- Premier League
- Aurelien Renault
Vous avez sacrifié le choc Nantes-Montpellier et manqué la victoire héraultaise au profit de l’épisode 34 du Game of Thrones britannique sauce Leicester ? Vous avez bien fait. Digne d’un palpitant thriller américain, ce Leicester-West Ham avait tout des rebondissements propres à la populaire saga fantastique. Passés par tous les états après l’expulsion de Vardy, les Foxes ont finalement frôlé la défaite avant d’aller chercher un point, un 2-2 à saveur de victoire.
Leicester sur sa lancée
On dit souvent que la frontière entre ange et démon est aussi étroite qu’une feuille de match scrutée par sa hauteur. Sur celle de Leicester pour affronter West Ham cet après-midi au King Power Stadium figure sans surprise et en toute logique Jamie Vardy. L’attaquant, dauphin d’Harry Kane au classement des buteurs avant le coup d’envoi et auteur d’un doublé à Sunderland dimanche dernier porte les Foxes depuis plusieurs semaines. Ce n’est toutefois pas l’artificier des Middlands qui se met le premier en évidence dans la partie mais le milieu des Hammers Cheikhou Kouyaté. A la réception d’un coup-franc millimétré signé Dimitri Payet, le Sénégalais contraint Kasper Schmeichel, le portier des locaux, à détourner sur son poteau. Les leaders de Premier League manquent ainsi de peu une entrée en matière catastrophique mais retiennent vite la leçon. Après une tentative avortée de Huth, un nouveau coup-franc signé Payet et bien négocié par Schmeichel voit le Danois relancer sur Mahrez. Deux passes plus tard et un relais impliquant Ngolo Kanté, le ballon se retrouve entre les pieds magiques de Vardy. Décalé sur la gauche, l’avant-centre fait parler son sens de la finition et trompe Adrian (1-0, 18ème).
L'erreur fatale de Vardy
Invaincu depuis cinq rencontres avant la réception de West Ham, Schmeichel peut alors s’appuyer sur une défense qui sait tenir un avantage et on voit alors mal comment les partenaires d’Andy Carroll, lancé en début de seconde période, vont pouvoir revenir. Le match est heurté mais West Ham ne fait pas trembler les locaux. Le coup de tonnerre intervient à la 56ème minute. Déjà averti en première période, conséquence d’un excès d’engagement général, Jamie Vardy voit des cornes lui pousser quand il se jette devant Angelo Ogbonna. Sanctionné d’une deuxième biscotte pour ce que l’arbitre considère comme une simulation grossière, le néo-international anglais est renvoyé aux vestiaires. A raison, le King Power Stadium commence à trembler. Les hommes de Slaven Bilic ayant prouvé à Everton (2-3) ou contre Arsenal (3-3) qu’ils savaient remonter un déficit de buts, les Foxes ont tout à perdre. Arcboutés autour de leur surface, les leaders reculent et finissent par concéder un penalty discutable. L’arbitre considérant que Morgan a ceinturé Reid dans la surface, Andy Carroll se charge de la sentence en frappant fort à droite (1-1, 84ème). Démobilisés et complètement abattus, les Foxes encaissent un second but de Cresswell dans la foulée, un superbe contrôle-frappe sous la barre d’un Schmeichel KO (1-2, 86ème).
Le regret final de Leicester semble se dessiner : une action similaire à la faute de Morgan dans sa surface au cœur du temps additionnel que l’arbitre choisit d’ignorer. Alors que le baisser de rideau se profile, tout le monde voit l’effondrement des Foxes sur la dernière ligne droite enclenché mais Schlupp vient rappeler que les leaders du championnat ont des ressources incroyables. Bousculé par Andy Carroll, il s’effondre et provoque un deuxième pénalty. Ulloa ne tremble alors pas et délivre tout un stade qui savoure ce partage des points comme une victoire. Au coup de sifflet final, Leicester est encore en vie et sa dynamique positive entretenue. Tottenham en déplacement à Stoke demain aura l’occasion de revenir à 5 points et non pas à 4. S’ils pourraient faire trembler un peu plus des Foxes que tous les spécialistes voyaient déjà champions, les Spurs ont certainement conscience malgré tout que ce point arraché par leur rival comptera certainement au décompte des points. Sacré trône de fer, tiens !