- Ligue 1
- Quentin Ortega
« J'espère que Diaby jouera cette saison parce qu'il le mérite, mais je ne sais pas. » En conférence de presse, Michel, l'entraîneur de l'Olympique de Marseille paraît presque résigné. Arrivé au club cet été, on ne sait toujours pas si Abou Diaby foulera les pelouses de Ligue 1 cette saison. Après une première partie de championnat passée entre les mains des médecins et des préparateurs physiques du club, le milieu tricolore avait retrouvé le terrain et l'entraînement collectif. La dernière trêve internationale aurait d'ailleurs dû être le moment parfait pour le lancer en match amical, mais toujours pas. Alexandre Jacquin, chef adjoint du service des sports de La Provence traduit le sentiment qui règne chez les supporters. « Ils s'impatientent un peu. Ils espèrent encore revoir Diaby à son meilleur niveau, mais plus les semaines passent, plus les chances s'amenuisent. »
Un problème physique, mais surtout mental ?
Douleurs, contractures, mauvaise récupération : l'ancien Gunner semble avoir du mal à enchainer les entraînements. Un mal récurrent qui ne laisse pas de place à l'espoir. Bien qu'il soit mentalement très courageux, difficile d'imaginer qu'après plus de 45 blessures, l'état psychologique du joueur soit resté intact. Installé à Saint-Raphaël dans le Var, le médecin du sport Jean-Michel Lagarde a connu quelques cas similaires à celui d'Abou Diaby. « J'ai vu des sportifs complètement brisés après des blessures, des défaites importantes, confie-t-il. Mais pour Diaby, il est possible qu'il ait mal vécu sa première blessure* qui constitue aujourd'hui un traumatisme. Si l'on considère que dans son cas, le problème est psychologique, il faudra beaucoup de travail en plus du travail physique. » L'idée de ne plus jamais voir l'international français sur un terrain de football pourrait bientôt devenir une certitude. « C'est une énigme. L'OM possède une cellule médicale de premier plan, dirigée par Christophe Baudot, dont les compétences sont unanimement reconnues, assure Alexandre Jacquin. Si lui n'arrive pas à remettre Diaby sur pied, je pense sincèrement que cela veut dire qu'on ne le reverra jamais sur un terrain de football. » En tout cas, son coéquipier belge, Michy Batshuayi sait comment faire patienter et saliver les supporters. « Il est incroyable, assurait-il en conférence de presse. Je lui ai demandé depuis combien de temps il était blessé, car ce n’est pas possible de jouer comme ça. Je vous jure, c’est impressionnant. » Le talent d'Abou Diaby n'est plus a prouvé, mais si son absence venait à s'éterniser « il faudra se faire une raison : il fera partie du passé », conclut le journaliste de La Provence.
*En 2006, Abou Diaby se blesse pour la première fois face à Sunderland. Victime d'un tacle assassin, il sera éloigné des terrains pendant huit mois.