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- Hugo Cappelaere
Il connaît le foot comme sa poche
Lors de l’été 1992, pendant les Jeux olympiques de Barcelone, tous les rédacteurs de Canal + se rendent sur place et il manque du monde à Paris. Charles Biétry, chef des services des sports de la chaîne, a besoin de quelqu'un pour assurer la permanence. Il recrute les deux meilleurs éléments du Centre de formation des journalistes (CFJ). Et parmi eux figure un certain… Grégoire Margotton. Une fois lancé, le jeune journaliste s’accroche bien. Il enchaîne les CDD et convainc Charles Biétry de le conserver. Séduit par son intégration éclaire, ce dernier en fera son petit protégé. Il couvre alors des soirées NBA, résume les matchs du week-end dans Jour de foot et L'équipe du dimanche, et se voit confier le poste d'envoyé spécial en Angleterre. En 1997, il commence à commenter les matchs en direct aux côtés de son mentor, Charles Biétry. Une belle aventure de 24 ans qui débute.
S’il vous fallait quelques (autres) preuves de sa réussite, il a reçu le 10 mai 2013 la « Lucarne d'or », récompensant le meilleur commentateur de football. Il a même été choisi pour commenter les matchs sur le jeu vidéo de football Pro Evolution Soccer et ce, depuis 2010.
Pour entendre quelqu’un d’autre que Christian Jeanpierre
« On verra ça dimanche dans Téléfoot ; ce diable de Neymar ; Figurez-vous Bixente… » Toutes ces expressions ancrées aux commentaires du journaliste de TF1 agaçaient ou faisaient rire - au choix - les téléspectateurs depuis plusieurs années. Avec l’arrivée aux commandes de Margotton, les passionnés de football savent qu’ils vont redécouvrir les Bleus. Le désormais ex-compère de Christophe Dugarry possède un vocabulaire footballistique varié et sait adapter le ton en fonction de la situation : maîtrise des évènements quand il le faut ou envolée dans la voix quand une rencontre ou un but peut basculer dans les mémoires. Comme le fameux 5-5 entre Marseille et Lyon (novembre 2009), le but magistral de Yoann Gourcuff sous le maillot girondin contre Paris (janvier 2009), le doublé d’Ibrahimovic contre l’OM (octobre 2012) ou dernièrement la tête victorieuse de Thiago Silva contre Chelsea en huitième de finale en C1 (mars 2015). Pendant ce mois d’Euro, Grégoire Margotton aura en plus le plaisir de découvrir les sélections nationales. Autant dire que téléspectateurs et commentateur auront chacun leur lot de nouveauté.
Il sait nous faire vivre des émotions de fou
Trouver la formule à l’instant T, accélérer la voix lors d’une action ou d’un but, laisser un silence quand la situation le demande… Grégoire Margotton s’est forgé un style propre à lui. Après 24 années à user ses cordes vocales sur la Ligue 1, la Ligue des Champions, la NBA ou l’athlétisme (il a commenté les meetings de la Golden League pour Sport+ et les Jeux Olympiques de Pékin en 2008), le journaliste de 46 ans débarque avec un sacré vécu. Et il ne compte pas dévier de sa méthode : « Si TF1 a fait appel à moi, ce n’est pas pour me changer, je n’ai pas envie de changer, je vais travailler et commenter de la même manière », explique-t-il dans une interview parue dans L’Équipe de mercredi. Les adeptes des commentaires de ce Lyonnais d'origine ne seront donc pas dépaysés. Ils retrouveront l’aisance orale et une personnalité humble et sympathique - dont il fait preuve dans la vie comme à l’antenne - qui ont fait son succès.
Il mérite de commenter un grand évènement sportif et populaire
« C’est une évolution, un changement dicté aussi par ma vie de famille. Quand la proposition de TF1 est tombée du ciel je l’ai vite attrapée. » Cette phrase prononcée mardi sur LCI traduit bien son envie de changer de rythme de travail. Après avoir endossé le costume de N°1 du foot sur Canal + en commentant les grands matchs de Ligue 1, les soirées Ligue des Champions et en participant à d’autres magazines de la chaîne, Grégoire Margotton voulait souffler. Alors quand TF1 l’appelle au début de l’année 2016, il n’hésite pas une seconde. Et quand on lui demande s’il n’a pas peur de ressentir le manque, du fait de passer d’un match par semaine minimum contre un ou deux par mois sur la Une, celui qui est fan de Thierry Gilardi glisse avec un sourire : « J’ai une petite fille de trois mois, donc le manque sera vite comblé… » Ce passage sur la chaîne privée lui permettra d’avoir plus de temps pour sa vie de famille, mais également de commenter un évènement sportif majeur. Qui plus est un Euro en France. Autant dire que l’audience sera largement plus grande que sur des PSG-Bordeaux ou Lyon-Angers. Et rien que pour l’ensemble de sa carrière, le journaliste mérite d’exprimer son talent aux yeux du grand public.
Son duo avec Lizarazu a de quoi plaire
Grégoire Margotton a déjà commenté les performances du champion du monde 98 lorsque ce dernier évoluait sous la tunique du Bayern Munich en Ligue des Champions, il y a une dizaine d’années. Les deux compères se connaissent donc de longue date. L’ancien protégé de Charles Biétry sait s’adapter au consultant qui évolue à ses côtés, en fonction de sa personnalité. Franck Sauzée, Christophe Dugarry, Mickaël Landreau, Éric Carrière… Même si Olivier Rouyer, son ami de toujours, reste son plus fidèle acolyte (il a commenté son dernier match avec lui lors de la 38ème journée de Ligue 1). Bixente Lizarazu parlait d’ailleurs de sa future relation avec Margotton au micro de My TF1 News mardi : « Ce n’est pas une découverte pour moi, je sais le commentateur et le journaliste qu’il est. Et je sais qu’en trois secondes, on va trouver les automatismes ».
Le duo commentera 14 rencontres dont celles de l’équipe de France (avec Frédéric Calenge comme homme de terrain). « Je suis dans l’état d’esprit d’un joueur de foot de 28-29 ans à qui on propose un club tout aussi beau avec en plus une première sélection en équipe de France », a déclaré l’ancien journaliste de Canal +. On n’a plus qu’à kiffer maintenant.