- Ligue 1
- Aurelien Renault
Moins de vingt-quatre heures après la fin de l’épopée granvillaise en Coupe de France contre l’OM (0-1), le stade Michel d’Ornano et sa pelouse torturée remettent le couvert pour une confrontation au couteau entre Caen (4ème) et Monaco (2ème). Les Caennais sont les premiers à se porter à l’attaque et sans Andy Delort, suspendu pour ce match au sommet, c’est son compère Ronny Rodelin qui hérite de la pointe de l’attaque bas-normande. Bien trouvé dans son couloir gauche, Vincent Bessat est le premier à allumer la mèche et sa frappe contrée par Fabinho donne des sueurs froides à Danijel Subasic qui voit le ballon retomber sur son filet supérieur. L’offensif caennaise laisse du reste augurer du meilleur mais il n’en sera en fait rien. Digne d’un OM-Guingamp des familles, la première mi-temps de ce Caen-Monaco est un vrai camouflet et n’a absolument rien à voir avec un choc au sommet de championnat européen majeur. Pas d’occasion ou presque, approximations techniques, timidité offensive : le spectacle proposé n’est clairement pas une bonne pub pour la L1.
Lemar punit ses anciens copains
Lucide à la pause au micro de beIN Sports, Alaeddine Yahia n’incrimine pas que l’état de la pelouse pour justifier la triste prestation des siens et de leurs opposants. L’ancien joueur de Lens invite ainsi les acteurs à se lâcher. La seconde période – ne pouvant pas être pire – sera de bien meilleure facture. Elle voit Monaco trouver la faille sur un coup-franc. A la faute sur Jérémy Toulalan, Nicolas Seube offre à l’ancien de la maison caennaise Thomas Lemar l’opportunité d’enrouler un splendide coup-franc du droit qui s’en vient tromper Rémy Vercoutre en ricochant sur son poteau gauche. Dans la foulée, les Caennais se voient offrir un pénalty par l’arbitre de la rencontre Clément Turpin consécutivement à une main de Fabinho dans sa surface. Chargé de la sentence, Julien Féret trompe Subasic sur sa droite d’un tir imparable. Malherbe est de nouveau à hauteur mais pour quelques minutes seulement. Déchaîné dans la surface des locaux, Bernardo Silva – qui avait déjà frappé fort l’an passé à d’Ornano avec un doublé – donne le tournis à Damien Da Silva et suite à une série de dribbles, le Portugais adresse un centre que Yahia intercepte devant Lacina Traoré en déviant le ballon dans ses cages. Une façon de se lâcher, certainement...
Un ancien tourangeau en chasse un autre
Piqué au vif, Patrice Garande renvoie sur le banc Nicolas Seube et Hervé Bazile, transparent ce soir. Il les supplée par Jeff Louis et Christian Kouakou, ancien joueur de Tours, comme Andy Delort. Habitués à laisser le ballon à leurs adversaires et à balancer des contres, les Caennais se voient contraints de faire le jeu pour espérer arracher quelque chose. Louis s’offre une première frappe, hors cadre, puis une seconde, trop juste, qui trouve les gants de Subasic. Caen pousse timidement mais se heurte incessamment à la présence ultra-défensive d’une équipe monégasque véritablement difficile à prendre en défaut et surtout bien décidée à ne plus prendre de risque dans cette partie. Mais sur un corner, à l’aube du temps additionnel, l’arrière-garde monégasque manque complètement sa relance et en rôdeur, Christian Kouakou se détend et trompe Subasic de près d’un retourné splendide. Quand un ancien de Tours en chasse un autre, en somme. Dans une fin de match haletante, les Caennais mettent la pression mais c’est sur un ultime coup-franc que les Monégasques manquent la victoire. Trouvée dans la surface, la tête de Ricardo Carvalho trouve la détente superbe de Rémy Vercoutre. Ce 2-2 final qui satisfait Caen pourrait également faire les affaires de Lyon dimanche soir si les Gones triomphent de Guingamp. En attendant, Monégasques et Malherbistes se partagent le pied du podium au terme d'un match plein de suspense. Ce n'était pourtant pas gagné.