Leicester champion, « ça fait du bien »

Leicester champion, « ça fait du bien »
Leicester est officiellement devenu champion de Premier League (Icon Sport)

Grâce au match nul de Tottenham à Chelsea hier soir, Leicester est officiellement devenu champion d’Angleterre. Qu’il est rafraîchissant de voir ce club de revanchards s’offrir le plus beau et surtout le plus riche championnat européen. Une leçon pour les clubs qui recrutent à grand coup de chèques.

Les propriétaires et managers de Manchester City, United et Chelsea (pour ne citer qu’eux) vont certainement se poser des questions en vue du prochain marché des transferts. En effet, Leicester est devenu champion d’Angleterre avec un 11 de départ ayant une valeur avoisinant les 30.8 millions d’Euros, c’est-à-dire trois fois moins que le budget de City par exemple. Quand De Bruyne signait pour 80 millions d’Euros, N’golo Kanté arrivait à Leicester pour 8 millions, le deuxième plus cher transfert de l’été. La liste des exemples est très longue. Rappelons que Jamie Vardy a signé en 2012 pour environ 1 million d’Euro, après avoir évolué dans des clubs amateurs et même pensé arrêter le football. Ryad Marhez est lui arrivé à Leicester en janvier 2014 en provenance du Havre pour 500 000 Euros, quand le club évoluait en Championship. Il a été élu meilleur joueur du championnat il y a deux semaines. Derrière tous ces coups de génie, il y a un staff avec notamment un homme à la tête du recrutement, Steve Walsh. Cet ancien prof de sport s’est adapté au petit moyen de son club et est réputé pour travailler sur informatique. Le programme « Big Data » analyse toutes les statistiques et détails d’un joueur observé. Beaucoup de clubs utilisent ce procédé. Walsh n’a rien inventé, il faut juste croire qu’il s’en sert très bien…

Outre la qualité du recrutement, le club s’est également appuyé sur un entraîneur en qui peu de personnes croyaient, Claudio Ranieri. Hormis deux ou trois titres de champions de D2 (Monaco par exemple) et quelques coupes nationales, l’Italien ne présente pas un CV des plus étincelants. Son échec à la tête de la sélection Grecque (juillet-novembre 2014) avait beaucoup fait parler. Mais les dirigeants lui ont tout de même offert le poste à l’été 2015 alors que le club s’était sauvé de justesse. A l’image de ses joueurs, Ranieri est un revanchard et c’est peut-être le secret de cette équipe : l’état d’esprit.

Moins médiatique que Marhez et Vardy, Robert Huth symbolise également le « Fighting spirit » de Leicester. Le grand défenseur Allemand est passé par Chelsea, Middlesbrough et Stoke City. Il a souvent été la risée de beaucoup d’observateurs en raison de sa grande taille et de son physique de bucheron. Loin d’être un génie technique, Huth a une nouvelle fois été irréprochable dans l’engagement cette saison. Ce tempérament de soldat a permis à Leicester d’avoir l’une des plus solides défense du championnat avec seulement 34 buts encaissés. Avec son compère Wes Morgan, ils ont formé une charnière de guerriers. Ajouter à ça des milieux de terrains comme Kanté, considéré par Sir Alex Fergusson comme le meilleur joueur du championnat, et Drinkwater et vous aurez une équipe prête à renverser des montagnes.

Solidarité, générosité, humilité…les adjectifs et superlatifs ne manquent pas pour évoquer ce beau nouveau champion d’Angleterre qu’est Leicester. La compétence et le collectif ont été la base de la réussite. Avant de voir si l’effectif sera pillé cet été et si le club parviendra à tenir son rang l’année prochaine, en championnat comme en ligue des champions, prenons le temps de mesurer l’exploit que vient de réaliser ce club dans cette époque ou les millions dominent le monde. Leicester a démontré qu’avec des idées, on pouvait faire quelque chose. Quand on pense à Van Gaal et aux 300 millions d’Euros dépensés par Manchester United depuis son arrivée, on est en droit « d’ésquisser un petit sourire ».

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