- Ligue 1
- Aurelien Renault
Quand on s’appelle Angel Di Maria, qu’on a fait gagner la Ligue des champions au Real Madrid et qu’on est en passe d’être élu (très certainement) meilleur joueur de Ligue 1 en fin de saison, les mots qui sortent de notre bouche ont un certain impact. Alors quand ils concernent le niveau global de notre championnat français tant décrié semaine après semaine, on tend nos deux oreilles avec grand intérêt. « Beaucoup de monde dit que la L1 est simple, mais ce n'est pas un championnat si facile, a ainsi déclaré la star du PSG dans les colonnes de L’Equipe. Regardez en Liga: vous voyez souvent le Real ou le Barça s'imposer avec quatre ou cinq buts de différence. En L1 c'est rare. Même une équipe du bas de tableau va te poser des problèmes et s'accrocher jusqu'au bout. » Sur ce principe, le feu-follet parisien n’a pas tort même si le Barça auquel fait référence l'Argentin, a « dû » s’imposer par un but d’écart à sept reprises déjà cette saison en championnat, ce qui n'est arrivé que six fois au PSG malgré deux matchs disputés en plus. L'argument semble donc ne pas tenir si l’on regarde la saison globale des deux clubs. D'ailleurs, là où le PSG n’a trébuché qu’une fois – injustement – à Madrid en C1 (0-1), le Barça s’est déjà pris les pieds dans le tapis trois fois cette saison, encaissant notamment 4 buts au Celta Vigo ainsi qu’à Bilbao (en Supercoupe d'Espagne).
Une L1 plus physique, certes
Les équipes du bas de tableau, les relégables actuels que sont Troyes, Toulouse et Montpellier, le PSG leur a passé la bagatelle de 10 buts lors de la phase aller. Contre les relégables espagnols actuels (Levante, Granada, Vallecano), le Barça en a mis 13. La différence n’est donc pas significative non plus en ce qui concerne les petites équipes plus dures à bouger par chez nous que de l'autre côté des Pyrénées. Ce que l’ancien joueur de Manchester ressent en revanche en Ligue 1 repose certainement plus sur l’impact physique et sur l’aspect athlétique du jeu « version Ligue 1 ». A ce petit jeu, attaquer est évidemment plus demandeur. Mais dans ses lignes arrière, le PSG souffre certainement moins que celles des cadors espagnols qui doivent subir les assauts répétés d’équipes axées sur l’offensive à défaut de la défense à outrance typique de la L1. En cela, le Championnat de France se rapproche nettement de la Premier League. « L'Angleterre, c'est très physique, constate effectivement l’Argentin. Il y a une intensité folle, des duels sans arrêt, et jusqu'au coup de sifflet final, tout peut arriver. En France, c'est pareil. » Là encore, l’Argentin ne réalise certainement pas que de la mi-temps au coup de sifflet, le PSG possède un net avantage sur ses concurrents.
Une pub pour le Championnat, rien d'autre
Si les matchs de L1 avaient dû s’interrompre à la pause, le PSG serait toujours en tête – évidemment – mais il ne disposerait que de 5 petites unités d’avance sur son dauphin Angers (contre 24 actuellement sur Monaco). La réalité démontre que c’est surtout pour les adversaires que tout peut s’inverser et que rien n’est jamais fini avec les leaders du Championnat. Les hommes de Laurent Blanc sont capables plus que n’importe qui d’autre en L1 de tout renverser jusque dans les dernières encablures d’un match (ce fut notamment le cas à Reims ou à Rennes). Seul Bordeaux au Parc (2-2) donne jusqu’à présent raison à l’Argentin. La sortie médiatique du milieu parisien est donc louable mais elle semble ne tendre qu’à diffuser et à vendre une bonne image de la L1 à quelques encablures d’un Classico en léger manque de peps. Qu’on le veuille ou non en effet, 24 points d’avance en tête pour un leader après seulement 24 journées et des équipes qui se tirent la bourre week-end après week-end sans que des leaders ne transpercent l’horizon n’offrent pas un bon championnat ni une bonne visibilité à ce dernier. Cette levée 2015-2016 est donc morne et insipide, n’en déplaise à Angel. Espérons qu’elle ne soit qu’une transition vers des jours meilleurs.