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Ne manquez pas notre Tour des Nations consacré à la Belgique
Nous sommes le 12 juillet 1998. Zinédine Zidane et les siens brandissent la Coupe du monde devant des millions de personnes. En Belgique, on applaudit… avec tout de même une pointe de jalousie. Le pays n’a plus participé à une compétition internationale depuis 1988 et est au fond du gouffre. La grande équipe de 1986, avec notamment une demi-finale de Mondial perdue face à l’Argentine de Maradona, semble bien loin. Les Diables rouges ne font désormais plus peur à personne. La fédération va donc décider de se réveiller à l’aube des années 2000. Mais le travail est colossal. Tout d’abord, elle charge des universitaires de mener différentes études sur le football, et notamment la formation. Plusieurs groupes de travail se réunissent et remettent tout à plat. Le projet est baptisé : « Souci de qualité intégrale au sein de la formation des jeunes au football », un titre qui parle de lui-même. Parallèlement à ses enquêtes, la fédération se remet en question et décide de se moderniser. Tout est revu et repensé dans le moindre détail.
Le Standard et Anderlecht en point d'ancrage
Les observateurs en charge de cette mission sont partis à travers l’Europe pour découvrir les méthodes de fonctionnement de la formation anglaise, italienne, danoise…Avec tous ces paramètres, le travail commence dès le plus jeune âge. Par exemple, le 4-3-3 devient l’unique schéma enseigné dans toutes les catégories d’âge, à l’image de ce qui se fait au FC Barcelone. La fédération crée ensuite des « groupes d’élites » au niveau scolaire. Les jeunes les plus talentueux intègrent ces groupes et disposent d’un emploi du temps aménagé, qui leur permet de passer plus de temps à l’entraînement. Les critères de formation changent aussi. Tout est axé sur la technique individuelle. Peu de physique et beaucoup de dribbles.Les clubs belges vont ensuite suivre le mouvement. Au Standard de Liège par exemple, on applique la « méthode Coerver ». Tous les exercices d’entraînement sont dédiés à la technique : maîtrise de la balle, contrôle et passe, un-contre-un, vitesse, finition, jeu d’équipe… Grâce à ce travail, des joueurs comme Michy Batshuayi, Axel Witsel et Marouane Fellaini sortent de ce centre de formation. Lors des 10 dernières années, le club a enregistré des ventes de joueurs pour une montant d'environ 90 millions d’Euros. Cet argent permet de financer toutes les structures de formation du Standard, qui est aujourd’hui l’un des clubs les plus modernes d’Europe. Anderlecht n’en est pas loin. Avec des infrastructures et un centre flambant neuf, le club continue de produire des joueurs à fort potentiel (Kompany, Lukaku…). Plus récemment, Youri Tielemans s’est distingué. A 19 ans, il est suivi par toutes les grosses écuries européennes.
Toujours plus d'exigence
Pour que le travail soit efficace, il faut les meilleurs formateurs. Là aussi, la fédération a révolutionné son approche. Les diplômes, stages et examens sont devenus beaucoup plus relevés et les entraîneurs, préparateurs et éducateurs se sont sensiblement améliorés. Aujourd’hui, les anciens joueurs professionnels peuvent suivre des formations accélérées pour exercer et prendre le relais. Un travail de transmission qui permet aux Belges d’exceller dans ce domaine. Au niveau de la sélection nationale, il faut un entraîneur capable d’incarner l’entreprise de cette révolution. Un homme intégré au projet. En 2012, Marc Wilmots est nommé au poste de sélectionneur. Il connaît bien les fondements du travail effectué par la fédération et dispose désormais d’un effectif évalué à environ 500 millions d’euros. Depuis 2012, la génération des Hazard, De Bruyne, Fellaini, Witsel, Kompany etc… obtient d'excellents résultats et justifie la politique de formation mise en place depuis la fin des années 1990. LA Belgique est une équipe talentueuse et il ne manque plus qu’un titre pour que le travail soit réellement abouti. Un Euro par exemple.