- Premier League
- Louis Godefroy
« Jamie Vardy havin’ a party, Jamie Vardy havin’ a party ». On chante son nom comme on chante celui de Wayne Rooney à Old Trafford. Et c’est mérité. Avec 12 pions en autant de matchs, Jamie Vardy porte Leicester, surprenant 3e de Premier League devant United. Sur les 25 buts inscrits en championnat par son équipe, il en a marqué presque la moitié, bien aidé par l’ancien Havrais Ryad Mahrez (7 buts). Pourtant, Jamie Vardy végétait il y a encore 4 ans en sixième division anglaise, à Halifax Town. Un an plus tard, à Fleetwood Town (alors en D5 anglaise), il marque 31 fois, poussant Leicester à la folie : lâcher 1,5 millions de livres, un record pour un semi-pro. Avec les Foxes, à 26 ans, il accède en 2014 à la Premier League, où il crève l’écran en inscrivant un triplé contre Manchester United (victoire 5-3). Il finira la saison avec cinq petits buts. Pas mal tout de même pour un mec qui bossait dans une entreprise de fabrication d’attelles en 2011. En juin dernier, alors que Vardy enchaîne les buts comme Andy Carroll enchaîne les pintes, il est convoqué par Roy Hodgson et enfile le maillot de la Perfide Albion.
Le Batistuta de Ranieri
Sans trop s’y attendre, Leicester se retrouve donc avec un attaquant international à la pointe d’une équipe bâtie surtout pour ne pas descendre. Grâce à Vardy, la bande à Claudio Ranieri aligne les victoires, et devient la première équipe anglaise à marquer au moins un but lors de tous ses matchs depuis le début de la saison. Jamie, en réussissant son pénalty ce week-end contre Watford, a marqué au moins un but lors des neuf derniers matchs. S’il score lors de son prochain match, il égalera le record de Ruud Van Nistelrooy. Un honneur pour le gamin de Sheffield. Et c’est pas fini. « Jamie est fantastique. Je crois que c’est le onzième match lors duquel il a marqué. Un buteur comme ça, cela me rappelle Batistuta. » La comparaison, signée du coach Ranieri, est osée. Mais après tout, Jamie Vardy l’a méritée.
Maintenant, l’ombre d’un syndrome très anglais plane sur le buteur de 28 ans. Le syndrome du buteur de quelques mois, mais de quelques mois seulement. La liste des joueurs ayant explosé une année avant de s’effondrer est longue : Carroll, Agbonlahor, Lambert, Holt, ou plus récemment Austin. En Angleterre, marquer puis ne plus marquer est devenu un sport olympique. Et Vardy doit faire attention, il a déjà un point commun avec tous ces attaquants : il apparaît souvent dans The Sun, et pas forcément pour ses buts.