- Ligue 1
- Alan Bernigaud
Resté sur des performances solides lors des deux derniers matchs de championnat à Caen (3-1) et Lyon (1-1), l’OM reçoit des Lillois en difficulté mais larges vainqueurs de Bordeaux dans la semaine en coupe de France (5-1). Déjà privé de nombreux joueurs dont le métronome Lassana Diarra, Michel est contraint de titulariser Yohann Pelé en raison d’une blessure de Steve Mandanda survenue dans la semaine. C’est la première fois depuis le 15 mai 2010 que le capitaine phocéen rate un match de Ligue 1 ! Pourtant, malgré toutes ces absences et orphelins de leur portier, ce sont bien les Marseillais qui prennent le bon bout dans ce début de match en privant complètement leurs adversaires de ballon. Les Olympiens manquent de peu d’ouvrir le score par Nicolas N’Koulou qui reprend de la tête un coup-franc botté par Bouna Sarr mais le ballon heurte le poteau gauche d’Enyeama avant de sortir en six-mètres (8e). Dominateur, les Marseillais vont de nouveau passer tout prêt avec une reprise instantanée de GK N’Koudou sur un bon centre en retrait d’Isla, mais Enyeama détourne magnifiquement en corner (23e). Les Lillois vont commencer à se rebiffer, mais les frappes de Benzia (31e, 33e) et Bauthéac (39e) sont bien captées par Yohann Pelé. N’koudou va de nouveau manquer de marquer sur un bel enroulé qui frôle la barre transversale (40e) avant que Rémy Cabella ne voit lui aussi le ballon passer à quelques centimètres du montant gauche des Lillois (44e). Les deux équipes rentrent aux vestiaires avec un score nul et vierge. L’OM a largement dominé et aurait mérité d’ouvrir le score, mais les attaquants ont été trop maladroits.
La seconde période va pourtant être tout l’inverse de la première. Les Marseillais reviennent défigurés sur le terrain, en retard dans tous les duels, approximatifs dans les passes et surtout plus du tout offensifs et pour compléter le tout, Javier Manquillo sort sur blessure et est remplacé par Paolo De Ceglie. Les hommes de Frédéric Antonetti flairent alors le bon coup et Sébastien Corchia va finir par trouver le chemin des filets avec un maximum de réussite. Après un cafouillage dans la surface, Sofiane Boufal récupère le ballon aux 20 mètres et décale son arrière droit qui perfore et malgré un bon tacle de N’koudou, garde le ballon dans les pieds et pique sa frappe pour lober la sortie au sol de Pelé (56e). Les supporters marseillais exédés, enchaînent les chants contre la direction du club et Michel puis scandent durant de longues minutes le nom de Bielsa, agitant des drapeaux à son effigie. Au lieu de créer une révolte, ce but éteint complètement les Marseillais ce qui profite aux Dogues. Obbadi pousse une première fois le gardien remplaçant olympien à la parade en reprenant de volée le ballon à l’entrée de la surface (66e) puis Sofiane Boufal va tentant de le lober, mais encore une fois, Pelé veille au grain (68e). Un frisson va traverser les tribunes du Vel’ lorsque les soigneurs marseillais sont obligés de venir aux nouvelles du gardien qui semble s’être blessé sur cette dernière intervention poussant même Florian Escales le gardien de la CFA à aller s’échauffer. Entre-temps, Abdelaziz Barrada rentre en jeu pour débuter un véritable festival. Le Marocain va enchaîner les passes en touches ou dans les pieds des Lillois, les corners ratés jusqu’à l’apothéose qui intervient à la 83e minute. Alors que Benzia a le ballon au milieu de terrain sans créer particulièrement de danger, Barrada va le faucher par-derrière à hauteur des genoux et se faire expulser directement par l’arbitre. A dix contre onze et mené, Michel tente un coup de poker en faisant sortir Dja Djédjé en faisant rentrer le jeune attaquant de la CFA, Antoine Rabillard. Ce changement va s’avérer payant puisqu’après une faute bête de Renato Civelli à 27 mètres des buts, à la 95e minute, Vincent Enyeama va repousser la tête de De Ceglie dans les pieds du jeune homme qui va égaliser en poussant le ballon dans les buts vides.
Rabillard exulte, tout comme Michel, tandis que les supporters, eux, se demandent pour la plupart s’il n'aurait pas mieux valu que l’OM perde ce match insipide, et ainsi espérer un licenciement du coach espagnol ou la démission de Vincent Labrune. Les Lillois, eux, peuvent s'en vouloir après avoir mené jusqu'à la dernière seconde avant de craquer. Ils restent au reste au bord de la zone de relégation, à trois points seulement de Reims, 17e tandis que les Marseillais restent 8e avec 31 points.