J4. Fekir et le Tout-Paris dans la lumière

J4. Fekir et le Tout-Paris dans la lumière
Nabil Fekir (Olympique Lyonnais)

Nous sommes à la 4ème journée de Ligue 1. Toute la France est occupée par le Paris Saint-Germain ? Toute ? Non ! Car un village peuplé d’irréductibles Lyonnais résiste encore et toujours à l’envahisseur. Avec en fer de lance, un Nabil Fekir doté d’une potion magique que beaucoup lui envient. Les Lillois notamment.

Ils ont passé un meilleur week-end que vous

Beaucoup le comparent à Messi. A ce rythme-là, on va bientôt comparer Messi à lui. Voilà plus d’une année maintenant que Nabil Fekir fait tourner en bourrique nos joueurs hexagonaux préférés sous nos yeux émerveillés. Ce week-end à Caen (0-4), Nabil a tout fait. Il a joué juste, s’est montré disponible, a démonté une dizaine de reins, a débloqué une rencontre pas forcément bien engagée pour les Lyonnais. Entre autres. On retiendra évidemment - surtout - son merveilleux hat-trick dont Da Silva et Alhadur vont faire des cauchemars très longtemps. Comme il n’était pas rassasié, Nabil a aussi rangé le vestiaire, conduit le bus jusqu’à l’aéroport et raccompagné chacun de ses coéquipiers à leur domicile une fois l’avion posé à Lyon. Un vrai homme à tout faire. Indispensable.

Pendant 24 heures, les fans du Stade de Reims se la sont pétés grave. Au Glue Pot et à l’Atrium club dans le centre-ville de la capitale champenoise, beaucoup de supporters masculins sont allés fêter la victoire sur Lorient (4-1) en draguant avec succès des proies désintéressées du football, leur glissant avec subtilité: « Tu sais que le Stade de Reims est premier de Ligue 1 et que j’y ai contribué activement depuis les tribunes ? » D’après nos informations, cette technique a fonctionné à merveille et de nombreux couples se sont formés. Ben quoi ? Charbonnier a bien marqué sur un centre tout pourri contre les Merlus, comme quoi tout est donc possible à Reims en ce moment.

Et si c’était l’année du Stade Rennais ? Question sempiternelle qu’on se pose tous les ans mais différence majeure cette saison : on la formule encore fin août. En disposant de Toulouse (3-1) au Roazhon Park, les joueurs de Philippe Montanier se sont adjugés leur troisième victoire en quatre sorties. Giovanni Sio, Sylvain Armand et un PG N’Tep sur le retour ont été décisifs. Et quand on sait que Rennes attend éventuellement trois renforts de choix (Benzia, Quintero, Keita Balde), on a largement le droit d’enfin rêver chez les Bretons.

Il y en a un qui rêve encore un peu, c’est Jocelyn Gourvennec, l’entraîneur de Guingamp. Après un début cauchemardesque, l’homme fort de l’EAG a bien cru que ses ouailles allaient faire un nouveau départ pourri en championnat. Sauf que contre Marseille (2-0) sa stratégie impliquant un pressing incessant sur Lassana Diarra et les prises d’espace de Jimmy Briand, Coco et Sloan Privat se sont avérées gagnantes. Du coup, Guingamp a flingué l’OM et lancé sa saison. Cocorico.

Ils se réveillent avec la gueule de bois

Alexander Djiku a été gauche sur un pas de danse avec Fabien Lemoine, François Kamano s’est pris pour une boule de bowling et a dégommé Stéphane Ruffier et Loïc Perrin. Reste que les deux Bastiais ont chacun vu rouge, entraînant la défaite de leur équipe à Saint-Etienne (2-1). Si le premier a été victime d’un arbitrage sévère, le second méritait quand même l’expulsion. Mais on admet que voir Anthony Gautier, l’arbitre du match, asséner son rouge à Kamano alors que le pauvre se faisait évacuer sur civière nous a brisé le cœur.

