Les gros l'emportent, les outsiders sont toujours là

Les gros l'emportent, les outsiders sont toujours là
Dimitri Payet

XX buts pour cette 9e journée de Premier League. Un festival pour une Angleterre encore groggy de sa triste prestation en Coupe du Monde de rugby. Le résumé d'un week-end de foot outre-Manche.

Ils ont passé un meilleur week-end que vous :

José Mourinho : « On est une équipe avec un très bon entraîneur ». Des managers qui parlent d’eux à la troisième personne, il n’y en a pas cinquante. Des managers qui le font comme Mourinho, il n’y en a pas. Il y a deux semaines, le coach portugais avait déjà régalé en conférence de presse : « Il y a beaucoup d'entraîneurs dans ce monde qui pourraient atteindre mon niveau mais pas être meilleur ». Les temps sont durs pour Chelsea et le Special One, 11e après 9 journées, mais Mourinho a retrouvé (l’avait-t-il perdu ?) le sourire, grâce à une victoire 2 à 0 des siens face à Aston Villa. Le catcheur Diego Costa a repris du service en scorant, alors qu’Hazard a fait les frais du tempérament de l’ancien entraîneur du Real et de l’Inter. Surtout, ne change rien José.

Dimitri Payet : l’idylle semble se poursuivre pour Dimitri Payet, buteur lors de la victoire des siens contre Crystal Palace. Une nouvelle fois titulaire, l’ancien marseillais a encore été décisif pour les Hammers. Ça fait 5 buts et 3 passes décisives pour le meilleur français de Premier League avec Anthony Martial. Ignoré par Didier Deschamps, Payet n’est visiblement pas trop touché par sa non-sélection lors des deux derniers matchs des Bleus. Il a même été défendu par son entraîneur, Slaven Bilic : « Pour moi, il devrait être présent dans n’importe quelle sélection nationale. » On va demander ça à Low et Del Bosque.

Manchester United : La gifle reçue contre Arsenal (défaite 3-0 à l’Emirates il y a deux semaines) est partiellement oubliée. Et c’est Everton qui en a fait les frais. Les hommes de Van Gaal ont renoué avec la victoire face aux Toffees  (3-0), grâce à des buts de Schneiderlin, Herrera et Rooney. Face à un adversaire souvent coriace pour les grosses écuries, qui plus est à Goodison Park, les Red Devils se sont rassurés avant le retour de la Ligue des Champions. United est toujours sur le podium, à deux points de City et à égalité de points avec Arsenal.

Ils se réveillent avec la gueule de bois :

Southampton : Désormais considéré comme le principal outsider aux grosses écuries de Premier League, Southampton a encore du faire cette année avec la fuite des talents (Schneiderlin, Alderweireld, Clyne) mais a su garder ses nouveaux leaders (Pelle, Ward-Prowse…). Contre Leicester, surprenant 5e au début du match, les Saints pouvaient s’approcher du podium et rattraper son adversaire. Malgré deux buts inscrits par les deux défenseurs centraux Fonte et Van Dijk, Southampton a été rattrapé par Leicester et son buteur maison, Jamie Vardy. Le but inscrit dans le temps additionnel par les visiteurs fait perdre trois points précieux à So’ton.

Bournemouth : Bournemouth s’y attendait surement, mais ça s’est confirmé. Manchester City est un distributeur de valise. Face au leader, le promu s’est défendu comme il a pu. Après avoir vu Sterling marquer deux fois, Bournemouth a réduit le score grâce à Murray, mais l’éclaircie a duré aussi longtemps que le temps concentration de Mario Balotelli : 7 minutes. Bony et Sterling ont continué à faire fléchir la défense des Cherries. Au final, c’est une quasi manita (5-1) pour l’inattendu promu. La sentence ? Une 17e place et les fesses rouges.

Norwich : Prendre 6 buts, en Premier League, ça peut arriver. Mais en prendre 6 contre Newcastle, c’est que ça ne va pas du tout. Les Canaris ont scoré deux fois en première période, avant de craquer avant la pause. Ils ont ensuite pris 3 pions en deuxième période, et donc perdu le premier set (6-2). Résultat, Norwich perd trois places (16e), devient pire défense du Royaume (20 buts concédés) et, pire que tout, perd contre Newcastle, roi chez les inconstants !

Le match qui en dit long : Tottenham – Liverpool

Fallait-il s’attendre à autre chose qu’un 0-0. A eux deux, Liverpool et Tottenham ont marqué 19 buts cette saison, moins que West Ham… Harry Kane est touché par le syndrome de la panne d’après éclosion. Il n’y a bien qu’Eriksen qui fasse un peu rêver les supporters des Spurs. Les Reds devaient, eux, faire sans Benteke, Sturridge, Firmino et Ings. Klopp a du faire avec Origi. Dur.

La stat qui tue : onze mois

Wayne Rooney a du « caractère », et c’est lui qui le dit. Au cas où on en douterait… Le meilleur buteur de la sélection anglaise a scoré pour la première à l’extérieur depuis novembre 2014. Ce but face à Everton met fin à une terrible disette pour un buteur digne de ce rang. Lancé par Herrera, Wazza a terminé le travail et inscrit son deuxième but de la saison en championnat.

Le discours du bistrot :

Yohan Cabaye serait-il condamné à rester le meilleur joueur d’une équipe de troisième rang de Premier League ? Adulé par Saint-James Park il y encore trois ans, Cabaye a traîné son spleen dans le vestiaire du PSG. Avec 42 sélections et une belle côte en Angleterre, on aurait pu croire qu’un gros club anglais se placerait pour accueillir l’ancien lillois et ses frappes de mule. Il n’en n’est rien. C’est Crystal Palace et l’ancien entraîneur du français à Newcastle, Alan Pardew, qui ont raflé la mise. Au final, c’est peut-être parce que Cabaye n’a pas reçu d’offres plus alléchantes, peut-être aussi parce qu’on a un peu survendu le joueur. C’est pourtant pas le genre de la Ligue 1.

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