- Euro 2016
- Dimitri Prazowski
Quatre à zéro. C'est sur ce score sans appel que l'équipe italienne s'était inclinée il y a quatre ans. Depuis, le magicien Pirlo a tiré sa révérence, Balotelli, qui avait crucifié les futurs champions du monde allemands n'est que l'ombre de lui-même et n'a même pas été séléctionné. L'Italie a par conséquent dû se reconstruire sur des bases tout de même solides.
De l'expérience derrière, de l'inconnu devant.
Voilà comment pourrait être résumée la liste d'Antonio Conte. Avant de s'envoler pour Chelsea, qu'il entrainera la saison prochaine, le technicien italien a fait confiance aux stars de la Juve en défense. Chiellini, Barzagli, Bonucci... Des noms bien connus qui augurent d'une solidité défensive toute trouvée. Cette défense innamovible, aussi bien en club qu'en séléction, est bien l'arme fatale de cette équipe. Avec un immense gardien en la personne de Gianluigi Buffon, nul doute qu'il faudra aux Belges, mais aussi aux Suédois le 17 Juin et enfin aux Irlandais le 22, du courage pour dépasser cette BBC version Série A.
Au millieu de terrain aussi, l'expérience ne manque pas. Aux côtés de Motta, qui aura à coeur de réaliser un bon Euro en France, pays dans lequel il évolue depuis Janvier 2012, De Rossi ou encore Montolivo sont l'assurance d'un fond de jeu efficace. Un doute plane néamoins sur ces trois joueurs au niveau du physique. Plus dans la force de l'âge, le millieu italien aura sûrement du mal à effectuer un jeu "box to box". Le dynamiteur italien à la Alessandro Del Piero se fait attendre de l'autre côté des Alpes. Peut-être qu'El Shaahrawy ou Candreva, qui ont eux un profil plus offensif que les trois cités précédement, sauront animer l'attaque italienne.
Enfin, c'est en attaque que cette équipe pose le plus de questions. Même si Eder, Insigne ou Immoblie font office de favoris pour un éventuel système en 3-5-2 apprécié par Conte, le meilleur buteur de la Squadra se nomme Pellè. Le joueur de Southampton a marqué 3 petits buts lors des éliminatoires. Cette situation en attaque traduit un mal-être du championnat italien. En effet, le meilleur buteur italien de Serie A se nomme Leonardo Pavoletti, avec 13 buts cette saison. L'attente d'un grand numéro 9 se fait donc attendre. Orpheline de Marco Verratti et de Claudio Marchisio, qui auraient pu alimenter en bons ballons l'attaque comme le faisait Pirlo, cette équipe devra casser les lignes pour une compétition qui s'avère donc plus difficile que prévu.
Une préparation sérieuse!
Sans fioriture, l'Italie est invaincue depuis le 29 Mars et un match contre l'Allemagne. Mais le problème, c'est qu'elle n'a joué que deux matchs depuis, contre la Finlande et l'Ecosse. Des petites victoires sans encaisser de but qui confirment l'état actuel de la sélection. Avec six victoires sur ses dix derniers matches, les collègues de Salvatore Sirigu arrivent à l'Euro avec une confiance certaine, tout en rappelant que face aux favoris de la compétition tels que le Portugal, la Belgique ou l'Allemagne, leurs derniers résultats se sont soldés par... une défaite !
Cette efficacité offensive, l'équipe espère la retrouver sous le doux climat de Montpellier, camp de base des (autres) Bleus de la compétition. Avant de se déplacer à Lyon pour y affronter l'équipe de Belgique (match à suivre en direct commenté sur Euro-2016-France.net), l'Italie cherche donc à se rassurer. "Le passé, c'est le passé. Aujourd'hui, c'est nous", a déclaré il y a peu Eder. Peur du futur ou simple punchline adressée à ses détracteurs? Réponse dès ce soir à 21h au Parc OL.
À noter qu'un affrontement entre l'équipe de France et l'Italie est possible, si cette dernière arrive troisième du groupe E et que la France termine 1ère de son groupe. De quoi rassurer la paire Rami-Koscielny !