Caen-Angers, choc de rêveurs

Caen-Angers, choc de rêveurs
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Curiosités du début de championnat et ce, à bien des égards, Caen (3ème) et Angers (4ème) vont enfin croiser le fer en Ligue 1, dimanche à 14h au stade Michel d’Ornano. Et vous aurez beau chercher, vous ne trouverez pas duel en plus haute altitude que celui-ci parmi les vingt affiches du week-end. Analyse des forces en présence.

Il y a bien un alléchant classique des classiques entre Saint-Etienne et Marseille en prime-time ce soir. Mais le match qui attise la curiosité et attire le regard se veut nettement moins sexy et complètement inattendu. Caen, pensionnaire de la troisième marche du podium, et son poursuivant direct, le promu angevin, ont rendez-vous pour le plus gros choc du week-end, eu égard à la simple réalité du classement mais aussi au statut de plus grosse surprise du début de saison que se disputent officieusement les deux formations de l’Ouest. Il va sans dire que si chacune des deux formations disposent de ses atouts propres, l’une et l’autre ont su dicter leur loi dans l’élite depuis le début de la saison. L’entraineur du Gazélec Ajaccio, Thierry Laurey, qui a déjà affronté les deux formations (pour deux défaites, 2-0 à chaque fois), n’y va d'ailleurs pas par quatre chemins pour brosser leur portrait : « Je pense qu’Angers et Caen ont des organisations qui peuvent poser des problèmes au PSG. » Voilà qui pose les bases.

Angers 2015, le Guingamp 2014 2.0

Depuis le mois d’août, il n’est pas rare de voir Caen et Angers se partager le statut « d’équipe surprise du week-end » ou carrément du début de saison. Leur affrontement de dimanche permettra peut-être de savoir enfin qui est véritablement le vent de fraîcheur de cette saison de L1. Et à ce petit jeu, Angers part avec une petite longueur d’avance grâce à son statut de promu dont ne dispose plus Caen. De retour dans l’élite, Angers impressionne du haut de ses six succès et de ses quatre nuls récoltés en treize rencontres. Ses qualités principales ? Sa rigueur défensive et sa solidarité, clairement vantées depuis plusieurs semaines mais également cette volonté de tout renverser acquise lors du vertueux parcours en L2 la saison passée. Un cycle qui n’est pas sans rappeler celui de Guingamp il y a deux ans et dont l’entraineur Stéphane Moulin ne cache pas s’inspirer. « On peut considérer qu'Angers ressemble un peu à Guingamp dans l'état d'esprit du club, dans la philosophie de jeu, même si ce n'est pas forcément le même système aujourd'hui, déclarait-il il y a quelques semaines peu avant d’affronter l’EAG (0-0). C'est un des exemples de clubs sur lesquels on veut s'appuyer. » Européen après son retour en L1 et loin d’être ridicule en Ligue Europa (sorti en seizièmes de finale par le Dinamo Kiev), Guingamp s’était offert un destin auquel peut légitimement rêver le SCO. Avec un tel départ, les statistiques parlent pour le club angevin qui garde toutes ses chances de se retrouver en Coupe d’Europe la saison prochaine. Loin du maintien qu'il s'attendait à devoir aller chercher aux forceps.

Un choc de rêves

Juché devant Angers avec deux points d’avance, le Stade Malherbe a des statistiques encore plus favorables qui jouent en sa faveur. Sur les dix dernières saisons, 80% des clubs positionnés sur le podium y ont terminé la saison. De là rêver de Ligue des champions, il y a un pas – énorme – que les Caennais n’ont clairement pas l’intention de franchir. Car pour le capitaine du navire, l’entraineur Patrice Garande, l’objectif reste « d'être en Ligue 1 la saison prochaine, puis la suivante en restant fidèle à nos principes de jeu et en essayant de gagner le maximum de matches. » Avec 24 points au compteur, soit le double du premier relégable ajaccien, les Caennais ont quand même de quoi voir venir et n’ont pratiquement aucune chance statistique de sombrer au classement. Ce dont Garande a également conscience comme il le déclarait après la victoire contre Guingamp (2-1) avant la trêve : « Le groupe est à l'écoute, il a su analyser les petits relâchements des deux derniers matches de championnat (défaites contre Nantes et à Bastia, ndlr) pour rebondir. Ces 24 points permettent d'avoir beaucoup de sérénité dans le travail. » La sérénité, voilà très clairement l’élément moteur de ce club familial qui sait renverser des montagnes dans les moments favorables et s’enfoncer lorsque les vents contraires grondent. Par chance pour les partenaires de Julien Féret, les éoliennes de la détresse sont à l’arrêt complet en ce début d'exercice et contre le SCO, le SMC a toutes les chances de triompher pour continuer à espérer très grand. Caen-Angers, en définitive, ne sera pas que le choc du week-end en L1 mais bel et bien deux rêves éveillés qui s’entrecroisent.

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