Le plafond de Vert

Le plafond de Vert
Romain Hamouma (Saint-Etienne)

Vous connaissez le plafond de verre ? Vous savez, ce prétendu syndrome qui voudrait que certains niveaux supérieurs seraient inaccessibles à une certaine catégorie de personne. Appliqué au football, ce douloureux handicap se teint de vert. Décryptage d’une ascension pas si impossible.

Un passé glorieux, des vagues suivies de creux, un héritage qui pèse et des valeurs sans parenthèses, l’ASSE est dans cette période qui vous forge un club. Au travers de son histoire et de son palmarès, Saint Etienne est un club prédestiné aux plus hautes joutes et aux rêves de gloire. C’est pourquoi le club de Christophe Galtier se bat régulièrement pour figurer aux places d’honneur de notre bonne vieille Ligue 1. Depuis plusieurs années, les Verts ne cessent de naviguer au pieds du podium. Tantôt 5ème, tantôt 4ème, la bande à Perrin s’illustre sans pour autant briller. Si le bilan sportif et économique se trouve comblé par ces résultats probants, il n’empêche que le club stéphanois aspire à de plus hautes ambitions, s’aventurant dans des rêves où le Forez est représenté le mercredi soir. En effet, le club dirigé par Roland Romeyer a beau faire preuve de régularité, l’espoir de détrôner les rois subsiste et grandit. Dans une Ligue 1 en pleine expansion, dans un championnat qui s’éveille, les pensionnaires du Chaudron semblent être arrivé à un stade de son évolution où les chances sont minces et les risques de plus en plus important. Face à cette situation, il semble légitime de se poser la question de ce plafond de verre qui condamnerait l’ASSE aux strapontins d’honneurs sans gloire. Les rivaux de l’OL peuvent-ils s’élever, peuvent-ils renouer avec ce passé glorieux ?

A l’intersaison, les observateurs assidus de la Ligue 1, parmi les nombreux constats et bilans formulés, tombaient presque tous d’accord sur le fait que l’ASSE aurait bien du mal à rivaliser avec la puissance parisienne ou encore avec la talentueuse jeunesse lyonnaise. Dans ce contexte, certains en sont même venus à s’interroger sur la place de Christophe Galtier au sein du club forézien. D’aucuns estimaient, que l’actuel entraîneur des Verts avait fait son temps. Pouvait-il insuffler un élan nouveau à son club, pouvait-il faire mieux que ce qu’il n’a déjà accompli depuis 6 ans ? Assez vite, dirigeants et supporters ont compris que perdre Galtier c’était perdre un gage de stabilité. Depuis ses débuts sur le banc, l’ancien défenseur marseillais n’a cessé de faire progresser son équipe. 17ème à la fin de sa prise de fonction, le club s’est maintenant installé comme une valeur sûre du championnat. Pour autant, il reste une dernière marche pour que les Verts prennent place parmi les cadors du championnat français. Si dans l’imaginaire collectif, Marseille, Paris, Lyon et Monaco sont candidats probables au titre ou tout du moins aux places qualificatives pour la Ligue des Champions, l’ASSE ne bénéficie pas de ce statut. Pire, les Verts semblent avoir atteint leur limites. Economiquement comme sportivement, le club de Roland Romeyer semble s’heurter à un plafond de verre, une barrière empêchant l’institution de s’élever au delà des standards des dernières années. Cette frontière fine et pourtant si tenace entre les meilleurs et les seconds semblent se retrouver dans l’historique des confrontations entre Saint Etienne et les ‘’gros’’ de Ligue 1. Si les Verts sont parvenus la saison passée à vaincre Lyon à Geoffroy Guichard (3-0), il n’en reste pas moins vrai que face à ces habitués des grands rendez-vous, le club possède un bilan assez défavorable. Sur les 6 dernières saisons, les troupes de Christophe Galtier se sont imposés une seule fois face à Marseille (victoire 2-0 en mai 2013), deux fois face à Lyon et une fois face aux parisiens. Dans ce contexte, il parait légitime de croire que Saint Etienne se trouve face à un défi de taille s’ils veulent faire voler en éclats le plafond de verre qui les opprime.

Pourtant, en ce début de saison, Saint Etienne fait preuve d’un réalisme et d’une maitrise tout à fait remarquable. Ainsi, les Verts ont enchainé cette semaine une cinquième victoires consécutives face à Troyes (0-1). Sans toujours y mettre la manière, les coéquipiers de Stéphane Ruffier brille par leur régularité en ce début de saison. A tel point qu’en cas de victoire contre Nice ce soir (20h45), l’ASSE peut conforter sa place de dauphin du Paris Saint Germain et creuser un premier écart avec l’actuel troisième, Rennes. Profitant du retard à l’allumage des autres cadors, Christophe Galtier sait que de nouveaux peuvent naitre au sein de son groupe. Pour autant, le coach originaire de Marseille tend à tempérer les possibles ardeurs de ses troupes, conscient qu’il n’existe pas meilleur facteur de déstabilisation que les folles ambitions. Quoi qu’en dise l’entraineur, il n’empêche que les Verts peuvent, cette saison, tenter de passer ce fameux cap qui les feraient changer de dimension. Preuve que le statut du club peut peut-être retrouver son lustre d’antan, le match les opposant à Nice est en prime-time, un dimanche.

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