- Ligue des champions
- Aurelien Renault
Dire que Paris a mis un engagement de tous les instants dans les dix premières minutes de la rencontre serait un tendre euphémisme. Le Aurier-gate ? Loin des têtes franciliennes. Pour attaquer leur quatrième huitième de finale de C1 de suite, les Parisiens n’ont pas lésiné sur les moyens en envoyant un pressing de tous les instants gêner considérablement les relances londoniennes. Habiles jeu au pied, les hommes de Laurent Blanc font preuve d’une maîtrise ahurissante et on ne donne à cet instant là pas cher de la peau des Anglais. Mais ni les tentatives de Marco Verratti ni celle de Lucas ne mettent à mal Thibaut Courtois. Et acculés sur leur but mais vivants après l’orage, les Blues prouvent rapidement qu’ils ne sont pas les champions d’Angleterre en titre pour rien. Sous Guus Hiddink, Chelsea est invaincu depuis 12 rencontres et sous les ordres du Néerlandais, le poison Diego Costa est redevenu un serial buteur. C’est donc tout sauf un hasard si l’Espagnol se procure la première grosse occasion du match en reprenant de la tête un centre millimétré du jeune Baba Rahman. Sur l’action, il trouve l’immense manchette de Kevin Trapp, l’Allemand déviant de justesse sur la barre. Chelsea vient de prouver que le PSG n’était clairement pas infaillible sur la scène européenne.
Obi Mikel de l'ombre à la lumière ?
Mis à mal par les longues possessions de balle de Chelsea, les Parisiens gardent toutefois la maîtrise et vont profiter d’une faute d’Obi Mikel sur Lucas pour s’offrir un coup-franc aux vingt mètres que transforme Zlatan Ibrahimovic pour l'ouverture du score (1-0, 39ème). Sur l’action, le Nigérian qui venait d’offrir le coup-franc aux Parisiens, dévie par malchance dans le but d’un Courtois à contre-pied. Un ton au-dessus techniquement et solide malgré tout défensivement, le PSG laisse à penser qu’il va manœuvrer tranquillement son rival européen. Et c’est étonnamment sur un corner que Chelsea va revenir dans la partie. Profitant du manque de fermeté de Zlatan et Marquinhos, Obi Mikel hérite du cuir en pleine surface et ne se prive pas pour se rattraper et canarder un Kevin Trapp impuissant (1-1, 45ème). La pause renvoie les deux équipes sur un score de parité et l’impression que le PSG est en train de faire une mauvaise affaire plane alors sur le Parc des Princes.
Et Cavani libéra le Parc...
En l’absence de Serge Aurier, Marquinhos qui a hérité du poste de latéral droit, prouve qu’il n’a pas grand chose à envier à l’Ivoirien et que sportivement, l’absence de l’ancien Toulousain n’aura pas été tant préjudiciable que ça au onze parisien. Outre son erreur sur le corner, le Brésilien s’est montré à la fois disponible et très présent offensivement. Dans son sillage et dans celui d’un Angel Di Maria transparent en première période mais revigoré après la pause, le PSG maltraite Chelsea pendant tout le second acte. Mais Zlatan et consorts buttent sans relâche sur un Courtois d’exception. Alors qu’Oscar supplée Eden Hazard côté Chelsea et que Lucas laisse sa place à Edinson Cavani, c’est Laurent Blanc qui remporte le match des coaches. Sur une passe millimétrée d’Angel Di Maria dans le dos de la défense anglaise, l’Uruguayen décroche, entraîne Thibaut Courtois dans un angle impossible et le trompe astucieusement (2-1, 78ème). Sifflé contre Lille le week-end passé, l’ancien Napolitain offre à un PSG évidemment supérieur à sa version 2014-2015 un avantage non négligeable avant le retour à Stamford Bridge dans trois semaines. Un avantage qu’il ne possédait pas il y a un an et qui pourrait – devrait – tout changer.