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Le stade Bonal en a peut-être gardé l’image d’un joueur désordonné, fantaisiste, voire même fantasque. Il faut dire qu’à l’époque, Cedric Bakambu avait du mal à être décisif sous les couleurs sochaliennes. Il se battait, donnait de sa personne. Mais la finition lui posait problème. Difficile d’être lucide devant le but à la conclusion d’un rush de 40 mètres.
Mais son entente avec Giovanni Sio sous la houlette d’Eric Hély laissait penser que le garçon avait du potentiel. Un potentiel amené à s’exprimer sous d’autres cieux lorsque Sochaux souhaite s’en séparer fin 2014 : « Il était dans ce fameux loft installé par le club, explique son ami Mathieu Peybernes, aujourd’hui à Bastia. Dans cette période-là, Sochaux ne l’a pas aidé en le plaçant sur la liste des transferts dans les derniers jours du mercato. »
La Turquie comme tremplin
Finalement, le natif d’Ivry-sur-Seine rejoint le modeste club turc de Bursaspor. A première vue, le choix est étonnant. Mais Bakambu s’adapte et enfile rapidement les buts : « Il a trouvé ce club qui lui a permis de se relancer, de retrouver de la confiance avec quelques doublés et triplés » lâche Peybernes en rigolant. « Il faut se méfier des idées reçues. Un départ en Turquie n’est pas forcément une perte. Parfois il faut trouver un contexte qui permet de donner le maximum » assure Hervé Penot, spécialiste du football africain au journal L’Equipe.
Au final, l’international congolais marque 21 buts en 39 matchs sous le maillot de Bursaspor et signe à Villareal en début d’année. Une nouvelle étape qui ne surprend pas Eric Hely : « Cedric a toujours été dans les meilleurs de sa génération. Il était titulaire avec l’Equipe de France U19 championne d’Europe en 2010 (NDLR : Il avait inscrit trois buts à égalité avec Alexandre Lacazette). Il a mis plus de temps que d’autres à arriver à maturité mais ce n’est pas une surprise de le voir là aujourd’hui. Il faut savoir être patient avec certains joueurs qui ont du potentiel. Des fois il est difficile d’aligner vitesse et précision. Chez nous, il a fait de bonnes choses mais il avait un manque de régularité. »
Mathieu Peybernes : « Une grande fierté ! »
Une régularité et surtout une adresse (re)trouvée devant le but. Bakambu se pose moins de questions et le résultat est probant : 12 buts inscrits en 26 matchs avec le sous-marin jaune. Des progrès soulignés par Mathieu Peybernes : « J’ai vu trois ou quatre matchs de Villareal cette année et devant le but il ne tergiversait pas, il a bien progressé. On sait que le poste d’attaquant marche beaucoup à la confiance. Mais c’est quelqu’un qui a toujours beaucoup donné pour le collectif, qui ne rechigne jamais à l’effort, toujours présent dans le combat. La confiance de la Turquie lui a fait passer un palier » assure son ancien coéquipier. Avant de conclure : « ça me fait plaisir pour lui, c’est une grande fierté ! Il a déjà mis quelques doublés mais pas encore de triplé. Ça va venir ! (rires) ».