- Euro 2004
- Alan Bernigaud
Des éliminatoires bien menés pour un barrage surprenant
Présent dans un groupe composé d’équipes considérées comme étant assez faibles, la Lettonie attaque la phase de qualification pour l’Euro 2004 par un vieux 0-0 des familles face à l’équipe favorite, la Suède. Deux victoires plus tard en Pologne et à Saint-Martin sur la plus petite des marges, les Lettons sont premiers et commencent à se dire que tout est possible. Surtout que pour le match retour face à Saint-Martin, la Lettonie ne fait pas de détail et l’emporte 3 buts à 0.
Emporté par l’allégresse de leur bon départ et de leur première place, les Lettons vont se relâcher un peu trop et enchaîner deux défaites d’affilée face à la Hongrie (1-3) et la Pologne venu prendre sa revanche du match aller (0-2). Comprenant que ce match est une finale, les Lettons vont faire vivre un enfer aux joueurs hongrois lors du retour et ainsi l’emporter 3-1 avant d’assurer leur deuxième place synonyme de barrage en venant à bout d’une Suède déjà qualifiée (0-1).
En match de barrage, la Lettonie doit affronter la Turquie, 3e du dernier Mondial et donc grand favori. Mais lors du match aller à Riga, l’attaquant du Dynamo Kiev, Maris Verpakovskis, parvient à tromper Ömer Çatkiç pour ce qui sera le seul but de ce match. Le match retour sera donc déterminant. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le groupe Letton n’aura pas démérité. En effet, dès la 20e minute, Ihan Mansiz ouvre la marque d’une reprise de volée du gauche ce qui remet les deux équipes à égalité sur les deux matchs. Poussés par leurs fantastiques supporters, les Turcs vont même doubler la marque par Hakan Sukur. On pense le match plié, mais c’est à ce moment-là que la Lettonie va se transcender. Moins de trois minutes après le but du break de Sukur, Juris Laizans va redonner le ticket pour l’Euro aux siens en marquant avant que Verpakovskis ne l’imite en fin de match pour sceller un match nul équivalent à une victoire en finale pour la Lettonie qui se qualifie pour sa première compétition de son histoire.
Une première difficile
Tombée dans ce qui peut être décrit comme le groupe de la mort, la Lettonie va devoir affronter dans son groupe D les favoris que sont la République Tchèque et l’Allemagne ainsi que les Pays-Bas. Cela laisse donc peu de place à l’espoir d’un exploit, mais la mémoire encore fraîche de celui réalisé en Turquie, les Lettons ne sont pas venus au Portugal pour être le souffre-douleur. Ainsi, lors du premier match face à la République Tchèque, ce sont les Grenats qui ouvrent le score juste avant la mi-temps par leur inévitable attaquant Maris Verpakovskis. Bien en place et très solidaires dans leurs efforts, les joueurs d’Aleksandrs Starkovs vont mettre en réelle difficulté les Tchèques, mais ceux-ci vont réussir à revenir dans le match puis à prendre l’avantage grâce à des exploits individuels de Milan Baros (73e) puis de Marek Heiz en toute fin de match (86e).
Malgré la défaite, les Lettons ont montré qu’ils sont capables de rivaliser avec les meilleurs le temps d’un match et qu’ils ne comptent pas repartir Fanny du Portugal. Et quoi de mieux alors que d’affronter l’Allemagne qui a concédé un nul face aux Oranjes sans se montrer sous son meilleur jour. Misant encore une fois sur leur solidarité et l’importance du bloc au milieu de terrain pour empêcher leurs adversaires de dérouler, les Lettons parviennent à repousser tous les assauts allemands et arrivent ainsi à s’offrir leur premier point dans une compétition avec un match nul et vierge. L’espoir d’une qualification en quart de finale reste même possible puisque la République Tchèque s’est débarrasée des Pays-Bas 3 buts à 2. Mais les Oranjes veulent profiter de la défaite de l’Allemagne face aux Tchèques pour se qualifier eux aussi en quart et pour cela, les hommes de Dick Advocaat ne vont pas faire dans le détail avec une victoire 3-0 bien sèche. Van Nistelrooy auteur d’un doublé et Roy Makaay sont les bourreaux de la Lettonie qui sort avec les honneurs en ayant réussi à inquiéter chacune des équipes affronté grâce à un jeu collectif et solidaire.