- Equipe de France
- Florian Poras
De Paris au Bayern, en passant par la Juve
17 février 2013, Parc des Princes. Paris affronte Sochaux, et Kingsley Coman entre en jeu à la 87ème minute en remplacement de Marco Verratti. Âgé de seize ans, huit mois et quatre jours, il devient le joueur le plus jeune de l’histoire à disputer un match de Ligue 1. Malheureusement, les brèves minutes qu’il dispute ce jour-là sont les seules de sa saison. Le jeune attaquant, fils de parents guadeloupéens, ne gagne pas la confiance de Laurent Blanc, qui le juge encore trop inexpérimenté. Coman s’attire les regards des grands clubs européens, et décide en 2013 de céder aux yeux doux de la Juventus Turin et de quitter son club formateur que son père, fan du PSG, l’avait poussé à rejoindre à l’âge de neuf ans. S’il foule les pelouses un peu plus régulièrement avec les Bianconeri, le Français est surtout utilisé en tant de joker de la part de Massimiliano Allegri, et est rarement titularisé. Pour lui permettre de progresser dans un autre club afin de revenir plus fort ensuite, le club italien décide, le dernier jour du mercato estival, de le prêter au Bayern Munich. Probablement sans se douter que le Français deviendrait outre-Rhin la vraie révélation de ce début de saison.
Guardiola, le premier à lui laisser sa chance
« Je peux encore mieux faire ». Voilà ce qu’a déclaré Kingsley Coman dans un récent entretien au journal allemand Kicker. Difficile de le croire, quand on observe ses débuts pas loin d’être parfaits avec le Bayern. Auteur de deux buts et cinq passes décisives en dix matches avec les triples champions d’Allemagne en titre, le Français est progressivement en train de se faire un nom en Europe. Cette réussite actuelle, Kingsley Coman la doit au coach du club bavarois Pep Guardiola. Interviewé lors de son arrivée en Allemagne, le jeune attaquant n’a pas caché son admiration pour le coach espagnol. Un coach qui, depuis le début de la saison, lui accorde toute sa confiance. Titularisé lors des quatre dernières rencontres du Bayern, Kingsley Coman semble avoir réussi à conquérir le cœur de l’ancien technicien du Barça. Une chose qu’il n’était pas parvenu à faire avec Laurent Blanc. Maintenant, le coach parisien se mord les doigts de l’avoir laissé filer : « Coman ? Bien sûr, j’ai regretté qu’il parte », a déclaré l’entraîneur français dans un entretien à L’Équipe. Le malheur des uns fait le bonheur des autres : Pep Guardiola n’est pas peu fier d’avoir Coman sous ses ordres et est fan de la technique du Français et de ses accélérations fulgurantes : « avec Kingsley Coman et Douglas Costa, notre jeu est meilleur. On peut passer facilement sur les côtés. C’est pour cette raison que Lewandowski, Müller ou Götze ont plus d’occasions ». Le jeune Français, de base buteur, est régulièrement aligné sur le flanc gauche de l’attaque par Guardiola, et a réussi à (presque) faire oublier la blessure de Franck Ribéry aux supporters. D’ailleurs, qui sait si Coman ne suivra pas les traces de l’ancien Marseillais ?
Appelé en Équipe de France, le fruit de ses efforts
Le 5 novembre, Kingsley Coman est convoqué par Didier Deschamps pour les matches face à l’Allemagne et l’Angleterre, et voit son début de saison canon récompensé. Celui qui évoluait jusque-là avec les Espoirs tricolores s’apprête à plonger dans le grand bain. Le sélectionneur des Bleus n’est pas insensible au style de jeu de l’attaquant bavarois, qu’il a souligné en conférence de presse après l’annonce de sa liste des 23 : « Kingsley a un très gros potentiel. Il a cette qualité d’accélération, de percussion, et j’avais envie de le voir jouer en équipe de France, avant la décision ultime ». Cette décision ultime, ce sera le dévoilement de la liste des joueurs sélectionnés pour l’Euro. Coman fera-t-il partie de l’aventure ? Il y a certainement des Bleus plus expérimentés que lui, mais rares sont ceux ayant son aisance technique et son énergie. Au moment de désigner les 23 joueurs sélectionnés pour le championnat d’Europe, DD optera-t-il pour la sûreté ou fera-t-il preuve d’audace en appelant l’ancien Parisien ? En convoquant Kingsley Coman, l’ancien coach de Marseille lui ferait un beau cadeau d’anniversaire, à lui qui soufflera ses vingt bougies le 13 juin, alors que l’Euro battra son plein.