- Ligue 1
- Aurelien Renault
Il y a des week-ends de championnat, parfois, qui livrent leurs verdicts le samedi à 19h, alors même qu’il reste huit matchs à disputer. Si la victoire du PSG contre Troyes fut éclatante, sur fond d’hommage vibrant aux victimes des attentats du 13 novembre, on ne peut s’empêcher de se sentir forcément frustré par le résultat attendu de ce match des extrêmes. La faute, évidemment, à un écart abyssale entre les deux formations. Mais aussi à Lyon, fauché à Gerland par Montpellier (4-2) hier mais aussi à toutes les autres formations de Ligue 1.
Troyes n'a pas été ridicule
En s’avançant contre Troyes, le PSG savait qu’il pouvait aller au devant d’une avance inédite sur son principal poursuivant – Lyon, donc – et s’octroyer une voie royale, presque divine, de 16 point sur les Rhodaniens. Après 15 petites journées. A ce niveau, ce n’est plus un gouffre, ce n’est même plus un trou noir, mais un pan d’univers entier qui sépare les Parisiens du reste de la meute. Et à la question « est-ce Paris qui est trop fort ? » ou « est-ce la Ligue 1 qui sombre ? », difficile d’apporter une réponse évidente. Car pour une lanterne rouge, les Troyens ont combattu avec vaillance, comme toujours, et se sont procurés de nombreuses situations nettes à force d’audace. Mieux, ils ont inscrit un but magnifique par Ayasse, ce que beaucoup d’équipes n’ont pas fait au Parc cet ne feront d’ailleurs très probablement pas. On serait alors tenté de se dire que cette Ligue 1, nivelée par le bas par un dernier de classement joueur, a de beaux jours devant elle. C’est toutefois sans compter sur l’autre penchant de l’analyse.
Paris assomme ses lointains poursuivants
D’accord, le PSG n’a pas forcé et n’a pas livré la prestation du siècle contre la bande à Furlan. Mais il s’est imposé sur le score de 4-1 avec une équipe à moitié remaniée et c’est peut-être là le plus inquiétant. S’octroyant déjà le titre de champion d’automne, à un mois de la trêve, les Parisiens ont joué sans fausse note et avec application. Avec un Di Maria reculé et un duo de récupérateurs composé de Stambouli et Rabiot, les hommes de Laurent Blanc ont donné une impression de confort habituelle alors même que les trois rouages essentiels du milieu de terrain (Matuidi, Verratti et Motta) manquaient à l’appel au coup d’envoi. Impressionnant et tout aussi inquiétant. La Ligue 1 ne suit pas l’ogre, on le savait, mais tandis qu’elle se laisse manger, elle s’entre-dévore aussi derrière. Outre Paris, tout le monde peut battre tout le monde dans cette ligue et ne se fait pas prier pour s’exécuter. Alors que Paris se remplit la panse trois points par trois points, les autres se grignotent des miettes et se prennent le bec sans qu’un leader qu’on a longtemps cru être Lyon ne puisse s’affirmer comme le dauphin providentiel. La conséquence de tout cela : le championnat dispose d’une fusée et de wagons qui se cherchent week-end après week-end une locomotive digne de ce nom. Si en Ligue 1, tout est déjà perdu pour cette saison, ce petit jeu qui a déjà nui aux performances tricolores sur la scène européenne pourrait dans les mois à venir provoquer un vrai cataclysme au classement UEFA...
Allez, souriez, il reste quand même huit matchs !