- Ligue des champions
- Aurelien Renault
Des yeux voilés, des prunelles consternées et un air déconfit : on avait déjà vu pareil assemblage sur le visage séraphique du jeune Kevin Trapp. C’était le 11 septembre dernier, en Ligue 1 contre Bordeaux, lorsque trop tranquille face à Wahbi Khazri, le portier allemand avait encaissé un but casquette ayant coûté la victoire aux siens (2-2). Recruté pour apporter un plus en Ligue des champions par rapport à un Salvatore Sirigu jugé trop peu décisif, l’ancien joueur de Francfort a de nouveau mis les siens dans de beaux draps. Au cœur de la domination parisienne, le natif de Merzig croit bon de sortir aux devants de Nacho suite à une frappe déviée par Thiago Silva. Bad idea. L’erreur d’appréciation- grossière au demeurant – ouvre grand le but à l’Espagnol qui n’a plus qu’à placer astucieusement son tir pour crucifier les champions de France. Le tournant d'un match dont Serge Aurier et ses copains ne se relèveront pas.
Un Real dépassé
Pour son déplacement à Bernabeu, le PSG ne trempe la tête que dans un ciel à-demi tapissé d’étoiles. Pas de Gareth Bale, pas de Karim Benzema, pas de James Rodriguez : ce Real Madrid-là apparaissait quand même moins effrayant qu’il aurait pu l’être. Ce n’est d’ailleurs pas une surprise de voir le PSG poser sa patte sur le début de la rencontre en écrasant outrageusement la triplette Modric-Casemiro-Kroos. Sans conséquence pour les Madrilènes puisque la première période parisienne est frappée par un évident manque de baraka. Marco Verratti jusque-là dans le ton doit tout d’abord céder sa place à un Adrien Rabiot qui, de ses crampons, ne s’attendait certainement pas à caresser la pelouse madrilène pendant un peu plus d’une heure. Sans sa pièce maîtresse, le champion de France continue sa domination sans partage mais la frappe fouettée de Zlatan puis son coup-franc excellemment enroulé s’en vont caresser le poteau de Navas. Paris a des arguments offensifs et pèse mais c’est au beau milieu de sa domination que Trapp se troue. Malheureusement.
Cavani n'y est pas
Derrière le but de Nacho, Paris part à l’abordage. Rabiot, auteur d’une entrée pleine d’envie, décoche une mine des 25 mètres qui vient fracasser le poteau de Navas. Rageant. Et il serait certainement injuste d’houspiller seulement Kevin Trapp côté parisien tant Edinson Cavani a lui aussi mangé la feuille. Trop juste sur un centre bien enroulé de Maxwell, complètement hors du coup face à Navas suite à un caviar signé Di Maria et constamment en mauvaise position durant le second acte, l’Uruguayen est retombé dans des tréfonds qu’il n’avait plus raclé depuis fort longtemps. Alors que Paris gaspille des cartouches, le Real, très loin de son meilleur niveau, met finalement Trapp à contribution à plusieurs reprises. Une frappe d’Isco déviée par David Luiz, une nouvelle frappe de l’Espagnol dans le soupirail droit, une mine de Kroos à bout portant : le portier allemand cueille tout. C’est toujours ça. Mais cela n'empêche pas le leader de la Ligue 1 de s'incliner pour la première fois cette saison, malgré l'excellente partie de Di Maria qui aura touché deux fois du bois : une fois sur corner direct, une fois sur coup-franc. Mais dominer n'est pas gagné et à défaut de remporter la première place du groupe, c'est la leçon que retiendra le PSG ce soir.