Les bons choix de Luis Enrique, les très mauvais de Benitez

Les bons choix de Luis Enrique, les très mauvais de Benitez
Rafael Benitez

Pour ce Clàsico, le Real et le Barça récupéraient chacun plusieurs titulaires. Hormis Messi, ils faisaient tous partis des onze de départ. Avec un résultat bien différent, puisque les Catalans ont éclaté le rival (4-0) à Bernabeu.

Moins sexy que le duel Mourinho – Guardiola, il y a le duel Enrique – Benitez. Pour ce 230e choc entre les deux monstres espagnols, Rafa Benitez avait la pression. Critiqué par les socios, par les médias et par ses propres joueurs, il devait trouver les mots et la tactique pour battre Barcelone. C’est pire que raté. Surprise à l’annonce du onze titulaire des Merengues, Benitez aligne James Rodriguez, Bale, Benzema et Ronaldo. Un choix résolument offensif, et pas habituel pour l’ancien coach de Liverpool. Benzema occupe (en principe) la pointe, Ronaldo prend  l’aile gauche, James l’aile droite, et Bale en soutien de tout ce beau monde dans l’axe. Sauf qu’aucun des quatre n’a fait un match correct. Même pas un bon match, un match correct. De retour de blessure, Gareth Bale a couru dans le vide. A force de vouloir jouer où il veut, il n’a joué nulle part. Presque aucune influence offensive, et un pressing à contre temps. Idem pour Benzema, préoccupé par « l’affaire de la sextape ». Le Français n’avait pas joué depuis plus d’un mois, et son niveau de jeu s’en est ressenti. Benitez s’était privé de James dans son onze de départ lors des précédents matchs alors que ce dernier était « prêt depuis un mois » (selon le Colombien), mais a choisi de l’aligner pour le Clàsico, sur le côté droit. En froid avec son entraîneur, l’ancien monégasque a rechigné à rester sur son aile et est sorti juste après la mi-temps, en faisant la gueule.

Rakitic – Iniesta, l’empire du milieu

Le Barça sans Andres Iniesta, c’est peut-être pire que le Barça sans Messi. Capitaine ce soir, le numéro 8 s’est régalé pendant soixante-dix-sept minutes, distillant caviar sur caviar. Pour cela, il a eu besoin de Rakitic. Moins influent car en manque de rythme, le Croate a pourtant fait un match très propre avant de rejoindre le banc. En pressant sans discontinuer et en coupant les transmissions madrilènes, il a permis à Iniesta de jouer les ballons plus haut. Luis Enrique, qui doit faire avec un effectif un peu juste, n’avait pas bien le choix au milieu, mais il a pris le risque de faire jouer un maillon essentiel du début de saison du Barça. Risque payant. Les deux compères se sont d’autant plus régalés que Benitez n’avait, pour une fois, pas gonflé son milieu, en se privant de Casemiro, son seul milieu défensif. La bataille du milieu a été gagné, et de loin, par les Blaugranas.

Messi or not Messi, c’était évidemment l’une des interrogations de la planète foot avant ce Clàsico. Luis Enrique a décidé de se passer de son génie argentin puisque celui-ci revenait de deux mois d’absence. Sergi Roberto se retrouvait donc propulsé sur l’aide droite, en face à face avec Marcelo. Et le joueur de 23 ans a pris ses responsabilités. Il a parfaitement lancé Suarez pour le premier but après une percée dans le milieu madrilène. Il a continué à se montrer dangereux et a bien combiné avec ses partenaires. L’entrée de Messi a liquéfié les espoirs du Real. La Pulga a bénéficié d’une grosse demi-heure pour se montrer. Le temps de prendre le jeu à son compte.

C’est le football, incarné par Luis Enrique et son Barça joueur, qui a triomphé d’un triste Real Madrid ce soir. 4-0, l’addition n’est pas trop salé, même si Bravo a sorti quelques parades. Benitez va lui devoir répondre de ses choix. Alors qu’il disposait de joueurs frais et habitués des grands rendez-vous (Jésé, Carvajal, Isco), il a tenté le pari d’un Real « Galactique » et hyper offensif, inspiré par les fantasmes de son président. Il s’en rappellera.

 

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