- Euro 2016
- Mathieu Fontenelle
Avant de débuter notre analyse revenons sur les plus mauvais matchs d'ouverture de ces dernières années.
Portugal 1 - 2 Grèce (Euro 2004) :
Un premier match qui n'est pas sans rappeler la finale de cet Euro, qui finira, par une victoire des Grecs à la surprise générale. Les Portugais, sûrement rattrapés par la pression, encaissent d'entrée de jeu un but (7ème, Karagounis), avant de céder une seconde fois, au retour des vestiaires (51ème, Basinas sur penalty). Dans une rencontre fermée avec un total de seulement 9 petites frappes cadrées, les Portugais reviennent en vain, dans le temps additionnel par Ronaldo (90+3). Une rencontre à oublier pour les Lusitaniens.
Suisse 0 - 1 République Tchèque (Euro 2008) :
Une nouvelle fois, l'organisateur de l'Euro s'emmêle les pinceaux dès sa première rencontre. Dans un match où les deux équipes cumulent plus de 40 fautes et tirent seulement à 19 reprises, ce sont finalement les Tchèques qui s'imposent sur le plus petit des scores. Sverkoš (71ème) étant l'unique buteur de cette triste rencontre.
Pologne 1 - 1 Grèce :
Une nouvelle fois, les Grecs réussissent à tenir le coup pour finalement grapiller 1 point à l'hôte de la compétition. Au final, la Pologne qui avait ouvert le score par Lewandowski (17ème), ne tient pas ce resultat et se fait finalement reprendre à la 51ème minute par Salpingidis. Dans une rencontre âpre où les 2 équipes finiront à 10, on ne retiendra de fait, que l'organisateur dans un match inaugural n'a toujours pas remporté le match d'ouverture, et ce depuis 2000 et la victoire de la Belgique sur la Suède 2 buts à 1.
Pourquoi n'y arrivent-ils pas ?
Il y a plusieurs raisons à ce naufrage collectif lors de l'ouverture de la compétition.
Tout d'abord on peut évoquer le manque de rythme. Car oui, lorsque l'on entame une telle compétition, les joueurs sortent d'une préparation de 2 à 3 semaines (selon les équipes), en ayant disputé des matchs amicaux contre des équipes souvent bien en dessous de leur niveau. Cette année, la France a joué 2 rencontres contre le Cameroun, et l'Ecosse. Les Portugais ont joué contre la Norvège et l'Estonie, tandis que les Espagnols ont affronté la Corée du Sud et la Géorgie. Ce genre de match est parfait pour mettre en place des schémas de jeu, des systèmes mais sûrement pas pour rentrer dans le rythme soutenu d'une telle compétition.
Dans un second temps, on peut parler de la fatigue physique des joueurs. L'Euro se déroule quelques semaines après la fin des championnats nationaux. De nombreux joueurs ont joué plus de 45 à 50 matchs dans la saison, sans se reposer ou très peu. Après des dizaines et des dizaines de rencontres, il est forcément compliqué d'être au top de sa forme.
Enfin, il ne fait nul doute que la pression de jouer à domicile rentre en compte. On parlait de rythme, de fatigue physique, mais il y a bien la fatigue mentale, qui rentre plus que tout en jeu. La fatigue provoquée par la pression reposant sur les épaules des joueurs, les émotions qui se mélangent de jouer devant son public, offrent un coktail parfait pour dérouter même les équipes les plus expérimentées.
Laurent Koscienly le confirmait durant la dernière conférence de presse :
[#EDF] : #Koscielny "il ne faut pas se laisser submerger par les émotions [...] un événement sur notre site c'est forcément différent"
— Euro 2016 (@euro_2016_fr) 7 juin 2016
L'enjeu pour nos Bleus :
Il sera comme souvent compliqué d'entamer la compétition pour nos Français, qui plus est devant leur public. Il faudra se servir de cette pression pour se transcender et aller au-délà de cet engouement populaire. Le tout, en espérant que le physique réponde présent d'entrée de jeu. L'objectif est simple : s'imposer, pour se donner toute la confiance nécessaire.
Mandanda s'exprimait également sur cette pression :
[#EDF] : #Mandanda "il faut se servir de cette pression positive qui est là pour aller de l'avant" @equipedefrance
— Euro 2016 (@euro_2016_fr) 8 juin 2016