- Ligue des champions
- Aurelien Renault
Madrid est décidément la capitale du football. Pour la deuxième fois en trois ans, la finale de la Ligue des champions va en effet mettre aux prises les deux clubs phares de la cité espagnole : l’Atlético Madrid et le Real Madrid. Les hommes en blanc de la capitale ont validé leur billet pour Milan ce soir en venant à bout de Manchester City dans leur antre de Santiago Bernabeu. Sans Karim Benzema, blessé, Zinédine Zidane avait tout à craindre de ce match retour contre les Citizens. L’ancien numéro 10 des Bleus misait tout sur un Cristiano Ronaldo de retour en forme mais c’est finalement Gareth Bale qui a délivré le peuple madrilène en ouvrant le score...ou presque. Au cœur de la première période, le Gallois, bien servi dans la profondeur par Carvajal, centre-tire en force, voit sa tentative déviée par Fernando et le ballon fuser impeccablement dans la lucarne d’un Joe Hart désabusé (1-0, 20ème). Par un but chanceux et finalement accordé contre son camp à Fernando, le Real a fait parler la logique des dernières semaines puisque si la Maison Blanche a aussi fière allure depuis quelques matchs, c’est avant tout grâce au rendement XXL de l’ancien joueur de Tottenham, hyperactif ce soir à l’heure d’envoyer le Real vers sa 14ème finale de Ligue des champions. Lors de l’ultime affrontement, l’Atlético devra donc bien évidemment surveiller Gareth Bale avec une attention décuplée.
City en manque de Kompany
Le onze de Simeone devra aussi s’appliquer à ne pas relâcher la pression aussi vite que l’a fait Manchester City ce soir. Intéressant au pressing avec Yaya Touré de retour aux affaires au cœur de son jeu, le club de Manchester ne parvient à créer l’illusion que l’espace de dix minutes seulement. Bien trop peu pour perturber les plans de Zinédine Zidane. Le déclin des Anglais correspond fatalement à la blessure – la rechute plutôt - malheureuse de leur capitaine Vincent Kompany. Désormais incertain pour l’Euro, le défenseur central voit Eliaquim Mangala, très bon contre Paris en quarts, le suppléer. Loin de son niveau d’alors et dans un contexte difficile, le Français est, malheureusement pour lui, celui qui couvre Bale sur l’ouverture du score madrilène. Fatal. Sans Kompany dans l’axe de la défense, City subit les assauts répétés de ses hôtes du soir. Alors que Ramos se voit refuser un but pour une position de hors-jeu logique, c’est dans la foulée Marcelo qui manque de marquer un but jumeau à celui de l’ouverture du score. Sa reprise manque néanmoins le cadre. Se sachant quasiment sûr d’être qualifié en cas d’écart de deux buts, le Real chasse à sa guise son deuxième pion du soir. Et alors que Joe Hart se couche impeccablement sur une énième frappe signée Bale, Manchester City manque l’occasion de virer en tête de la course quand Fernandinho envoie le ballon sur le poteau de Navas. Rageant.
Le Real tout en maitrise
Le poteau du portier costaricien vibre encore lorsque les joueurs pénètrent sur la pelouse pour disputer la seconde période. Manchester a piqué au moment opportun, juste avant la pause, pour rappeler qu’avec un seul chiffre d’écart au tableau d’affichage, cette demi-finale retour n’est pas complètement jouée. La règle du but à l’extérieur veut que si City égalise, il se retrouve en position de qualifié. Mais c’est bien le Real qui continue à mener et à dominer les débats. Cristiano Ronaldo, pas à 100% ce soir, balance une reprise sans punch dans les gants de Hart avant que Bale, sur corner, ne vienne faire trembler l’équerre de Hart sur une tête bien pulsée. Le constat est au final implacable : le Real est tranchant offensivement et imprenable lorsqu’il subit. Sur un coup-franc consécutif à une faute sur Sterling, De Bruyne adressera bien une frappe vicieuse mais non cadrée en fin de compte. Et au final, Kun Agüero, complètement éteint par la paire Pepe-Ramos pendant tout le match, s'offrira bien la dernière banderille mais sa frappe bien touchée s'envole au-dessus du cadre, atterissant sur le filet supérieur de Keylor Navas. Sans vraiment trembler, le Real Madrid écarte donc le bourreau du PSG de sa route et retrouvera son rival local pour une finale à Milan qui promet. Les hommes de Simeone ont fait fort en sortant coup sur coup le Barça et le Bayern. A n'en point douter, il faudra faire encore plus pour sortir la bande à Zizou. Manchester City et Pellegrini peuvent largement en témoigner.