Mon bistro préféré

Mon bistro préféré
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On connait tous cette célèbre chanson de Renaud qui nous narre ce lieu fantasmé, où se retrouve Verlaine, Brassens et Coluche. Dans ce bistrot sans barrière, on discute de poésie, de littérature et d’aventure mais aussi de foot ! Que pense les grands hommes du Classico de dimanche ? Immersion hallucinée dans notre bistro préféré.

La pièce n’est ni grande ni petite, on entre et on sort à notre guise dans ce bar pas comme les autres. Une épaisse fumée fait office de ciel tandis que le parquet du sol grince à mesure que l’on s’avance dans ce lieu irréel. Au fond du bistro, près d’une imposante cheminée, on peut distinguer quatre silhouettes. Dans deux divans couleurs pourpres, Brel, Brassens, Coluche et Ferré se font face. Malgré la tendre cacophonie qui règne ici, il suffit de tendre l’oreille pour comprendre que la discussion des quatre larrons du fond tourne autours d’un sujet épineux et vaste, le PSG-OM de dimanche. A mesure que l’on s’approche, les positions de chacun nous apparaissent plus claires.

Jacques Brel :

« Dans le stade parisien
Les Marseillais vont souffrir
Et le public va bien rire
Enfin les Parisiens
Dans le stade parisien
Les buts vont s’enchainer
Diarra n’y pourra rien
Et Michel va pleurer
Dans le stade parisien
Aurier va les bouffer
Même Stambouli va marquer »

Cette tirade du grand Jacques, non sans susciter une certaine admiration d’un Francis Lalanne venu ici en touriste, ne manque pas de faire réagir l’homme à la pipe.

Georges Brassens :

« Non ce n’sera pas le radeau
De la méduse, ce match
Qu’on se le dise au fond du vieux port
Au fond du vieux port
Ils vont gagner au PSG
Sans l’aide de Dja Djé Djé
On les appelle les Marseillais,
Oui les Marseillais »

Face à l’éloquence et à la finesse de ce poète, Léo Ferré, l’anarchiste, ne peut s’empêcher de répliquer.

Léo Ferré :

« Avec le fric…
Avec le fric, va, tout s’en va
On oublie la passion, et l’on oublie les valeurs
Le porte monnaie, quand ça va plus, c’est pas la peine d’aller
Au stade, faut s’abonner et l’regarder à la télé

Avec le fric…
Avec le fric, va, tout s’en va
L’équipe qu’on supportait, qu’on encourageait sous la pluie
L’équipe qui se sauvait à la dernière journée
Avec Landreau, Rothen et Pauleta
D’une frappe enroulée du tibia
Avec le fric tout s’évanouit »

Alors que tout les résidents du bars se retourne pour entendre et voir la complainte de Ferré, Coluche, pleins de malice, se lance dans une histoire dont il a le secret.

Coluche :

« C’est les Marseillais qui reviennent du Parc des Prince après s’être fait poutrer. Immédiatement, Vincent Labrune leur fait passer une visite médicale. Le médecin ausculte donc Mandanda qui en a pris quatre et lui demande d’ouvrir la bouche. Le gardien s’exécute et le médecin lui dit « C’est marrant je vois une petite lumière dans le fond ». Du tac au tac Steve lui répond « Ah bah attendez je vais m’asseoir alors ».

Comme à chaque fois, la salle entière se couvre de rire. Verlaine et Rimbault, enlacés, lèvent leurs verres d’absinthe à la santé du fanfaron. D’un rire grave, Charles De Gaulle himself pouffe face à cet homme parti trop tôt. Dans notre bistro préféré, on rit de cette rivalité qu’on ne manquera pas de regarder d’un oeil éclairé.

 

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