Lyon, Nice et Toulouse enchantent la Ligue 1

Lyon, Nice et Toulouse enchantent la Ligue 1
Alexandre Lacazette, auteur d’un triplé, a porté Lyon contre Monaco (Icon Sport)

Lyon qui se qualifie presqu’officiellement pour la Ligue des champions en explosant Monaco (6-1), Nice qui abat Saint-Etienne à l’usure et s’assure quasiment un avenir Européen, Toulouse qui sort miraculeusement de la zone rouge à une journée du terme et Marseille qui l’emporte pour la première fois à domicile depuis septembre en battant Reims : la Ligue 1 s’est révélée surprenante pour cette 37ème journée.

Lyon 6-1 Monaco : Mais où étaient les Monégasques ce soir ?

Pour se rendre compte que l’AS Monaco est complètement passée à côté de sa finale pour la Ligue des champions contre l’OL, il suffit d’associer deux mots ensemble : Mapou et doublé. Plus sérieusement, ce soir, Lyon n’a pas battu son rival pour la place de dauphin du PSG, il l’a complètement mangé. Les Gones ont annoncé la couleur en scorant deux fois dans les huit premières minutes. Alors que Rachid Ghezzal venait mettre en lumière les largesses défensives des visiteurs, Alexandre Lacazette reprenait dans la foulée un centre astucieux de Darder. L’explosivité lyonnaise combinée à l’apathie monégasque a donc fait des étincelles au Parc OL. Passée l’exclusion stupide de Lacina Traoré pour deux fautes largement évitables, Monaco a plongé dans des abysses insensés. Alors que Mapou Yanga M’Biwa claquait une tête, Alexandre Lacazette s’offrait un doublé plein de classe sur une balle piquée subtile. La réduction du score de Ricardo Carvalho avant la pause se voulait alors clairement vaine. Puisque, comme on l’a dit, Mapou s’offrait un doublé après un cafouillage sur corner et propulsait son équipe en Ligue des champions la saison prochaine. Histoire de ne pas non plus rester ridicule face à son défenseur, Alexandre Lacazette claquait quant à lui le triplé après un une-deux magique avec le poteau de Subasic. Magic trick signé Génésio et appel du pied évident de Lacaz' à quelques jours de la liste pour l'Euro. Et oui, le Parc OL verra la Ligue des champions en 2016. En septembre.

Nice 2-0 St Etienne : Les Aiglons volent vers l'Europe

En 1976 Nice et Saint Etienne luttaient pour le titre de champion de France, 40 ans plus tard c’est encore une finale mais pour une qualification européenne cette fois-ci. Les Verts qui possédaient un point d’avance au coup d’envoi de la rencontre avaient opté pour une composition défensive avec cinq joueurs derrière. Une nouveauté qui a totalement neutralisé les débats durant de longues minutes. Malgré un but refusé à Baysse (17e) et un face à face loupé par Pléa (40e), ce sont les Verts qui se sont créés la plus belle occasion de ce premier acte insipide. A la suite d’un corner Nolan Roux tente une tête croisée (30e) que sauve Koziello sur la ligne. Au retour des vestiaires, les Stephanois vont totalement dégoupiller. Dominés dans le jeu, les hommes de Galtier vont craquer mentalement. Kevin Malcuit ouvre le bal, deux cartons jaunes en deux minutes et est donc exclu à la 55e minutes. Tabanou l’imitera ensuite en écopant d’un rouge à la 72e. Dès lors, c’est un mur vert qui se dresse face aux Niçois, la sortie de Nolan Roux remplacé par Piere-Yves Polomat démontre que Sainté veut conserver ce résultat qui lui permettrait de conserver sa quatrième place. Et sur un énième centre des Aiglons, Valère Germain fait sauter le verrou vert et exploser l’Allianz Riviera (86e), qui a battu son record d‘affluence ce soir. Maintenant que Germain a trouvé la clé, il fait définitivement chavirer le stade avec un second but dans un angle improbable (89e). Le premier doublé de Germain en Ligue 1 (il en avait inscrit un lors d’un match face à Nantes qui avait dû être rejoué) permet donc aux Aiglons de repasser devant leurs adversaires du jours et pourquoi pas de rêver à la troisième place. Côté Stéphanois la célébration des quarante ans de la finale de 1976 la semaine prochaine risque d’être un peu gâchée, même si rien n’est perdu.

