- Liga BBVA
- Antoine Corbelli
Le gardien : Keylor Navas, assurance en attendant mieux ?
Seule éclaircie dans le chantier défensif du Real Madrid. Keylor Navas, ce gardien découvert par une bonne partie des passionnés lors de la Coupe du Monde 2014, a déjà convaincu pour sa première saison en tant que numéro 1. Souvent cantonné au banc l’année dernière, barré par la légende Iker Casillas, le Costaricien a pour le moment réalisé 41 parades et 8 clean-sheets en 19 matchs de Liga.
Et pourtant, il a failli rejoindre le pays du football, l’Angleterre. Un fax mal envoyé par le club espagnol (ou par Manchester United) a gâché l’arrivée de David de Gea lors du dernier jour du mercato estival. Le deal avait été Navas + 25 millions d’euros contre le gardien espagnol. Ce dernier, nommé meilleur gardien de Premier League la saison dernière, n’a donc pas pu donner un sourire supplémentaire à Florentino Perez, très contrarié par cet événement inhabituel.
Si la taille de Navas (1m.85) a souvent été le principal argument pour ne pas le voir titulaire, il a dû batailler pour se faire une place indiscutable au sein de l’effectif. Chose peu évidente avec l’arrivée de Kiko Casilla en provenance de l’Espanyol Barcelone. Considéré comme un bon gardien, habitué de la Liga, il devait donc servir de concurrence à Navas. Concurrence remportée par l’originaire de Pérez Zeledón, Casilla n’étant pas à la hauteur pour être le numéro 1. Petite taille mais immenses réflexes sur sa ligne de but, Navas est un acteur majeur des 16 buts encaissés cette saison en championnat, cela aurait pu être plus.
Cependant, son avenir n’est pas tout tracé. Les résultats actuels de Manchester United pourraient laisser sur sa faim De Gea et renouveler sa volonté de rejoindre les Galactiques. Galactiques que pourrait ne plus faire faire partie très longtemps Keylor Navas, du moins en tant que titulaire.
Belle vie pour les latéraux titulaires
Pas de concurrence pour Marcelo et s’il en existait encore pour Carvajal avant le match contre le Betis la semaine dernière, il n’en existe plus. A droite, Daniel Carvajal, formé au Real, vendu au Bayer Leverkusen, retour à la maison une saison après. Il s’est clairement imposé comme l’un des meilleurs latéraux du pays voire du monde à l’heure actuelle. Cependant, avec la baisse de régime d’Alvaro Arbeloa, le club madrilène a souhaité avoir un autre latéral droit. C’est le prometteur brésilien Danilo qui est arrivé l’été dernier.
Malheureusement, ses performances sont incroyablement négatives depuis le début de saison. Ses absences défensives ne sont pas passé inaperçus. En partie coupable sur le but encaissé lors du dernier match, le Brésilien a peut-être grillé sa dernière chance. Pour un joueur acheté 31 millions d’euros, l’investissement est pour le moins raté.
A gauche, Marcelo, devenu un cadre du vestiaire des Blancos. Joueur arrivé en 2007 en provenance du Brésil, il a navigué entre latéral et milieu gauche. Considéré comme prometteur, il a eu ses périodes où le public du Bernabeu l’a sifflé. Malgré des carences défensives, il a su progresser sous l’ère Mourinho pour ensuite devenir l’un des meilleurs à ce poste. Et le Real n’a toujours pas su lui trouver un concurrent. Si Nacho peut dépanner, il ne peut absolument pas lui prendre sa place. C’est pourquoi Zinédine Zidane garde un œil sur Ricardo Rodriguez, l’excellent latéral du Vfl Wolsbourg. Le Suisse pourrait être une très bonne recrue et il devrait avoir du mal à résister aux sirènes blanches.
Défenseur central, l’irrégularité à l’état pur
Le plus gros chantier à l’heure actuelle. Deux places pour quatre joueurs : Sergio Ramos, Pepe, Raphaël Varane et Nacho. Avec la récente blessure de Ramos, la paire Pepe-Varane a été aligné deux matchs et demi. Pas spécialement une réussite au vue des nombreux espaces laissés par la défense.
La solution ? Un bon coup de pied aux fesses, une gueulante de la part du coach et intensifier les efforts à l’entraînement. Pour un club qui a gagné 10 C1, c’est assez inconcevable d’encaisser un but par une équipe qui n’avait pas marqué lors des six derniers matchs. Heureusement pour les Merengues, Captain Ramos is back. Le joueur est dans le groupe pour affronter l’Espanyol Barcelone ce soir. Malgré quelques bévues défensives, il devrait apporter plus de sérénité à cette défense qui en a bien besoin. Mais les blessures à répétition vont devoir vite cesser si le Real veut définitivement trouver de la stabilité.
Quant à Varane, il doit encore grandir sur cette question d’irrégularité. Lui, qui pourrait devenir un jour capitaine de l’Equipe de France, doit confirmer toutes les attentes. Il n’a toujours pas gagné sa place et l’Euro approche. Il devra faire attention car un certain Marquinhos a des envies d’ailleurs et au vue de son potentiel, le Real fera forcément le nécessaire pour l’attirer.
Milieu défensif, pas de « nouveau » Xabi Alonso
Si la défense centrale est le principal problème, un milieu orphelin d’un vrai numéro 6 est également problématique. Carlo Ancelotti avait réussi à rémédier au problème pendant un temps en alignant 4 meneurs de jeu au milieu de terrain (James Kroos Modric et Isco). Mais le raffistolage ne peut pas durer éternellement. Xabi Alonso était ce milieu défensif qui était aussi bon dans l’anticipation, les interceptions et la relance. Il manque clairement dans l’entrejeu madrilène.
Son héritier ? Il devait s’appeller Casemiro. Le Brésilien a eu du temps de jeu lorsque Rafael Benitez était encore manager mais depuis Zidane, nada ! En 3 matchs, il est toujours resté sur le banc à regarder ses coéquipiers.
Le milieu actuel se compose de deux 8 (ou milieu relayeur) : Modric et Kroos. Modric semble être le seul qui puisse descendre d’un cran pour assurer la transition entre défense et milieu. Mais combien de temps pourra t-il assurer à ce poste qui n’est pas le sien ?
Lucas Silva est l’autre milieu défensif du Real. Il est prêté cette saison à l’Olympique de Marseille et il est plus considéré comme un boulet. Son retour à Madrid pour s’imposer comme titulaire est plus qu’improbable.
La tactique ou le recrutement. Ce sont les deux choix pour Zidane. Si son milieu a repris le contrôle pour jouer vers l’avant, il va cependant devoir ne pas laisser passer les contres-attaques adversaires. Sinon, le prochain classico risque de se finir comme le dernier.