- Ligue 1
- Justine Soignon
Ils sont bizarres ces Marseillais. Vraiment bizarres.
Déjà, ils font signer un type blessé depuis 3 000 ans - même Jésus est arrivé trop tard pour le voir jouer (d’ailleurs, on y pense, il aurait quand même pu faire quelque chose pour lui au lieu de manger du pain et boire du vin avec ses ultras) - et ils arrivent même à le payer 10 000 € (par mois, faut-il le préciser ?).
Ensuite, gagner à domicile, non, très peu pour eux. Vous, vous êtes comme nous, à l’aise Matuidi charo à la maison, genre « c’est ma terre où je m’asseois ». Vous connaissez chaque motte de terre de votre salon, chaque bruit de votre frigo et vous ne vous sentez jamais aussi bien que quand vous chantonnez en cœur avec votre aspirateur. Chez vous, vous êtes invincibles. Vous pourriez refaire le monde, battre le record de buts de Lewandowski ou trouver un remède pour le rhume si ça ne vous plaisait pas autant de vous faire arrêter trois jours pour cause de tapage diurne avec vos mouchages incessants au bureau. Dans votre antre, rien ne vous arrête. Vous battez la PS4 à Fifa et votre petit neveu au Cochon qui rit.
Un OM statut grand voyageur
Et bien les Marseillais, eux, pas du tout. Au Vélodrome, les mecs ne gagnent pas. Un 1-1 face à Lorient lors de la 10ème journée, une défaite contre Nice (0-1) pour le compte de la 13ème journée, un match nul face à Monaco (3-3), dimanche… C’est bien simple, pour évoquer la dernière victoire à domicile (4-1 face à Bastia), il faut remonter au 13 septembre, soit une éternité (certains d’entre vous n’étaient même pas nés). Syndrome de l’hôte qui veut une bonne note pour l’accueil ? Manifestation d’un mécontentement ? « Purée, les gars, le Vélodrome, il a 78 piges. C’est un papi. Il fout quoi Labrune ? Il est où notre Très grand stade nouvelle génération ? »
Non, les Marseillais, eux, "brillent" à l’extérieur. Là où, toi, tu ne sais pas trop où t’asseoir ni que faire de tes mains. Là où, mal installé sur un canapé que ton postérieur ne connaît pas, tu crois que ton voisin te fait des chatouilles dans le cou. Alors que non, c’est juste le palmier nain que ton hôte a ramené de son dernier voyage qui vit sa vie. Mais toute cette gêne, toute cette timidité, les joueurs de Michel ne les connaissent pas. A Lille (1-2), Nantes (0-1) et Saint-Etienne (0-2), c’est limite s’ils ne sont pas arrivés en moonwalk et repartis avec quatre filles à chaque bras. Ils ne se sont plus inclinés en déplacement depuis Paris, le 4 octobre dernier (2-1). Une éternité aussi.
C'est pas mal cette stat' à l'extérieur ! Ça redonne une dynamique à la troupe phocéenne après un début de saison très moyen. Mais bon, c'est con, les deux prochains matches face à Montpellier et au Gazélec vont se jouer au Vélodrome...