Toulouse 1–0 Troyes : Dupraz dans la peau de Renard

Le 17 mai 2014 l’entraîneur actuel du TFC coachait son équipe d’Evian pour une finale pour le maintien en Ligue 1. Ironie du sort, Dupraz, à l’époque ennemi avec Hervé Renard, se retrouve à la place de l’ex-Sochalien deux ans plus tard. Dans la position du chassé en 2014, le Haut-savoyard est aujourd’hui dans la peau du chasseur. Avec 10 points de retard à son arrivée, il possède aujourd’hui, grâce à la victoire des siens contre Troyes ce soir (1-0) autant de points que le premier relégable. Mais ce succès a mis du temps à se dessiner face à des Troyens totalement relâchés. Les Toulousains ont eu du mal à passer au-dessus de l’enjeu. Il aura fallu attendre 52 minutes, et l’entrée d’Oscar Trejo. Une minute après son arrivée, l’Argentin marque sur son premier ballon. Après un déboulé de Regattin le long de la ligne de touche, l’ailier centre et trouve Trejo au point de penalty qui élimine le dernier défenseur d’un petit crochet et termine l’action grâce à une finition parfaite. Derrière, les Toulousains vont gérer en tremblant jusqu’au coup de sifflet final. Cette victoire permet aux Violets de sortir de la zone de relégation pour la première fois depuis six mois et demi. Dupraz tient donc sa finale, contrairement à celle qu’il avait connu avec Evian, ce sera cette fois face un adversaire indirect. Mais pour que le miracle continue, la victoire sera attendue à Angers, nul doute que Dupraz va utiliser son expérience de 2014 pour guider ses joueurs vers un maintien historique.

Marseille 1–0 Reims : L’OM reconquiert son Vélodrome

Perdu depuis le 13 septembre, l’antre marseillais était depuis une terre hostile, et chaque adversaire qui venait dans la cité phocéenne rentrait les valises pleines de points ou presque. 15 matches plus tard et à une marche d’un triste record (plus petit nombre de victoire à domicile en Ligue 1 détenu par l'ESTAC depuis peu) les Marseillais ont enfin repris leur bien. Après une première mi-temps lors de laquelle le spectacle était plutôt à l’extérieur du stade, avec des feux d’artifice tirés aux alentours du Velodrome qui permettait de mettre un peu d’ambiance au milieu du grand calme environnant en l’absence des deux virages suspendus. Comme si ce n’était pas suffisant, les Olympiens souffrent lors du premier quart d’heure avec des Rémois qui jouent leur survie en Ligue 1. Mais les Marseillais n’abdiquent pas et reprennent le dessus avant d’être récompensés à la 56e grâce à un cadeau de Kossi Agassa. Le gardien Rémois, servi en retrait, est pressé par Michy Batshuayi, il loupe sa feinte avant d’être contré et voit le ballon finir au fond de ses filets. Une mésaventure qui condamne Reims à l’exploit la semaine prochaine à domicile face à Lyon mais permet aux Marseillais de souffler et de retrouver de la confiance avant leur finale de Coupe de France face au PSG.

Gazélec Ajaccio 0-4 PSG : Cavani soigne son final

Avouez-le, vous qui suivez la Ligue 1 avec passion week-end après week-end ! Avouez que depuis la promotion du Gazélec Ajaccio, vous aviez hâte de voir le jour où Zlatan Ibrahimovic foulerait la pelouse du stade champêtre d’Ange-Casanova. Loin des cathédrales du football qu’il a fréquenté cette saison en Ligue des champions, le PSG avait donc rendez-vous en terre inconnue. Et face à une équipe engluée dans la lutte pour le maintien, les champions de France n’ont pas tremblé et ce n’est pas le Suédois qui s’est mis en évidence mais bel et bien Edinson Cavani. Auteur d’un triplé résolument facile, à chaque fois au cœur d’une défense trop timide, l’Uruguayen a pris une belle revanche sur des dernières semaines frustrantes et s’apprête, peut-être, à prendre le leadership de l’attaque parisienne et la suite d’Ibra. Le Suédois a d'ailleurs claqué son 35ème but de la saison pour clore la soirée. Pour le Gazélec, toujours concerné par la lutte pour le maintien, tout se jouera à Lorient la semaine prochaine.

Nantes 1-2 Caen : Caen de retour dans le game

Fort de son début de saison explosif, le Stade Malherbe de Caen a été mis en garde ces dernières semaines par Xavier Gravelaine. Le directeur général n’entend pas voir ses joueurs quitter le top 10 et leur ultime déplacement de la saison à Nantes était justement un duel rapproché pour...la 9ème place. Dans cette optique, les hommes de Garande se sont mis dans les meilleures dispositions en ouvrant la marque dès les premières minutes. Ronny Rodelin, de la tête, était ainsi l’un des premiers buteurs du soir à faire tinter le jingle sonore du multiplex. Si Nantes touchait du bois dans la foulait pas Bedoya et s’évertuait à mettre une pression monstrueuse sur le but caennais, ce sont les visiteurs qui faisaient le break, sur pénalty, largement contre le cours du jeu. Andy Delort, muet depuis février, ne tremblait pas devant Riou et offrait le break aux Normands. Suffisant malgré la réduction de l'écart en fin de partie signée Bedoya. Michel Der Zakarian rêvait sans doute de meilleurs adieux à la Beaujoire. Caen, va pouvoir de son côté, jouer contre Bordeaux le week-end prochain pour le gain d'une éventuelle 7ème place. Gravelaine peut sourire.

