- Ligue 1
- Florian Poras
Ce n'est pas encore PSG-Real et ça ne résonne pas comme une grande soirée européenne. Pourtant, le Shakhtar-PSG de ce soir (20h45) est un point stratégique de haute importance dans la saison embouteillée du Paris Saint-Germain. En cas de victoire ce soir, Di Maria et ses potes prendraient six longueurs d’avance sur les Ukrainiens. Ca, Laurent Blanc y pense évidemment mais chez les Parisiens, on préfère mêler prudence et ambition à l'heure d'aborder le match. « On avait fait un nul à l’Ajax (1-1) et là c’était la catastrophe, a rappelé le Cévenol en conférence de presse, on aurait dit qu’on n’était plus en capacité de se qualifier. C’est faux tout ça. Effectivement, il vaut mieux s’imposer mercredi et on est venus pour ça, mais après…» En supposant que le Real est taillé pour aller botter les fesses de Malmö en Suède ce soir, les deux gros du groupe - à la faveur du calendrier - pourraient disposer ce soir d'un break sur leurs adversaires après seulement deux journées. Confortable à l'aube de croiser le fer entre géants. Paris aura ainsi "moins" d'impératifs contre le Real s'il aborde la double confrontation galactique en étant sûr de ne pas se faire déborder sur sa bretelle même en cas de zéro pointé face aux Merengue. Et dans ce scénario défavorable où les hommes de Laurent Blanc seraient battus deux fois par Madrid, le PSG n'aurait alors plus qu'à assurer en Suède et au Parc contre Donetsk, ce qui semble largement dans les cordes d'un prétendant au titre européen suprême.
Un match pour faire de la place
Mais attention, pesons nos mots. Une victoire en Ukraine ce soir ne sera pas la manoeuvre la plus évidente du siècle pour les hommes de Laurent Blanc, qui devront écarter les démons ayant jailli en Ligue 1 contre Bordeaux (2-2), Reims (1-1) et plus récemment à Nantes (1-4). Donetsk - ou Lviv - ce sera donc un test grandeur nature pour Verratti et compagnie parce que l'équipe ukrainienne n'est pas non plus un touriste continental. L’année dernière, en huitièmes de finale aller, le Chakhtior avait tenu en échec le Bayern Munich chez soi (0-0). C’est donc tout de même un petit défi pour les joueurs de la capitale que d’aller l’emporter en terre ukrainienne. Laurent Blanc a d’ailleurs vanté les mérites de son adversaire du soir, qualifiant le Shakhtar « d’excellente équipe ». Bon, on ne va se leurrer, sauf sorcellerie, l’équipe parisienne, au complet pour l’affrontement, garde la faveur des pronostics. Mais elle enverra tout de même, en cas de succès, un petit signal aux autres gros calibres. Et puis s’ils l’emportent, les hommes de Laurent Blanc pourront se concentrer un peu plus sur le championnat, sans être préoccupés par leur place en huitièmes de finale. S'il veut être le plus fort possible lorsque démarreront les matchs du second tour l'hiver prochain, le PSG aura tout intérêt à avoir déjà réglé leur compte à ses petits camarades de Ligue 1. Il va sans dire que si les Parisiens abordent leurs derniers matchs de C1 avec la qualif' en poche, ce sont les pelouses hexagonales qui accueilleront l'équipe-type alors que l'Europe devra "se contenter" de la B. La loi du turnover et la loi d'un luxe que le PSG doit s'accorder par le jeu. Dès ce soir.