Un jour, un Bleu : ce qu’il faut savoir sur Hugo Lloris

Un jour, un Bleu : ce qu’il faut savoir sur Hugo Lloris
Euro-2016-france.net / Icon Sport

Ils seront 23 pendant l’Euro à défendre les couleurs bleu-blanc-rouge sur les terrains français. Alors que Didier Deschamps s’est chargé du casting, notre rédaction s’occupe des portraits au cas par cas, au jour le jour. Aujourd'hui, nous terminons la boucle avec le capitaine et gardien des Bleus : Hugo Lloris.

Ce que tout le monde sait de lui :

«Pour moi, Hugo fait partie des trois meilleurs gardiens du monde. On a une super relation que ce soit au point de vue du capitanat, de l’homme, c’est quelqu’un de top. Je veux que son futur soit à Tottenham.» Cette déclaration de Mauricio Pochettino (son entraîneur à Tottenham), sur les ondes de RMC, prouve à quel point Lloris s’est rendu indispensable cette saison pour son club. Arrivé en 2012, le portier tricolore a d’abord vécu une adaptation délicate, où son gabarit n’entrait pas vraiment dans les standards du gardien typique de Premier League (grand, costaud et athlétique). Un moindre mal puisque le portier compense avec ses qualités naturelles : sa lecture du jeu, son agilité, sa tonicité, son sens de l’anticipation et son jeu au pied. On notera également parmi ses points forts, la concentration, atout indispensable pour un gardien de haut niveau, surtout pour la Premier League. C'est comme cela qu'il est devenu un titulaire indiscutable et le capitaine de Pochettino. Cette saison, Lloris a disputé 37 rencontres de Premier League (13 sans encaisser de but) et 9 de Ligue Europa. La forme d’Hugo Lloris n’est pas étrangère à l’excellente saison des Spurs, troisième de Premier League. 

Capitaine de l’équipe de France, Lloris doit mener les siens à la victoire lors de l’Euro, qui plus est à domicile. Le portier est parfois décrié pour son influence – jugée insuffisante pour un capitaine – mais la saison aboutie qu'il vient de réaliser en Angleterre doit lui permettre de s’affirmer comme un leader. 

Ce que les pros connaissent de lui : 

Hugo Lloris signe son premier contrat pro sous les couleurs de l'OGC Nice en 2006. Propulsé doublure de Damien Grégorini en raison du départ à la retraite de Bruno Valencony, le gaucher fait ses débuts en coupe de la Ligue le 26 octobre 2005. Conscient de son talent précoce, Frédéric Antonetti en fait son titulaire dans les cages niçoises dès le début de la saison 2006-2007 et le fait participer à 37 matches. De nombreux clubs sont intéressés par le profil du jeune gardien mais, bien entouré et conscient de sa marge de progression, Lloris prolonge une année supplémentaire avec les Rouge et Noir.

Grégory Coupet parti vers l'Atlético de Madrid, Hugo Lloris signe à Lyon à l'issue de la saison 2007-2008. Auteur d'une bonne saison, il est appelé pour la première fois avec l'Equipe de France A. La saison d'après, en contribuant grandement à la 3e place de son club à l'issue du championnat, il remporte le trophée UNFP du meilleur gardien de Ligue 1. Puis, il découvre sous les couleurs lyonnaises, la Ligue des Champions et réalise des prestations solides face à des adversaires du calibre de Liverpool ou du Real. Il remporte à nouveau le trophée UNFP du meilleur gardien en 2010, ainsi qu'en 2011, après une saison pourtant compliquée suite au scandale de Knysna lors de la coupe du Monde en Afrique du Sud. Malgré sa prolongation de contrat de deux ans avec le club qui l'a révélé, Lyon décide de lâcher son talentueux gardien à Tottenham en 2012 contre 15 millions d'euros.

Depuis ses débuts en 2008 avec la France, lors d’un amical face à l’Uruguay (0-0), Lloris est indiscutable dans le but tricolore. Même lors de son adaptation délicate en Angleterre, en 2012, il a gardé la confiance de Didier Deschamps, nouveau sélectionneur en remplacement de Laurent Blanc. Le Niçois de naissance hérite du brassard de capitaine en novembre 2010 lors d’une rencontre amicale opposant l’Angleterre à la France, mais ne sera intronisé que quelques semaines avant le début de l’Euro 2012. À moins de quarante jours de l’Euro 2016, Lloris fait partie des cadres de la sélection française (73 sélections) et sera assurément l’un des hommes à suivre.


 

L'info pas très utile : 

Hugo Lloris est un fan absolu de tennis. C'est d'ailleurs le premier sport qu'il pratique bien avant le football, son père et ses grands parents étant beaucoup plus raquette que ballon rond. Dans une interview accordé au Parisien en juin 2012, le gardien indiquait le nom de son tennisman favori : "C'est Federer. Il est resté tellement longtemps en haut… J'aime sa discrétion, sa classe, son élégance sur le terrain." Et quand on lui demande s'il a déjà eu l'occasion de le rencontrer depuis, sa réponse est à son image, avec respect et humilité : "Non, jamais. Si vraiment j'en avais la possibilité, ce serait exceptionnel, mais je ne suis pas demandeur… Je le suis avec beaucoup de respect et de passion. Je le regarde comme un supporteur, avec des yeux de gamin." 

Le chiffre : 73

À 29 ans, Hugo Lloris totalise 73 sélections en équipe de France. Il lui reste 13 sélections à obtenir pour égaler Fabien Barthez (86 sélections), le gardien français le plus capé jusqu’à présent. A moins d'un cataclysme, le record devrait donc tomber sous peu.

Ce qu’il préfèrerait que l’on ne sache pas :

On a beau retourner la carrière du gardien français dans tous les sens, difficile de lui reprocher quoi que ce soit. Son comportement et sa mentalité sont exemplaires, sa comm' est maîtrisée, sa carrière bien tracée. Très médiatisé, il refuse que l'on en fasse trop sur lui, comme ce jour où il demande à TF1 de réduire la durée du reportage qui devait être diffusé le concernant. Il refuse également qu'on le décrive dedans comme le meilleur gardien du monde. Une attitude et une discrétion qui tranchent avec beaucoup d'autres joueurs de football. 

Ce qui sera bientôt vrai le concernant :

Pourtant d'un calme olympien, Lloris s'énerve sur Didier Deschamps lors du quart de finale contre l'Angleterre, le jugeant trop peu réactif en première période alors que la France est clairement dominée. A la mi-temps, le portier tricolore lui dicte ses vérités en quatre yeux, poussant Deschamps à se retirer en tribunes et laisser le champ libre à son capitaine. Boostés par ce coup de gueule de leur gardien, Paul Pogba et ses coéquipiers renversent la situation et s'imposent (3-1). Lloris s'autoproclame entraîneur-joueur et conduit les siens jusqu'en finale de l'Euro contre l'Allemagne. Alors que le score est toujours vierge, Payet obtient un pénalty à la 90e minute. Lloris décide de le tirer et envoie un missile pleine lucarne à Neuer. Like a boss.

Ça peut vous intéresser