La meilleure attaque, c’est la défense

La meilleure attaque, c’est la défense
Bayal Sall (Saint-Etienne)

Après 90 froides minutes, l'ASSE a remporté le derby grâce à sa recrue, Soderlund. Les Verts, apathiques, ont regardé Lyon jouer. Pour finalement marquer grâce à une terrible erreur adverse.

On attendait une guerre, on a eu une bataille. On attendait du football, on a eu une opposition. Une opposition entre une équipe en voie de guérison et une équipe qui a perdu le peu d’inspiration qu’elle avait. La faute avant tout à deux entraîneurs surtout prêts à ne pas perdre. Un 4-3-3 de chaque côté, avec Lacazette et Ghezzal comme seuls joueurs offensifs côté lyonnais.  Pour Sainté, les consignes de Christophe Galthié sont claires : une ligne rapide entre Bayal Sall et Soderlung, et un bloc défensif haut et compact. Après 10 minutes, la tactique est déjà épuisée. Mapou et Umtiti se régalent de ces longs ballons qui ne mènent nulle part. Saint-Etienne tient, Lyon patauge. Fini le 4-4-2 losange avec ces latéraux qui jouent près de Lacazette et ces milieux qui se projettent sans réfléchir. Bienvenue au 4-3-3 classique. Censé être sobre mais efficace, il n’a été que sobre. Mais au moins, Lyon tente. Sans Valbuena, Cornet, Kalulu, et toujours privé de Fékir, la ligne offensive lyonnaise est assez pâle. Lacazette gesticule et cherche la faille tout seul. En fin de première période, c’est finalement Ghezzal qui s’offre la meilleure occasion, sauvée par Stéphane Ruffier, probablement le meilleur stéphanois ce soir.

Alors qu’on comprend vite que l’ASSE refusera le jeu, on ne peut cependant pas imaginer que les joueurs de Galthié ne donneront pas tout pour remporter le derby dans un Geoffroy-Guichard au top. Seulement, les pressings sont individuels et les interventions à retard. Il faudra donc un coup du sort pour marquer le but qui donnera un avantage décisif à celui qui marquera, vu le déroulement du match. Bahebeck s’essaie au coup-franc, mais Lopes veille. Pajot tente bien sa chance de loin, mais sans succès. Les corners, habituelles forces des Verts contre le rival, ne donnent rien non plus. Mais le meilleur ennemi de l’OL ce dimanche soir, c’était l’OL. Tolisso envoie un cadeau empoisonné à Umtiti, surpris. Soderlung n’en demande pas temps. Malgré la carcasse de Mapou et la sortie d’Anthony Lopes, le ballon fait trembler les filets, et donne raison à un Sainté qui n'aura donc rien fait pour marquer. Mené, Lyon donne tout et attaque comme il peut. Les espaces sont là, et Soderlung passe près d’un incroyable doublé. Un but et un presque-but pour deux occasions, ça suffira aux supporters stéphanois.

Des changements tardifs

70e minute, Bruno Génésio fait entrer Mathieu Valbuena à la place de Jordan Ferri, tout content d’avoir conservé son genou alors qu’on pouvait craindre des Verts revanchards après la grave blessure (provoqué par Ferri) de Beric. 80e minute, c’est Aldo Kalulu qui fait son entrée sur le pré vert. « Enfin ! » a-t-on envie de dire. Jallet et Morel ont visiblement eu pour consigne de ne pas prendre trop de risques, Clément Grenier et Rachid Ghezzal délaissent leurs couloirs pour repiquer dans un milieu aussi rempli que le RER B à 8h. Les entrée de Valbuena, de retour après de longues semaines d’absence, et de Kalulu, apportent un peu de vivacité et de profondeur. L’OL cumule les occasions, mais le mur Vert - surtout les épaules de Bayal Sall et Ruffier – est solide. Alors qu’il avait trois joueurs offensifs sur le banc, Bruno Génésio a préféré croire en sa bonne étoile. Mais elle s'est perdue dans le ciel du Forez. L’ASSE remonte au classement, l’OL s’enlise, alors que c’est un OM ultra efficace à l’extérieur qui foulera la pelouse du Grand Stade dimanche prochain.

 

 

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