Vis ma vie de supporter troyen

Vis ma vie de supporter troyen
Supporters de l'ESTAC (DR)

Le football, qu’il soit professionnel ou pas, est un monde où on ne peut pas toujours gagner. Pour certains clubs en difficulté, sans vouloir citer l’ESTAC, ça s’apparente même plutôt à un monde où on ne peut carrément jamais gagner. Et ceux qui supportent le club aubois cette saison inspirent vraiment courage et respect. Cet article est un hommage pour eux.

Depuis le début de la saison, on tire sur l’OM à boulets rouges à cause de son début de saison mi-figue, mi-tigé. Et c’est limite si on ne voit pas des supporters caennais ou angevins siffler et conspuer gracieusement un type affublé d'un maillot marseillais. Et on ne parle pas de ceux qui s’acharnent sur les Lillois.... Mais du calme, les gars ! Lille, Marseille ou même Bordeaux ne sont pas en état de mort cérébrale – du moins pas encore. Merci donc de respecter les clubs en vraie souffrance, ceux qui végètent en Ligue 1 comme des légumes ainsi qu’évidemment – et surtout - ceux qui restent fidèlement à leur chevet en pressant la pompe à morphine comme des forcenés mais sans réel espoir.

A chaque match à la maison des Troyens cette saison, il y a en moyenne 11 977 cocos qui vont coller leurs fesses dans les gradins du stade de l’Aube. Respect. Parce qu’en dehors de quatre matchs nuls contre le Gazélec (0-0), Nice (3-3), Montpellier (0-0) et récemment Lille (1-1), les supporters locaux n’ont pas eu vraiment d’occasion de se réjouir. Ils n’ont même jamais vu leur formation mener au score en 8 rencontres à la maison. Frisson ! Le Stade de l’Aube est donc devenu depuis peu le seul stade de France où l’on se réjouit - avant toute considération footballistique - d’aller bouffer un bon casse-dalle entre potes. Ben oui, l’abonnement, il est payé alors faut bien assumer. L’expression « t’as signé, c’est pour en chier » prend d’ailleurs tout son sens dans l’Aube depuis le mois d’Août et on compatit le plus sincèrement du monde. Vraiment. Si bien qu’on a listé les phrases lourdingues types que peuvent entendre les supporters de Troyes depuis quelques semaines.

1. De la part du visiteur sympa mais maladroit : « Au moins les gars, vous paierez votre abonnement moins cher en Ligue 2 l’an prochain ! »

Vu l’immensité de l’arnaque que représente cette saison, tu crois vraiment qu’on va accepter de se réabonner autrement que gratuitement (les vrais supporters, on sait que vous paierez de bon cœur, vous êtes des vrais les mecs !) ?

2. De la part d’un arbitre compatissant : « J’ai pris une pièce truquée les gars, comme ça vous allez gagner le toss, ça peut peut-être lancer une dynamique ! »

Fais mieux ton job toi ! Déjà ! Et siffle-nous plutôt des penalties.

3. De la part d’un employé de club un peu gauche qui croit encourager les joueurs avec ses conseils quotidiens : « Toulouse n’est qu’à 4 points devant les gars, les dépasser ferait de cette saison une saison réussie, non ? »

Justement non, petit gars ! Jusque là, si les Troyens réussissent une performance, c’est clairement celle de faire pire que Toulouse niveau points mais de leur laisser l’honneur d’être la risée du championnat qui prend tous les coups. Inverser les positions pourrait tordre le cou à la tendance, donc c’est un non !

4. De la part du supporter moyen, condescendant mais qui n’en a plus grand chose à carrer: « Match nul contre Lille, faut qu’on fête ça ce soir en ouvrant une bonne bouteille de champ’ au Paparazzy, les mecs ! »

T’es con ou quoi ? Tiens, adaptons la situation à ta propre vie. Une fille te recale poliment malgré tes assauts répétés et vous vous en sortez bons amis et sans dommage. De retour chez toi, tu vas l’ouvrir ton carton de Durex ? Non ? Alors tu vois ton champagne tu te le mets où je pense !

5. De la part d’un supporter de Sedan, l’ennemi juré: « On se voit en Ligue 2 pour le derby l’année prochaine, les potos ! »

Commencez par battre Les Herbiers en National et on en parle après !

6. De la part du mec bourré qui n’en a rien à battre du football mais qu’on croise en ville après la défaite alors que lui sort du bistrot : « Ben alors Troyes, vous avez toujours pas misé sur le bon cheval ? »

Ta gueule.

 

 

 

 

 

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