- Ligue 2
- Romain Boisaubert
Elles sont trois. Trois équipes qui se retrouvent confortablement installées sur le podium de la Ligue 2. Et dans cette bande d'échappée, Dijon et Nancy semblent les mieux armés pour conserver leur avantage tout au long de la saison. Déjà proche de la montée l'an dernier, les deux clubs s'appuient sur un effectif stable et solide, qui travaille dans la continuité de la saison dernière. Du côté des bourguignons, le club a retrouvé en Julio Tavarès (27ans) un buteur fiable (7 buts depuis le début de la saison) et compte toujours dans ses rangs des joueurs expérimentés, habitués aux joutes de la Ligue 2 (Cédric Varrault, Abdoulaye Bamba, Granddi Ngoyi, Frédéric Sammaritano). Pour Nancy, le cocktail entre jeunes joueurs à fort potentiel (Arnaud Lusamba, Rémi Walter, Clément Lenglet) et joueurs d’expériences (Youssouf Hadji, Benoit Pedretti, Michaël Chrétien), explique en partie cet excellent début de saison. Olivier Rouyer, consultant football sur Canal Plus et entraîneur de l'AS Nancy Lorraine au début des années 90 (1991-1994) va même encore plus loin "L’entraîneur, Pablo Correa, fait un travail exemplaire depuis qu'il est revenu sur le banc. On l'a encore vu cet été avec l'arrivée de Benoît Pedretti qui sécurise l'équipe ou encore le retour de Mickäel Chrétien en défense. Avec huit points d'avance la montée me semble bien engagée. La marge de sécurité est importante et j'ai le sentiment que sauf catastrophe, on reverra Nancy à sa place l'an prochain, en Ligue 1."
Aussitôt descendu, aussitôt remonté ?
La présence du FC Metz sur la troisième marche du podium n'est pas anodine non plus. Elle est même plutôt logique au vu du staff et de l'effectif. Relégué en mai dernier, le club lorrain a effectué plusieurs changements pendant l'intersaison et cela semble aujourd'hui porter ses fruits. L’entraîneur belge, José Riga (ex-Standard de Liège, Charlton, Blackpool), arrivé l'été dernier en lieu et place d'Albert Cartier, a très rapidement apporté son expérience au groupe. Une équipe qui affiche une régularité intéressante (huit matchs sans défaite en championnat) depuis le début de la saison et qui s'appuie sur plusieurs joueurs estampillés Ligue 1. "Malgré la descente en fin de saison dernière, des joueurs importants sont restés pour permettre à l'équipe de remonter immédiatement. Yéni Ngbakoto, que j'ai eu la chance de lancer en professionnel lorsque j'étais entraîneur au club, en est le parfait exemple. C'est tout à leur honneur et c'est l'une des raisons principales du bon début de saison du FC Metz" lance Yvon Pouliquen, ancien entraîneur des grenats (2008-2010) et aujourd'hui agent de joueurs.
Le mercato d'hiver peut tout changer
Trois équipes sur la voie royale pour accéder à l'élite donc. Mais attention tout de même à ne pas tirer de conclusions trop hâtives. "L'écart existe, mais il est encore trop tôt pour avoir des certitudes. La victoire à trois points peut à tout moment permettre à des clubs de revenir ou aux trois de devants de ralentir le rythme avec une série de match nul. Autre facteur à prendre en compte, le mercato d'hiver. L'an dernier, Dijon avait coulé après le départ de Romain Philippoteaux..." tempère Laurent Grandcolas, spécialiste de la seconde division française pour le quotidien sportif "L'Equipe". Autre élément à ne pas négliger, la concurrence. "Avec leur avance au classement, Dijon, Nancy et Metz sont naturellement les favoris pour la montée. Mais attention toutefois aux autres équipes. Avoir un buteur dans ses rangs et primordial pour prétendre à la Ligue 1. Clermont en possède un avec Famara Diedhiou. Bourg-en-Bresse aussi avec Pape Sané." indique Claire Gaillard, également journaliste pour l'Equipe. Pour Laurent Grandcollas, "il ne faut également pas oublier les historiques comme Auxerre, Le Havre ou Lens, qui n'ont pas dit leur dernier mot." Alors Dijon, Nancy et Metz déjà en Ligue 1 ? Premier élément de réponse ce soir et lors des prochaines journées, en attendant évidement bien sagement, la fin du mercato d'hiver.