De héros à zéro. En football, tout va très vite. Les amorphes Braithwaite et Cavani peuvent tout à coup se remettre à scorer sous le feu des critiques par exemple. Et les Nantais au début de saison impeccable (7 points pris sur 9) devenir des incapables. Michel Der Zakarian a détesté la performance de ses gamins à Bordeaux (2-0) et particulièrement celle d’Ermir Lenjani. Buteur héroïque contre Reims la semaine passée (1-0), l’Albanais s’est fait expulser pour excès d’agressivité et précipité la défaite de ses camarades. Y a pas que chez les Ribéry que la routourne cause des ravages.

Une victoire aux allures de défaite, vous connaissiez ? Non ? Pourtant, les Lillois viennent de l’inventer. En s’imposant contre le Gazélec Ajaccio sur la plus petite des marges (1-0) à Pierre-Mauroy sur une réalisation géniale de Boufal, les joueurs du LOSC ont tout de même déclenché la furia de leurs supporters. La faute à un manque d’implication criant des Nordistes qui ont laissé les Gaziers obtenir de nombreuses occasions de revenir à hauteur. Sans l’immense Enyeama, les Corses y seraient parvenus et les Lillois chasseraient encore leur premier succès de la saison. Hervé Renard a donc beaucoup de travail devant lui durant cette trêve internationale.

Le top but du week-end

Mine de rien, la Ligue 1 s’est réveillée ce week-end. Après des débuts pas forcément folichons, les buteurs sont enfin sortis de leur léthargie. Et sur les 26 pions plantés, il y en a dont on risque de se souvenir. Les plus précieux ont été scorés à Michel d’Ornano. Entre le but tout en technique de Fekir conclu avec l’aide du poteau droit de Vercoutre et la mine de Beauvue dans la lucarne du gardien caennais, on ne saurait trop dire lequel est le plus somptueux. Du coup, pourquoi ne pas aller piocher le coup-franc de l'Angevin Mangani contre Nice (1-1) ? Ou le coup de canon d’Eysseric contre Bastia ? Et pourquoi ne pas retenir l’ouverture splendide de Di Maria conclue d’une frappe sèche par Ezequiel Lavezzi contre Monaco (0-3) ?

C’est inquiétant :

Troyes est la seule équipe de Ligue 1 qui ait disputé trois de ses quatre matchs du mois d’août à domicile. Et le bilan du promu commence sérieusement à inquiéter. Car s’ils n’ont pas été battus sur leurs terres, les joueurs de l’Aube ne s’y sont pas non plus imposés (3 matchs nuls). Sachant que chacun de leurs visiteurs était assez prenable (Gazélec, Nice, Montpellier), il est évident que l’incapacité des hommes de Furlan à produire du jeu et à se montrer efficace inquiète. D’autant que pour leur premier voyage, ils en ont pris 6 à Marseille. Sursaut attendu à la reprise contre Caen...à domicile, encore une fois.

Le discours de bistrot : Et si Christophe Dugarry avait enfin raison ?

On ne pouvait pas conclure ce bilan de la 4ème journée sans parler – évidemment – du triomphe parisien en terres monégasques. Déjà bluffants de maîtrise au cours des premiers matchs, les Parisiens ont en plus corrigé les petits défauts qui n’allaient pas. Cavani était muet ? Il a mis un doublé. Lavezzi était en instance de départ ? Il est rentré, il a marqué et il a visiblement bien intégré son pote Di Maria. Zlatan n’était plus dans sa forme des saisons passées ? Le Suèdois a régalé et déclenché les deux buts de Cavani sur l’un desquels il signe la passe décisive. Alors que Thiago Motta, lui, a battu le record de ballons touchés dans un même match de L1 (163 d’après Opta) et que la défense s’est montrée tout simplement infranchissable, le consultant de Canal Plus, Christophe Dugarry a tiré un coup de feu : « Paris ne va pas perdre une seule fois cette saison ! ». Entre deux kirs pour fêter la rentrée scolaire, le pronostic de l’ancien Bordelais a le don de pouvoir se discuter avec passion. Pour le titre de champion en revanche, y a plus de débat !

 

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