Salade niçoise en cinq ingrédients

Salade niçoise en cinq ingrédients
Hatem Ben Arfa (OGC Nice)

L’OGC Nice se déplace ce soir à Ajaccio (20h) et connaît un début de saison pétaradant. Encore auteurs d’un gros match à Rennes dimanche soir (victoire 4-1), les Aiglons impressionnent tous azimuts. Alors comment expliquer le changement de visage aussi radical d’une équipe qui semblait vouée à rester une équipe moyenne de notre championnat ? Voici cinq éléments de réponse.

Hatem Ben Arfa, le facteur X

Comment ne pas évoquer Hatem Ben Arfa lorsqu’on parle du début de saison de l’OGC Nice ? L’ancien marseillais, qui a attendu six mois pour enfin pouvoir refouler les terrains, s’est en effet imposé comme le véritable leader de son équipe. Utilisé en meneur de jeu ou en pointe avec Valère Germain, l’international français de 28 ans a très rapidement pris le rôle de meneur d’attaque. Pas étonnant quand on connaît son talent. Organisateur, perforateur, buteur, Ben Arfa fait tout (très bien). Auteur de sept buts (co-meilleur réalisateur du championnat avec le marseillais Michy Batshuayi) et deux passes décisives, le numéro 9 niçois semble enfin donner un aperçu de son immense talent, trop souvent gâché au cours de sa carrière par ses frasques extra sportives et ses prestations en dents de scie. Et très clairement, Nice ne s’en plaint pas.

L’organisation de jeu, l’élément déclencheur

Nice meilleure attaque de Ligue 1 avec 24 buts après dix journées, qui l’eût cru ? Plus étonnant encore, le club niçois devance des cadors européens comme le Barça, Manchester City (pourtant en feu en ce début de saison) ou le Real Madrid ! Seul le Bayern Munich de Robert Lewandowski fait mieux avec 29 buts. Et c’est peut-être ça le plus fort. En effet, les Azuréens nous avaient plutôt habitués les saisons précédentes à leur jeu sans saveur et une attaque monotone (44 buts la saison dernière). Bref, une bonne vieille équipe de Ligue 1. Mais cette année, Claude Puel semble avoir accompli un miracle. Lui qui était si souvent décrié pour son manque d’ambition dans le jeu fait pour l’instant taire tous ses détracteurs. Dans un 4-4-2 animé par des joueurs aux petits gabarits et très techniques (Mendy, Seri, Ben Arfa, Germain etc.), les Aiglons impressionnent et - surtout - séduisent. Ben Arfa, après la victoire face à Rennes dimanche (4-1), déclarait ainsi : « Quand on joue comme ça, c’est un régal. On prend du plaisir. […] Je voulais que ça dure trois heures tellement j’ai pris du plaisir. » À l’instar de leur meneur de jeu, toute l’équipe semble donc s’éclater sur le terrain, et ça se voit. 

La jeunesse, le pari gagnant

Jean Michaël Seri, Vincent Koziello, Nampalys Mendy, Mouez Hassen etc. Ces noms ne vous disaient peut-être rien en début de saison mais, aujourd’hui, force est de constater qu’ils se sont imposés comme une évidence pour Claude Puel. Réputé pour donner du temps de jeu aux jeunes, le coach des Aiglons n’a une nouvelle fois pas failli à sa réputation. À tel point que son équipe est la plus jeune d’Europe en moyenne d’âge (24 ans). Et pour l’instant, cette jeunesse donne satisfaction. En effet, son insouciance et sa fraîcheur ont totalement transformé le visage de leur formation. Si Nampalys Mendy (23 ans), Alassane Pléa (22 ans) et Mouez Hassen (20 ans) commencent à se faire un nom, d’autres comme Vincent Koziello (19 ans), Jean Michaël Seri (24 ans) ou Olivier Boscagli (17 ans) étaient totalement inconnus cet été. Pourtant, ils se sont révélés comme des premiers choix dans l’esprit de leur entraîneur. À l’instar de l’OL la saison dernière, l’OGC Nice pourrait donc bien être la surprise de la saison grâce à sa jeunesse dorée.

L’expérience, l’élément moteur

Si l’OGC Nice réalise un très bon début de saison, il le doit également à ses joueurs d’expérience. Effectivement, la fougue de ses jeunes fait de cette équipe la nouvelle hype de ce cru 2015-2016. Mais ce serait omettre l’importance de joueurs comme Mathieu Bodmer (32 ans), Paul Baysse (27 ans), Hatem Ben Arfa (28 ans) voire Valère Germain (25 ans). Tous partagent en effet l’intérêt d’avoir une certaine expérience, soit de la Ligue 1 (Bodmer, Ben Arfa, Baysse), soit d’avoir côtoyé d’autres méthodes (Ben Arfa à Newcastle et Hull City, Germain à Monaco avec Ranieri et des joueurs tels que Falcao, James, Moutinho ou Toulalan). Cette expérience est nécessaire à toute équipe, mais encore plus aux Aiglons qui présentent une équipe très jeune. Et force est de constater que cette formule leur réussit plutôt bien en ce moment puisque la mayonnaise semble avoir pris entre les plus jeunes et les plus anciens.

Une préparation réussie, le point de départ

Claude Puel l’a dit cet été. Pour lui, son équipe a réalisé une préparation d’avant-saison très satisfaisante. Il a même affirmé que son équipe était en avance sur ses objectifs. Et avec l’expérience de l’ancien entraîneur de l’OL combinée au début de saison de ses protégés, on ne peut que lui donner raison. Le mercato de Nice a également été positif entre l’arrivée prévue de Hatem Ben Arfa (qui constituait malgré tout un risque sachant qu’il n’avait plus joué au haut niveau depuis six mois) et le prêt de Valère Germain, auteur lui aussi d’une très bonne entame de championnat (4 buts et deux passes décisives en 9 matches). On peut également noter les arrivées de Seri (Paços de Ferreira) pour une somme d’environ 1M euros, devenu indiscutable au sein du onze de départ niçois, ainsi que Wallyson Mallmann et Ricardo Pereira (prêtés respectivement par le Sporting Braga et le FC Porto), deux belles promesses. Bref, une préparation réussie et un mercato bien négocié ont permis aux Aiglons de partir sur de bons rails. Et à la salade niçoise d'être plus goûtue que jamais.

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