- Ligue 1
- Aurelien Renault
L’action de la rencontre :
Le pauvre Jean-Pierre, abonné de la tribune Ganay et pris d’une petite faim pendant la mi-temps, n’est pas redescendu du stand de frites quand débute la seconde période. Mal lui en a pris car sur l’engagement, Romain Alessandrini ne tergiverse point. A l’origine d’une ouverture mal dégagée par la défense bastiaise, l’ancien Clermontois s’infiltre tout en puissance, résiste à Palmieri et vient tromper Hansen de l’intérieur du gauche, trouvant le petit filet opposé du portier corse. Break en 21 secondes ! Pauvres Bastiais ! Et pauvre Jean-Pierre dont les frites n’étaient en plus – d’après nos informations - pas assez salées.
Au cœur du match :
Il y avait eu la tornade contre Troyes (victoire 6-0 des Olympiens) puis aussitôt la brise timide contre Guingamp (défaite 2-0 en Bretagne). Du coup, il était difficile de jauger la formation de Michel et on comptait sur la réception de Bastia pour obtenir des réponses. Des réponses, les Olympiens en ont livré des claires et des précises en offrant une partie très solide. En réalité, la défaite de Guingamp relevait plus d’un manque de réussite que d’un retour au fond du puits. Car dès les premiers instants du match ce soir, les Marseillais se sont montrés emballants et au point collectivement. Avec Barrada à la baguette et le duo Alessandrini/Cabella en guise de pointes aiguisées, les accélérations olympiennes ont vite donné le tournis à Cahuzac et ses potes. Et c’est sur un corner tiré en retrait que les hommes de Michel ont ouvert le score, grâce à une frappe monstrueuse de Benjamin Mendy conclue par une barre rentrante. Peut-être bien perturbés par le fait de se retrouver sur Canal+ un dimanche soir, les Bastiais l’ont été largement plus par l’entente technique d'un onze marseillais vraiment au point.
L’OM est au point
On attendait de voir à l’œuvre Lucas Silva, le joueur prêté par le Real Madrid, et en seconde période comme en première, le Brésilien a livré une prestation discrète, propre à son rôle de sentinelle. L'ancien du championnat brésilien a bien tenté une belle frappe en fin de match mais n'a pas cadré. Il s'est ainsi contenté de gérer aux côtés d’un Lassana Diarra toujours aussi serein. Et les deux récupérateurs marseillais ont eu tout le loisir de voir Romain Alessandrini planter la deuxième banderille d’entrée de seconde période. S’en est alors suivie une domination outrageuse des locaux. Et suite à un astucieux dédoublement Manquillo-Alessandrini, le dernier nommé profitait d’un mauvais dégagement et devançait Palmieri pour envoyer la frappe du 3-0 dans le petit filet de Hansen. Quelques instants plus tard, c’est le buteur Mendy qui mettait Batshuayi sur orbite d’un centre chirurgical qui trouvait le pointu de la chaussure du Belge. A 4-0, Michel s’est alors payé le luxe de faire tourner, offrant notamment sa première apparition en Ligue 1 à De Ceglie. Dans une configuration plus défensive, l’OM encaissait pourtant un but de la tête de Brandao après un excellent centre de Palmieri. Mais qu'importe, cet OM est atomisant. Et pas de doute, les Marseillais sont près pour la Ligue Europa et le FC Groningue qui les attend jeudi.
L’acteur phare de la rencontre : Romain Alessandrini
Qui d’autre que l’ancien Rennais pour nourrir cette section ? Aligné en tant qu’ailier droit, poste dont il est devenu le titulaire indiscutable depuis le départ de Thauvin à Newcastle, le natif de Marseille s’éclate et fait le job. A croire qu’il préfère jouer sans véritable concurrence. Auteur de deux buts plein de panaches, le joueur a surtout régalé par sa disponibilité et son explosivité. Grâce à lui – ou à cause – les joueurs bastiais ont vécu un véritable calvaire. A l’OM, Alessandrini est un incontournable. Preuve en est : il est impliqué dans 7 buts (4 réalisations, 3 passes décisives) sur les 8 derniers matchs de l’OM.
Le taux de régalade :
Son début de saison est jugé comme laborieux mais Dieu que cet OM-là est plaisant à voir jouer. Même à Guingamp, où ils se sont inclinés avant la trêve internationale, les Olympiens avaient offert de jolis mouvements. Au Vélodrome, Marseille est une vraie cocotte-minute qui fait bouillir ses adversaires avant de les vaporiser à coups de dédoublements, de gestes techniques et d’actions limpides. Il n’y a qu’à lire les stats : les partenaires de Javier Manquillo ont claqué 10 buts lors des deux derniers matchs à domicile. Et alors que les Bastiais, bien que vaillants, sont apparus trop limités pour véritablement lutter en contre, ils ont proposé de bien meilleurs mouvements que Troyes il y a deux semaines, trouvant d’ailleurs la faille grâce à une tête de Brandao. Franchement, on s’est régalé.
8/10
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