- Ligue 1
- Romain Boisaubert
Lui n’a pas marqué pour son retour à la compétition, contrairement à Danny Welbeck,- dont la dernière apparition remontait au 26 avril 2015 - qui a offert la victoire à Arsenal au bout du temps additionnel, dimanche, face à Leicester. Mais l’histoire aurait pu être tout aussi belle pour Alassane Plea. Durant quatre-vingt-dix minutes, le revenant n’a pas démérité face au voisin marseillais. Avec une maîtrise déconcertante, l’avant-centre de vingt-deux ans à fait un bien fou à une attaque orpheline de son joyau : Hatem Ben Arfa.
Éloigné des terrains depuis le 19 septembre dernier, Plea n’avait plus connu les joies de la Ligue 1 depuis un déplacement en Corse. Souvenez-vous. C’était un samedi soir, sur la pelouse de Furiani. Après un duel avec le gardien bastiais, Jean-Louis Leca, le jeune aiglon reste à terre. À la fin de la rencontre, le verdict est sans appel : lésion du ménisque externe. Une blessure au genou comme un certain Danny Welbeck. L’ancien gones doit se faire opérer. Il s’en va alors se ressourcer chez lui, à Lille, auprès de sa famille.
Un cocktail de puissance et de vitesse
Cinq mois plus tard, presque jour pour jour, le jeune avant-centre réalise une prestation aboutie contre l’OM. Un match qui laisse entrevoir de réels espoirs pour la suite de sa saison et celle de son club. De là à faire oublier Hatem Ben Arfa jusqu’à son retour? On n’irait pas jusque-là.
Pour être honnête, personne n’attendait Alassane Plea à pareil niveau pour sa réintégration sous le maillot rouge et noir, lui qui n’avait joué que quarante-cinq minutes avec la réserve, une semaine plus tôt. Personne, sauf peut-être Vincent Koziello, persuadé du retour en force de son coéquipier. « Les gens peuvent être surpris de sa prestation face à l’OM, mais moi, je ne l’ai pas été. Je savais qu’il allait faire son match. Jouer de cette manière, après autant de mois d’arrêt, c’est quand même fort. » Certes, Plea n’a pas réussi tout ce qu’il a entrepris. Mais sa percussion et son impact physique dans les duels ont pesé sur la défense marseillaise. Durant quatre-vingt-dix minutes, sa capacité à dévorer les espaces et ses nombreux appels dans le dos de la défense ont permis aux Niçois de jouer davantage dans la profondeur. « Alassane nous apporte ce petit plus dans notre jeu. Il nous permet de jouer vite dans le dos des défenses adverses, souligne son jeune coéquipier, Vincent Koziello. On a beaucoup d’attaquants qui demandent les ballons dans les pieds. Lui est aussi capable d’aller dans les espaces. Cela nous offre plus de solutions. C’est un réel plus pour l’équipe. »
90 minutes dans les jambes
Plus surprenant encore, le temps qu’il a passé sur le pré dimanche soir : 90 minutes. Une performance qui démontre tout le travail réalisé par le joueur pendant sa convalescence.
« On n’attendait pas de le voir jouer ce match en intégralité. Lui non plus ne devait pas s’y attendre. Mais il a tenu bon, atteste Valère Germain. Cela prouve qu’il a bien travaillé physiquement pour revenir au plus vite sur le terrain. Cela montre aussi la qualité du staff et des préparateurs physiques qui travaillent au quotidienà Nice. »
Partenaire sur le front de l’attaque dimanche soir, les deux hommes formaient, avec Ben Arfa, un trio infernal en début de saison. « C’est sûr que cela ferait vraiment plaisir de rejouer tous les trois. » En attendant le retour du magicien, prévu dans quatre semaines, Plea et Germain vont pouvoir retrouver, petit à petit, leurs automatismes. « Tout n’a pas été parfait. Il y a deux ou trois situations que l’on aurait pu mieux négocier. Mais c’est normal. Cela fait cinq mois que l’on n’a pas joué ensemble. On va peaufiner notre entente à l’entraînement et d’ici un ou deux matchs, ce sera beaucoup mieux. J’espère que l’on arrivera à se refaire des passes décisives comme c’était le cas en début de saison » énonce Germain, sourire en coin.
Véritable aubaine pour le club, le retour de Plea a visiblement satisfait son entraîneur, qui n’a pas hésité à le titulariser d’entrée. À l’issue de la rencontre, à la question de savoir comment il avait trouvé son attaquant, Claude Puel a répondu du tac au tac : « Il a bien travaillé. » Avant d’ajouter, sur la forme physique de son joueur. « Je l’ai trouvé plein de fraîcheur. J’aurais aimé le soulager un peu, mais le faire débuter était important pour lui. Ce n’était pas un contexte évident, mais il l’a très bien fait. »
Dans le sillage d’un Alassane Plea en pleine possession de ses moyens, et en attendant le retour prochain de Ben Arfa, Nice peut s’offrir une fin de saison haletante. Premier élément de réponse vendredi, à Bordeaux, où la vitesse de Plea pourrait faire des ravages.