- Ligue 1
- Justine Soignon
Oui, on sait, vous vous dites que le titre est un peu facile facile… Mais on a un mec dans l’équipe qui a une imagination sans foi ni loi, faut bien que ça serve parfois. Et puis il n’a pas tort, si Antonetti était un chien, il ne serait sans doute pas un chihuahua. Déjà parce qu'il a un sacré caractère. Mais aussi parce qu'un chihuahua, ça fatigue au bout de 10 mètres de promenade. Ça n’aurait eu ni le mental, ni les pattes de faire Bastia-Lille (une bise à tous les chihuahuas qui nous lisent).
Revenons donc à notre dogue.
Né à Venzolasca en Haute-Corse, ce passionné de football fait ses premières armes à l’AS Vescovato avant de rejoindre, à 18 ans, le centre de formation de l’Institut national du football de Vichy (en Auvergne, pour ceux qui aimaient colorier les cartes mais pas les apprendre). Il y côtoie Pascal Olmeta, Alain Casanova et Jean-Pierre Papin. En 1982, après trois années de formation, il intègre son club de cœur, le SC Bastia. Mais la concurrence est rude et le pousse à descendre d’un échelon pour essayer de percer dans une plus petite équipe. Il opte pour Béziers où, bingo, il devient titulaire indiscutable sans pour autant avoir un poste bien défini. Sans doute nostalgique de cantal et de chou farci, il retourne en Auvergne en 1985 et s’engage avec Le Puy pour deux saisons. La première s’avère formidable - le club manque le podium de peu - la deuxième, un peu moins.
S'exiler pour mieux revenir
A l’été 1987, Antonetti retente sa chance à Bastia où le coach de l’époque, Roland Gransard, l’installe en sentinelle devant la défense. Le poste lui réussit pas mal mais l’arrivée d’Olivier Pantaloni en 1988 chamboule la hiérarchie et l’écarte petit à petit des terrains. En 1990, le cœur n’y est plus. A presque 29 ans, il décide de raccrocher les crampons et intègre le centre de formation de l’équipe bastiaise dont il sera d’abord directeur puis entraîneur.
Après une petite pige au Japon, comme ça, pour voir du pays, il revient à Bastia, sur le banc d’un club qui prend l’eau. Là, il laisse parler le Frédéric Antonetti qu’on connaît, le mec qui engueule ses propres joueurs, qui les pousse à se dépasser et à adopter un esprit de guerrier. Il décroche le maintien mais aussi une suspension suite à une bousculade avec un arbitre-assistant.
Le manque d’ambition du président du Sporting, François Nicolaï, le pousse à aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs. Il signe donc à Saint-Etienne en 2001, club alors au fond du gouffre et tout proche du championnat national. Deux ans plus tard, les Verts sont champions de L2. Puis il rejoint Nice avec qui il rate de peu une qualification pour feu la Coupe Intertoto.
Là où Antonetti passe, la relégation trépasse
En 2009, le Corse poursuit son tour de France et débarque au Stade Rennais. Avec lui, le club décroche la première finale de Coupe de la Ligue de son histoire. Mais après avoir échoué (1-0) face à… Saint-Etienne, Antonetti renonce à prolonger son contrat.
Deux ans plus tard, le voilà de retour, à Lille cette fois, prêt à se péter la voix et à haranguer les foules (il est né un 19 août comme Jean-Luc Mélenchon, ceci explique peut-être cela). A 54 ans, « Antonech’ti » (on vous a menti, on a deux mecs à l’imagination débordante dans l’équipe) totalise 509 matches de L1 dirigés. Il est le troisième entraîneur le plus expérimenté parmi les vingt actuels (le premier étant Claude Puel avec 553 matches et le deuxième, Rolland Courbis, avec 511). En 14 saisons de L1, l’entraîneur au sang bouillant n’a jamais connu la relégation. De bon augure pour le LOSC, actuel 17e du classement à égalité de points (14) avec le premier relégable qui n’est autre que… Bastia.