevin Trapp

Evidemment, nous aurions dû mentionner Marco Verratti et sa facilité déconcertante balle au pied mais nous avons préféré mettre en lumière le nouveau gardien du PSG. Pour son premier match au Parc, l’Allemand a parfaitement su gérer les débats entre la coccinelle et la fourmi qui se disputaient le même brin d’herbe dans sa surface. Plus sérieusement, l’Allemand n’a pas eu un seul arrêt à faire – ou presque - face aux novices Ajacciens, si bien que si Laurent Blanc avait aligné Presnel Kimpembe dans les cages parisiennes, le résultat aurait certainement été le même. Les Corses ont encore le temps d’apprendre.

Le taux de régalade

Comme pour le Bayern Munich-Hambourg de vendredi (5-0), voir l’une des équipes les plus inaptes à décrocher un résultat positif se faire étriller dans tous les compartiments du jeu par le champion national n’est pas particulièrement excitant. Au final, ce ne sont pas les grigris de Thiago Motta et les accélérations fulgurantes du duo Lucas/Augustin qui nous ont enthousiasmé mais bel et bien la curiosité que représentait ce poids plume ajaccien exposé d’entrée de saison dans la lucarne dominicale de Canal+. Ce n’était pas jouable mais les hommes de Thierry Laurey se sont montrés courageux et c’est ça qu’on va retenir. Plus qu’une deuxième mi-temps un peu chiante au final.

5/10

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