- Ligue des champions
- Tanguy Colon
On entend souvent dans le sport le fameux « et à la fin, c’est l’Allemagne qui gagne ». Ce soir, cela ne s’est pas vérifié, le Bayern Munich, malgré sa victoire, laissant l’Atlético Madrid rejoindre la finale. Ce soir, ce n’est pas l’Allemagne qui a gagné. Ce n’est pas Madrid non plus, mathématiquement. Ce soir, c’est le football qui a gagné. Sans doute l’un des matchs de l’année en Ligue des Champions s’est déroulé ce soir à l’Alliance Arena. Une opposition de style entre deux des meilleurs tacticiens du moment, Guardiola et Simeone. Une opposition de gardiens aussi, Neuer et Oblak ayant chacun arrêté un pénalty, à des instants cruciaux de la partie. Alors que le Bayern menait 1 but à 0, Müller butait sur le gardien des Colchoneros (34e). Le géant du Bayern permettait à son équipe de continuer à y croire en empêchant Torres d’égaliser pour l’Atletico (84e).
Le penalty du numéro 9 espagnol restera finalement anecdotique, car ce sont bien les hommes de Diego Simeone qui sont sortis victorieux de la double confrontation face aux Bavarois. Leur salut n’est pas venu de Torres, mais de son compère d’attaque. Antoine Griezmann a été monstrueux lors de la seconde période de ce match. En difficulté en première mi-temps à l’image de ses coéquipiers, le changement tactique opéré par Simeone a porté ses fruits en deuxième. Il est allé crucifier Neuer et Munich à l’issu d’un contre mené par Torres (1-1, 53e). Le 7e but du Français en 12 matchs de C1. L’égalisation obligeait le Bayern à marquer encore deux fois, malgré l’ouverture du score sur un coup-franc vicieux de Xabi Alonso (1-0, 31e).
Lewandowski redonne espoir
Dans ce premier acte, l’Atletico était étouffé, les hommes de Guardiola monopolisant le cuir et multipliant les occasions. En seconde période, malgré l’égalisation de Griezmann, Munich tente de poursuivre sa domination, mais manque de réalisme dans le dernier geste. La tactique de Simeone est implacable et empêche les locaux de trouver les dédoublements et les intervalles. Ribéry semble le seul à pouvoir créer du danger. C’est justement sur un de ses mouvements, que l’espoir va renaitre chez les Bavarois.
Le Français décale Alaba dont le centre va trouver Vidal. La remise du Chilien est catapultée par Lewandowski dans les buts d’Oblak (2-1, 74e). Un dernier quart de folie s’amorce alors. Torres manque donc l’occasion de sceller le sort du match sur pénalty, Lewandowski celui d’envoyer les siens à Milan, sur une reprise bien captée par le portier des Colchoneros (88e). C’est finalement l’Atlético Madrid qui file en finale. Le coup parfait pour Simeone, qui accède pour la deuxième fois à la finale de ligue des Champions sur le banc de Madrid. Munich échoue pour la troisième fois en demies, troisième fois en trois ans pour Guardiola, qui n’aura pas réussi son pari de mener Munich au triplé.