- Euro 2016
- Thomas Maitre
L’action de la rencontre :
Nous sommes en début de seconde période. Après une domination stérile en première mi-temps, les Polonais reviennent sur la pelouse avec une obligation de convertir les occasions. Une directive qui s’adresse à un joueur notamment, Arkadiusz Milik. Il s’est montré maladroit et a gâché plusieurs situations dans le premier acte. Mais sur cette incursion côté droit de Blaszczykowski, l’attaquant de l’Ajax fait preuve d’un sang-froid exceptionnel. Un contrôle, une frappe enchaînée à ras de terre et la Pologne convertit (enfin) sa domination. Il devient le plus jeune Polonais à marquer en phase finale d’une compétition internationale.
Au cœur du match :
Dès le début de la rencontre, l’Irlande du Nord affiche clairement ses intentions : défendre ! Le schéma tactique mis en place est ultra-défensif. Le 5-4-1 se transforme même parfois en un inédit 6-3-1 avec un grand mur vert devant la surface de réparation. Les Polonais se lancent alors dans la bataille et on assiste comme convenu à un attaque-défense à sens unique. Malgré des atouts offensifs reconnus, avec notamment un certain Robert Lewandowski, les Polonais ont du mal à se créer de grosses occasions. C’est l’autre attaquant de l’équipe, Arkadiusz Milik, qui se montre le plus dangereux. Le joueur de l’Ajax Amsterdam fait néanmoins preuve de maladresse et n’arrive pas à conclure ses occasions devant le but. A la 29ème minute, sa frappe retombe directement dans les bras du gardien adverse. Il rate ensuite deux fois le cadre sur deux offrandes de Blaszczykowski, très remuant sur son côté droit. Les Aigles Blancs ne se montrent pas plus adroits sur les nombreux corners qu’ils obtiennent. Côté Nord-irlandais, les statistiques parlent d’elles-mêmes. 0 occasion et 0 tir en première période. Le pauvre Lafferty se sent bien seul à la pointe de l’attaque et le score nul et vierge à la pause est logique.
Le changement de stratégie Nord-Irlandais
Le sélectionneur O’Neill décide de faire rentrer S. Dallas à la place de P. McNair en seconde période et semble passer à une défense à 4. Dès la 49ème minute, les Polonais tentent d’exploiter les nouveaux espaces par l’inévitable Milik. Il gâche une nouvelle occasion mais se rattrape deux minutes plus tard. Sur un énième centre en retrait de Blaszczykowski, Milik est à la réception. Un contrôle, une frappe à ras de terre et la Pologne ouvre (enfin) le score. Ce but ne change pas la physionomie du match. La possession de balle reste en faveur des co-équipiers de Milik qui se procurent de nouvelles situations (59ème, 68ème, 80ème). En face, l’Irlande du Nord semble impuissante. Malgré deux autres changements (66ème, 76ème), Lafferty n’obtient pas de ballons et seul les rares coups de pied arrêtés obtenus font figure d’occasions. Mais à l’image d’un coup-franc mal négocié à la 85ème minute, les verts n’inquiètent pas Sceszny. Les Polonais gèrent cette fin de match et Krychowiak, très bon aujourd’hui, n’est pas loin d’alourdir le score (87ème). On en reste finalement là et la Pologne bat l’Irlande du Nord 1-0. Une victoire logique dans un match assez pauvre techniquement.
L’acteur de la rencontre : Arkadiusz Milik
Heureusement qu’il marque ce but en début de seconde période. Si le score en était resté à 0-0, Milik aurait certainement été pointé du doigt puisqu’il a gâché de nombreuses situations, notamment en première période. Mais ce magnifique enchaînement sur cette passe en retrait de Blaszczykowski vient bonifier le travail du jeune polonais, qui s’est montré beaucoup plus entreprenant que Robert Lewandowski, plutôt discret aujourd’hui. Ce jeune attaquant de 22 ans est donc plus que jamais l’un des joueurs à suivre dans ce tournoi.
Taux de régalade : 4/10
On ne va pas se mentir, nous n’avons pas assisté à un grand match de football. Mêmes si les Polonais ont dominé ce match de la tête et des épaules, les occasions franches et nettes ont finalement été plutôt rares. La deuxième période fut un peu plus agréable à suivre que la première, car les Nord-Irlandais se sont « un peu » découverts. Mais avec un plan de jeu aussi défensif, on ne pouvait pas assister à un match débridé. Il faut cependant souligner la merveilleuse tenue des supporters des deux camps. Alors qu’on craignait de nouveaux incidents, les chants entendus dans le nouveau stade de Nice méritent d’être mis en avant.