- Ligue 1
- Aurelien Renault
Jouer à dix contre onze, ça ne fait pas peur au Stade Malherbe de Caen cette saison. Pour la quatrième fois depuis le mois d’août, les joueurs de Patrice Garande ont égaré un joueur en cours de partie. Cette fois, c’est Emmanuel Imorou qui a vu rouge en accrochant Giovanni Sio alors que ce dernier lui avait filé dans le dos. La sentence, logique au demeurant et tombée dès la 35ème minute, annonçait une fin de match délicate pour le SMC. D’autant qu’auteur de sa meilleure prestation depuis son arrivée en Bretagne, Juan Quintero mettait les siens sur orbite peu après l’heure de jeu en concluant d’une frappe du droit un bon mouvement collectif rennais, bien aidé il est vrai par un Vercoutre fautif. Il n’en fallait pas moins pour s’imaginer que les Caennais allaient logiquement sombrer et ne jamais sortir la tête de l’eau. Mais c’est certainement mal connaître les qualités de réaction malherbistes qui égalisaient à dix minutes du terme par Syam Ben Youssef sur un corner mal dégagé par la défense rennaise.
Si c’est la première fois que les Malherbistes réussissent à revenir au score en infériorité numérique, c’est la troisième fois en quatre matchs où ils se sont retrouvés à dix cette saison qu’ils ne perdent pas. Comme à Troyes (où ils ont gagné 1-3) ou à d’Ornano contre Angers (0-0) où Alaeddine Yahia s’était fait exclure en milieu de première période, les partenaires de Damien Da Silva ont eu du cœur sur la pelouse rennaise. Au regard de la saison qu’ils accomplissent et de leur présence sur le podium de L1 (en attendant les autres matchs), cette abnégation n’a forcément rien d’étranger à leur excellent parcours. Caen est une team qui a la gnaque, à l’image de ce contre en fin de partie ce soir qui a vu cinq joueurs se propulser pour aller tenter de cueillir la victoire. Caen cultive cette conviction que chaque match peut se gagner et joue sans complexe, à dix hommes comme à onze. Et jusque là, ça lui réussit. Outre la raclée reçue contre Lyon en août (0-4), match au cours duquel Da Silva avait d’ailleurs vu rouge, les Malherbistes n’ont jamais encaissé plus de deux buts en L1, preuve que l’audace peut payer dans une Ligue 1 souvent trop frileuse.
Si Rennes fait du surplace à domicile et possède le 18ème pire bilan de l’élite dans son antre, les Caennais viennent d’empêcher leur 14ème point de la saison hors de leurs bases et n’y ont plus connu de revers depuis le 31 octobre à Bastia (1-0). Avec trente points dans la besace, Caen va pouvoir accueillir le PSG sans complexe samedi prochain (17h), « avec l’ambition de gagner comme à chaque fois », comme l’a rappelé Syam Ben Youssef au micro de BeIN Sports. On serait presque tenté de croire qu’avec son envie, l’armada caennaise pourrait vraiment être la première à renverser Paris cette saison. Si Lyon ne le fait pas d’ici là (au Parc, dimanche à 21h).