- Equipe de France
- Mathieu Aoued
Sans Benzema ni Valbuena
Le point :
On s’y attendait, c’est maintenant une certitude. Ni Karim Benzema, ni Mathieu Valbuena n’ont été convoqués pour ce dernier rassemblement de l’année des Bleus. Didier Deschamps a dû se montrer des plus habiles dans sa communication pour ne pas alimenter une situation qui sent déjà le soufre. Ainsi, l’attaquant madrilène n’a pas été convoqué car « il est blessé, n'a toujours pas repris avec le Real, et n'est pas disponible pour ces deux rendez-vous ». Pour ce qui est de Mathieu Valbuena, le sélectionneur des Bleus a avancé qu'il n’était pas « dans les meilleures conditions psychologiques ». Dans les deux cas, l’argumentaire est tout à fait valable. Dans les deux cas, il cache une volonté de protéger son groupe et les joueurs concernés.
Les conséquences :
En tout premier lieu, il faut se rendre compte que la France perd ici deux de ses cadre les plus importants. L’absence de Benzema conjuguée à celle de Valbuena ampute l’équipe d’une partie de sa colonne vertébrale. Depuis sa prise de fonction, Didier Deschamps a eu à coeur de créer un noyau dur de joueurs et ce afin de développer les automatismes nécessaires aux ambitions de l'équipe de France. Ainsi, Hugo Lloris, Raphaël Varane, Paul Pogba, Mathieu Valbuena et Karim Benzema étaient cette base sur laquelle aimait s’appuyer le Champion du monde 1998. Face à des adversaires aussi redoutables que l’Allemagne et l’Angleterre, l’Équipe de France va devoir repenser son animation offensive. Sur le long terme, les conséquences de cette affaire restent à définir, d’autant que la Justice doit encore plancher sur le rôle de chacun. Une chose est sûre, quoi qu’il arrive, l’Équipe de France sera forcément impactée par les récents événements. Pas une bonne nouvelle à sept mois de l’Euro.
Avec Gignac et Ben Arfa
Le point :
Si le retour d'Hatem Ben Arfa était pressenti, celui d'André-Pierre Gignac est une vraie surprise. Pour le premier, cette sélection récompense un début de saison canon (7 buts en Ligue 1) et un comportement qui, pour le moment, reste en adéquation avec les exigences du niveau international. Pour le second, si Didier Deschamps juge qu’« il a gardé la forme athlétique qu'il avait avec Marseille », sa présence dans le groupe France est autant dûe à ses performances au Mexique qu’aux absences de Benzema, Lacazette et autre Payet.
Les conséquences :
Elles sont difficiles à mesurer. En plus de parodier la série Canal +, les Revenants, ces deux retours sont complexes à analyser. La stratégie de Didier Deschamps a toujours été de construire un groupe, tant sur le plan du jeu que sur celui des rapports humains. Si l’on part de cette stratégie, on comprend donc que les choix du sélectionneur répondent à d’autres critères. Dans le cas d’André-Pierre Gignac, on peut penser que cette sélection est le fruit des absences qui pénalisent l’équipe et que, en toute logique, l’ancien Marseillais ne devrait pas réintégrer le groupe pour les rencontres tricolores futures. Il y a fort à parier que DD a souhaité pouvoir s’appuyer sur un joueur qu’il connaît très bien plutôt que de miser sur un attaquant comme Kévin Gameiro qui n’a plus porté les couleurs de la France depuis plus de trois ans. La situation d’Hatem Ben Arfa semble elle répondre à un critère des plus subjectifs : le talent. L’ancien attaquant de Newcastle fait partie de ces joueurs, comme Diaby ou encore Gourcuff, qui, s’ils enchaînent quelques matches de très haute volée, sont des candidats naturels à l’Équipe de France. De là à dire que Didier Deschamps est influencé par la pression populaire, il n’y a qu’un pas. Un pas que, bien sûr, nous ne franchirons pas.
"Il a cette faculté de pouvoir faire des différences" > Découvrez pourquoi D.Deschamps a rappelé Hatem Ben Arfa ! https://t.co/0rLSsxKPhi
— Equipe de France (@equipedefrance) 5 Novembre 2015
Kingsley Coman, la surprise du chef
Le point : Exilé du PSG, Kingsley Coman s’apprête à faire un retour remarqué à Paris mais au Stade de France cette fois. Après un début de saison des plus encourageants avec le Bayern (2 buts en 6 matches de Bundesliga et 4 passes décisives en 3 rencontres de C1), le jeune attaquant (19 ans), qui évoluait jusque là avec les Espoirs de l'Équipe de France, aura lors des deux affrontements face à l'Allemagne et l'Angleterre l'opportunité de prouver à Deschamps qu'il mérite sa place chez les grands.
Les conséquences : Lacazette, Benzema, Valbuena, Ntep, Fékir... Autant d'absences qui expliquent certainement la convocation du talentueux Coman. Pour autant, on peut parier que Didier Deschamps a une idée derrière la tête. En théorie, le joueur prêté par la Juventus de Turin part avec une longueur de retard dans la course à l’Euro. En pratique, il n’est peut être pas déraisonnable de croire que Kingsley Coman part avec une longueur d’avance dans la course au Mondial 2018. Plus qu’un appel du pied, Didier Deschamps souhaite sûrement intégrer en douceur cet élément si prometteur.
Le reste de la liste :
Gardiens : Hugo Lloris (Tottenham), Steve Mandanda (Marseille), Benoît Costil (Rennes).
Défenseurs : Patrice Évra (Juventus Turin), Christophe Jallet (Lyon), Eliaquim Mangala (Manchester City), Bacary Sagna (Manchester City), Mamadou Sakho (Liverpool), Raphaël Varane (Real Madrid), Laurent Koscielny (Arsenal), Lucas Digne (AS Roma)
Milieux de terrain : Yohan Cabaye (Crystal Palace), Lassana Diarra (Marseille), Blaise Matuidi (Paris SG), Paul Pogba (Juventus), Morgan Schneiderlin (Manchester United), Moussa Sissoko (Newcastle)
Attaquants : Olivier Giroud (Arsenal), Antoine Griezmann (Atlético Madrid), Anthony Martial (Manchester United), Hatem Ben Arfa (OGC Nice), Kingsley Coman (Bayern Munich), André-Pierre Gignac (Tigres Monterrey).