- D1 Féminine
- Guillaume Drevet
« Aujourd'hui, nous y sommes ». Vendredi 5 février, après 46 années d’existence, le football féminin a enfin atteint le seuil symbolique des 6 chiffres. Celui-ci a pourtant eu énormément de mal à s’installer depuis ses débuts. On ne comptait que 1700 footballeuses lors de l’ouverture officielle de la discipline au milieu féminin en…1970. En 25 ans, le nombre de femmes encartées FFF a seulement augmenté de 5,5%, c’est peu, très peu. Jusqu’aux années 2000, date à laquelle 35 000 femmes parcourent les pelouses, le nombre de licenciées progresse très lentement. Il faut attendre 2011 pour que le décor change. Quand Noël Le Graët arrive à la tête de la FFF, il décide immédiatement de mettre en place un plan de « féminisation massif du football ». En 5 ans, le nombre d’inscrites augmente de 40 %. C’est un petit pas pour le football féminin, que la FFF n’a pas oublié de souligner dès le fameux chiffre dévoilé : « C’est un symbole, mais ce symbole a du sens », a déclaré Brigitte Henriques, secrétaire générale de la FFF chargée du plan de féminisation. Un symbole, c’est sûr, car nous sommes encore loin d’égaler le million de footballeuses en Allemagne…
Mauvais élève de la Parité
Le football reste majoritairement masculin, bien trop masculin, 2 135 193 inscrits en 2015. 100 000 femmes pour plus de 2 millions d’hommes à la FFF c’est une amélioration, mais comparé aux autres sports, la statistique est très pauvre. Dans le classement général de la parité, le monde du ballon rond est un des plus mauvais élèves avec une proportion de femmes de 6 %. Dans le milieu machiste, seul le rugby fait pire avec 5,1 % de femmes. Question de corpulence ? Nous n’en débattrons pas, le terrain est trop glissant. La FFF et Noël Le Graët sont donc bien loin d’atteindre les 83% de femmes dans l’équitation. Quoi qu’il en soit, la communauté entière du foot français se félicite de ce chiffre. Toute ? Pas vraiment. L’annonce du chiffre sur internet a tout de suite entraîné des commentaires tous plus sexistes les uns que les autres de la part d’internautes. Ceux-ci ont sûrement beaucoup de mal à voir leur sport favori tendre la main au sexe opposé : « 100 000 bûcheronnes », « football sport de femmes, on aura tout vu !». Mieux vaut ne pas en lire davantage, vive le football, sport de femmes !