- Ligue des champions
- Mathieu Aoued
Défaits 3-0 au Matmut Atlantique par une équipe qui avait elle même pris une rouste contre Nice en début de semaine (6-1), les Gones cherchent actuellement la bonne formule pour se remettre en ordre de marche. Conscient des limites actuelles de son équipe et instruit du calendrier qui attend ses hommes, Hubert Fournier a tenté un coup ce samedi face aux Girondins. Une retouche dans son onze de départ en forme d’électrochoc pour un groupe qui peine à retrouver sa cohésion de la saison passée. Face aux hommes de Willy Sagnol, le coach lyonnais a ainsi choisi de lancer Arnold Mvuemba et Lindsey Rose d’entrée tout en faisant confiance à Cornet au détriment d’Aldo Kalulu, buteur face à Bastia. Malgré ces choix forts, les protégés de Jean-Michel Aulas ont livré une prestation des plus inquiétante. Sans idées et sans grande envie, les vice-champions de France n’ont pas su convertir l’essai réussi face à Bastia (victoire 3-1) ni prolonger leur bonne série à l’extérieur (7 points pris sur 9 possibles).
Fournier a eu tout faux
Privée d’Henri Bedimo, de Mapou Yanga-Mbiwa, de Fékir et de Grenier, Hubert Fournier semble faire face à un problème insoluble à l'heure où l'agenda se diabolise. L’entraineur lyonnais a beau varier les systèmes de jeux, pratiquer un turnover plus ou moins justifié, le mal semble plus profond au sein de l’effectif rhodanien. Dans ce contexte de tempête, la responsabilité du capitaine de l’équipage est donc légitimement pointée du doigt. Instigateur du turnover, l’ancien coach rémois est le premier responsable du manque de cohésion des Lyonnais en Gironde. Maladroit dans sa communication, il a participé au malaise actuel de son attaquant vedette, Alexandre Lacazette. La récente sortie de ce dernier qui a déclaré - à propos de son entraineur - qu’il aurait « préféré qu'il montre qu'il était derrière moi plutôt que de m'enfoncer encore plus » atteste du climat électrique qui règne du côté de Gerland. Dés lors, la rencontre ce mardi face à Valence semble être déjà crucial pour l’avenir de l’OL et à fortiori de son entraineur. Surtout qu'à Bordeaux, ce dernier a clairement fait comprendre que la priorité des Gones avait un parfum européen en ces temps de vache maigre.
Valence : le tournant
Pour ne pas compromettre sa saison en Ligue des champions et même sa saison tout court, Fournier va devoir résoudre ce soir (20h45) le problème valencien pour ce qui s’apparente à un premier tournant cette saison. Il va de soi que les Lyonnais pourraient basculer dans une mini-crise s’ils venaient à être défaits sur leurs terres par le club espagnol. Et au jeu de la patate chaude, le coach rhodanien a préféré renvoyer la pression sur son adversaire. « C’est valable pour les deux équipes (ndlr : la pression). Peut-être même un peu plus pour Valence qui a perdu chez lui (contre le Zénith St-Pétersbourg, 2-3). À Gand, on était déçu du scénario, mais sur le match, le nul était assez équitable. » Reste que pour empêcher Feghouli, Bakkali, Alcacer et consort de profiter du creux lyonnais actuel, l’OL et Fournier vont devoir aligner la meilleure équipe possible, surtout défensivement. Un secteur qui devrait concerner Jallet, Umtiti, Bisevac et Morel, bons sur le papier mais seuls rescapés de l’hécatombe du moment. La victoire, si les Lyonnais la veulent, va aussi passer par le décoinçage définitif de Lacazette. « Je sais qu’un match comme celui qui vient est l’un de ceux qu’il aspire à jouer, et dans lesquels il aspire à briller, » a commenté Fournier en guise de semi-pardon. Il est vrai qu’un Lacazette décisif dans la victoire apaiserait tout le monde, à tous les niveaux. Réponse dans quelques heures.
Par Aurélien RENAULT et Mathieu AOUED