- Serie A
- Antoine Corbelli
Avantage Roma pour ce 163ème derby : les joueurs de la Louve n’ont jamais perdu un affrontement contre la Lazio depuis que Garcia est arrivé (2 victoires et 2 nuls). La dernière confrontation (en mai dernier) avait vu les deux équipes batailler pour la deuxième place, synonyme de qualification directe pour la Ligue des Champions. Victoire au bout du suspense de la Roma (1-2). Ce derby di Roma est donc très spécial. Ce match, c’est aussi l’occasion d’assister à la fin de l’ère Totti, ce dernier devrait vraisemblablement faire sa dernière saison au plus haut niveau.
La Roma sur sa lancée ?
23 points en 11 journées avec notamment 7 victoires, c’est un début de parcours plus que prometteur pour les coéquipiers de Miralem Pjani?. Cette entame est même une petite surprise au vue des performances réalisées durant la seconde partie de saison dernière. Rudi Garcia semblait avoir perdu son groupe et la Roma avait sombré (le club ayant fini tout de même deuxième).
Rudi Garcia était en eaux troubles, en froid avec ses dirigeants. Il a donc décidé de se remuer et de recruter massivement pour colmater les brèches. Džeko, Salah, Rüdiger, Szcz?sny ou encore Digne (ces deux derniers étant prêtés par Arsenal et PSG). Des noms plus ou moins clinquants pour renforcer la défense et l’attaque, deux secteurs qui n’étaient pas assez fiables pour la Roma depuis deux ans entre les blessures, les départs et le manque de régularité des acteurs. Méthode payante pour Garcia, 3ème avec la Roma en championnat. Le parcours en Ligue des Champions est cependant plus décevant (1 victoire 2 nuls 1 défaite) mais la Louve a encore toutes ses chances pour se qualifier.
Ce début de saison en Serie A est proche de la perfection. Il semble faire naître un sentiment d’espoir, un espoir de remporter enfin le Scudetto qui échappe aux romains depuis 2001. L’actuel mauvais parcours de la Juventus, seule vraie prétendante au titre depuis quelques années, donne un avantage aux Giallorossi mais d’anciens concurrents comme les deux Milan refont surface. La Fiorentina et le Napoli sont également présents pour la lutte au Graal italien.
En face de la Roma, la Lazio, surprenante 3ème du dernier exercice, s’est très peu renforcée cet été avec les arrivées de Matri, Kishna ou encore Milinkovi?-Savi?. Une stratégie qui n’a pas porté ses fruits avec une actuelle 7ème place et notamment 5 défaites. De plus, la Lazio n’a pas passé les barrages de la Ligue des Champions en se faisant sortir par les allemands du Bayer Leverkusen, un manque d’expérience européenne ou un adversaire trop fort ? Sans doute les deux pour les Biancazurri qui seront reversés en Europa League dans le groupe de Saint-Etienne.
Emmené par Felipe Anderson, symbole du renouveau bleu ciel et blanc, la Lazio va devoir faire beaucoup mieux et confirmer les attentes placées en elle. Sa renaissance devrait inspirer plus d’une équipe et devrait permettre de revoir les équipes italiennes sur le devant de la scène européenne.
Francesco Totti, avant-dernier derby ?
« Er Capitano », l’homme aux 300 buts avec la Louve, va disputer son 43ème derby romain, un record dans l’histoire de cette confrontation. L’italien est l’un des rares survivants des joueurs loyaux à un seul club. Totti a vu s’accumuler pendant deux décennies les offres de transfert : le Real Madrid, Chelsea ou encore le Milan AC, tous des clubs qui ont essuyaient le refus de l’italien. « El Gladiator » a également vu s’enchaîner les retraites ailleurs en Europe avec les Giggs, Zanetti, Scholes, Maldini, Carragher mais aussi Puyol. Une génération exemplaire à jamais dans l’Histoire du football.
Chaque saison c’est le même refrain : Totti se fait vieux, il va prendre sa retraite et au final il continue. Oui c’est vrai mais cependant, chaque année il enchaînait les matchs (27 matchs joués en championnat l’année dernière, pas mal pour un joueur qui a fêté ses 39 ans en septembre dernier). Cette fois-ci, la relève est assurée avec Džeko, Salah ou encore Iago Falqué. Rudi Garcia a compris qu’il ne pourrait plus compter sur son joueur. Le manager français est souvent en contact avec son capitaine puisqu’il est le leader du vestiaire. Son discours a été entendu et le capitaine laisse sa place. La fin de l’ère Totti approche à grand pas et son héritage semble être bien assuré.
Totti aura eu la chance de voir son équipe ne pas sombrer sportivement. Il a vu la Roma remporter le Scudetto mais il a aussi connu la période noire entre 2010 et 2013 (La Roma ayant fini 6ème et 7ème). Lui-même confiera plus tard qu’il avait douté du choix Rudi Garcia, que la Roma avait besoin de « certitude » à ce moment-là. Très vite, il a changé d’avis et il a été l’un des acteurs de cette remontée sportive. Sa seule tâche à son tableau ? La Ligue des Champions, un tournoi qu’il n’a jamais gagné et à moins d’un miracle, il ne devrait jamais remporter la coupe aux grandes oreilles. Totti peut tout de même se vanter d’avoir remporté la Coupe du Monde en 2006.
Désormais, Totti peut battre encore un record ou deux, avec notamment le nombre de buts marqués dans le derby (le premier, Dino da Costa en est à 12, Totti en est à 11). Sa légende est déjà écrite, il ne lui manque plus que de rajouter quelques pages en tant que joueur. En tant qu’entraîneur, c’est un point d’interrogation qui aura le mérite d’avoir sa réponse dans les années à venir.
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