Lille 0-0 Guingamp : Sans Boufal, pas de régal

En 2016, Lille s’est refait la cerise. Frédéric Antonetti, nommé sur le banc des Dogues en lieu et place d’Hervé Renard n’y est pas étranger. Car, qu’on se le dise, du maintien, Lille est tout simplement passé à la lutte pour l’Europe. Vainqueurs à Lorient la semaine passée (0-1), les Nordistes s’étaient mis dans d’excellentes dispositions à l’heure d’aborder les deux derniers matchs de la saison. Seul bémol : ils avaient perdu leur meilleur joueur Sofiane Boufal sur blessure. Une perte qui aura probablement pesé sur leur prestation du soir à Pierre-Mauroy contre des Guingampais venus sans pression mais avec de la présence défensive. Sans créateur, les partenaires de Morgan Amalfitano se sont cassés les dents sur le onze de Gourvennec. Comme face à Angers il y a une dizaine de jours, le LOSC aura tenu derrière mais n'aura pas su se bouger devant. Résultat des courses, la course à l'Europe se complique mais reste jouable. Saint-Etenne, 5ème, n'est qu'à un point. Nice, au pied du podium, à trois. Rendez-vous samedi prochain.

Bastia 1-0 Angers : Ciao Modesto !

Entre deux équipes délestées de toute pression pour ce match, on était en droit d’attendre du spectacle. Oui, on dit souvent que les équipes se lâchent en fin de saison lorsqu’elles sont tout à fait tranquilles. Malheureusement, ce n’est pas toujours tout à fait vrai. Angers a fait du Angers et a défendu vaillamment contre les Corses. On tient au top 10 chez les noir et blanc ! Sauf que ça n’a pas suffit sur une frappe contrée par Yannick Cahuzac qui atterrissait dans le but des visiteurs. La seule réalisation d’une rencontre qui n’avait finalement d’intérêt que l’ovation finale à laquelle a eu droit François Modesto, capitaine d’un soir mais désormais retraité après une carrière riche. Merci pour tout champion !

Bordeaux 3–0 Lorient : Les Girondins s’impose face à leur victime préférée.

En onze rencontres de Ligue 1 les Lorientais n’étaient jamais parvenus à s’imposer à Bordeaux, et bien, ça fera une de plus pour les statistiques. Bordeaux qui n’arrivaient plus à gagner sur leur pelouse depuis la 23e journée ont enfin permis à leurs supporters de retrouver le sourire. Un succès plein de maîtrise pour les joueurs d’Ulrich Ramé, qui avait eu du mal à digérer la défaite face à Angers (1-3) lors du dernier match au Matmut Atlantique qui lui était « resté en travers de la gorge ». L’ancien gardien bordelais a été rapidement rassuré, ses joueurs ont fait la différence dès les vingt premières minutes. Malcolm, a ouvert son compteur en Ligue 1 à la douzième minute, bien servi par Chiekh Diabaté après un superbe débordement sur le côté gauche il offre au Brésilien un caviar au point de penalty qui conclut sur une frappe croisé. Passeur puis Buteur, dix minutes plus tard, le sénégalais s’offre son 9e but de la saison après un corner, Nicolas Pallois remise au second poteau et trouve Diabaté aux six mètres qui réussit un superbe contrôle sur sa jambe d’appui et fusille Lecomte. 2-0 à la pause. Il n’aura fallu attendre uniquement quatre minutes au retour des vestiaires pour que Bordeaux ne scelle définitivement leur succès. L’homme providentiel se nomme Diabaté qui atteint les 10 buts en championnat, parfaitement servi par Plasil, l’attaquant conclut sur une splendide frappe croisée depuis l’angle de la surface. Une fin de saison qui va redonner du baume au coeur aux supporter girondins qui iront à Caen en quête d'un top 10.

Montpellier 2-0 Rennes : La vengeance des cocus

Laurent Nicollin cette semaine confiait qu’il s’était retrouvé dans le rôle du « cocu » lors du départ de Roland Courbis pour Rennes. Les Montpelliérains avaient donc à cœur de prouver à leur ancien entraîneur qu’ils étaient au niveau. Malgré toutes ces petites embrouilles, l’accueil a été plutôt chaleureux pour Courbis applaudi par le public et salué par les dirigeants. Rennes, en souffrance lors des dernières semaines en championnat, 4 matches sans succès, espère accrocher la 6ème place potentiellement Européenne. Mais les Rennais n’y arrivent plus, aujourd’hui septième (une place de moins qu’avec Montanier) les bretons vont définitivement couler à Montpellier. Après un premier acte d’un ennui total (1 seul tir cadré) les Héraultais vont prendre les choses en mains. Cinquante huitième minute, Ryad Boudebouz, l’homme en forme côté montpelliérain, centre en retrait pour Souleymane Camara et remet à Casimir Ninga qui ouvre le score et lance enfin la rencontre. Douze minutes plus tard, les hommes de Frederic Hantz dominent largement, et à la suite d’un beau mouvement, Ninga, encore lui, centre a ras de Terre pour Boudebouz qui conclut à l’entrée de la surface d’une frappe croisée. Montpellier remporte donc une victoire lui permettant de prendre le dessus sur son ancien coach et de revenir à trois points de Rennais qui disent définitivement adieu à leur rêve d’Europe.

Par Aurélien RENAULT & Damien CHABBERT 
 

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