- Ligue 1
- Louis Godefroy
« On suit Mapou depuis de nombreuses années. Il me fait penser à Marius Tresor », voilà comment Bernard Lacombe décrivait Mapou Yanga Mbiwa lors de son arrivée à Lyon en août dernier. A la recherche d’un taulier depuis le départ de Cris en 2012, l’OL a au moins pu compter sur l’éclosion de Samuel Umtiti. Le gaucher s’est imposé comme le patron de la défense depuis un an et demi, après l’échec Lovren et les performances en demi-teinte de Bisevac, sans parler de Bakary Koné et de Lindsay Rose. Les recruteurs lyonnais se sont donc sérieusement penchés cet été sur le parfait complément à Umtiti. L’OL et Aulas ont longtemps espéré pouvoir recruter Nicolas Nkoulou, avant que le transfert ne capote du fait de l’entêtement de Vincent Labrune. Le plan B s’appelait donc Mapou Yanga Mbiwa, le boss de la défense du Montpellier champion de France en 2012. Impérial dans une équipe qui tournait à plein régime, le natif de Bangui avait en 2013 décidé de rejoindre la 21e équipe de Ligue 1, ou Newcastle, dans le nord-est de l’Angleterre. Là-bas, le défenseur n’a rien confirmé, se contentant de matchs au poste de latéral ou profitant des absences pour se faire une place. Une expérience moyenne à l’étranger pour un joueur qui a explosé en une saison. L’éternel refrain. Rudi Garcia, autre fan des joueurs de notre beau championnat, a alors voulu relancer Yanga Mbiwa en le faisant signer à l’AS Rome, à l’été 2014. Avec la bande à Totti, Mapou joue plus, et un peu mieux.
Errements coupables
Mais quand Lyon et Jean-Michel Aulas proposent plus de 8 millions d’euros, le club de la Louve saisit sa chance de revendre à prix d’or un titulaire en impuissance. Un titulaire, certes, mais qui ne s’est pas imposé dans un club de haut standing. Mapou Yanga Mbiwa arrive donc cet été dans le Rhône avec le statut d’international français (4 sélections), passé par la Premier League et un gros club de Serie A. Hubert Fournier espère avoir obtenu le roc qu’il voulait. Et paf. Ou plutôt « Oups ». Premier match pour le défenseur, première boulette, à Gerland face à Rennes. Un contrôle approximatif qui permet à Pedro Henrique de crucifier Anthony Lopes au bout de 8 minutes de jeu (défaite 2-1 au final). Les Bad Gones ont apprécié. Hubert Fournier a logiquement dédramatisé, en attendant que l’ex-Romain ait au moins quelques matchs dans les pattes. Mais les performances de Mapou déclinent, et Lyon va mal. Fin octobre, le numéro 2 de l’OL dégaine : « Mon début de saison ? Catastrophique comme toute l’équipe. Y’a tout qui va pas ». Lucide en conférence de presse, à défaut de l’être sur le terrain.
Sur le terrain, Yanga Mbiwa est complétement perdu. A Saint-Petersbourg en C1, il couvre Dzyuba, libre de marquer (défaite 3-1). Lors du match retour, avant-hier, il se fait manger tout cru à chaque face à face et à chaque duel. Ses placements approximatifs font même douter Umtiti, pourtant excellent depuis un an. Alors pour sauver les meubles, Hubert Fournier place Maxime Gonalons en défense centrale pour deux matches, alors que Yanha Mbiwa revient doucement d’une blessure. Deux victoires, contre Toulouse et Troyes, où le capitaine des Gones se montre rassurant et sûr dans ses relances. On pensait que Mapou était passé deuxième dans la hiérarchie des défenseurs à l’OL grâce à son niveau. Mais c’est la somme investie par JMA pour le recruter qui a mis Koné et Rose dehors. A tel point qu’aujourd’hui, c’est un milieu de terrain qui évolue parfois à son poste. Une décision qu’Hubert Fournier ferait bien de prendre une nouvelle fois contre Saint-Etienne, dimanche soir. Car une erreur pendant le derby, les supporters lyonnais ne le pardonneront pas.
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