- Euro - Groupe F
- Aurelien Renault
L’action de la rencontre
Les Islandais ont été secoués par les Portugais en première période mais ils attaquent la seconde avec courage et calme. Johann Gudmundsson est au ballon et fixe les Portugais sur son côté gauche. Le Scandinave a tout le loisir de centrer au second poteau où l’attend Birkir Bjarnason. Complètement laissé seul par une défense portugaise pas toujours au point, le joueur du FC Bâle reprend du droit et offre un point à l’Islande pour son premier match dans un Euro. Son premier point ? Oui parce que le Portugal ne se remettra pas de ce tournant.
Au cœur du match
330 000 habitants mais un cœur gros comme ça. 6% de la population de l’île islandaise serait apparemment en France pour encourager ses footballeurs et les mener vers leurs songes les plus insoupçonnés. L’Islande à l’Euro, c’est un rêve qui commence sans complexe dès la troisième minute. Gylfi Sigurdsson s’infiltre dans la surface portugaise, fixe Ricardo Carvalho et décoche une frappe qui inquiète Rui Patricio. Poussés par une vague de supporters bleus venus par milliers, les Scandinaves déchantent cependant bientôt rapidement. Devant le physique élancé et le gabarit des gars du Nord, le Portugal répond par un jeu tout en technique et en mouvement qui fait mouche. Vieirinha, après une longue séquence de possession, contraint Hannes Halldorsson, le portier venu du froid, à un arrêt difficile du bout des poings. Quelques instants plus tard, c’est Cristiano Ronaldo qui rate étonnamment le ballon de la tête alors que le centre venu de la défense et de Pepe était impeccable. Ce n’est que partie remise pour la Selecçao qui voit sa domination outrageuse récompensée. Andre Gomes, au point techniquement et véritable plaque tournante de sa formation, est à la passe. Le joueur du Valence FC trouve Nani à raz-terre qui surgit et trompe Halldorsson. Le public lusitanien exulte et c’est mérité.
L’Islande n’est pas là par hasard
A la pause, le Portugal domine le tableau des statistiques à plate couture avec notamment 12 tirs à 2. Qui donne alors cher de la peau du Nantais Kolbeinn Sigthorsson et de ses copains ? Pourtant, au sortir des vestiaires, le onze islandais reste calme et organisé. A l’image de la Hongrie contre l’Autriche plus tôt dans l’après-midi, les joueur du Nord sont dominés mais trouvent le moyen de saisir toute opportunité d’aller piquer une défense lusitanienne pas toujours sereine. Si bien qu’alors qu’on joue depuis 5 minutes dans la seconde période, Birkir Bjarnason, complètement oublié par des défenseurs lâches, reprend de l’intérieur et trompe Rui Patricio à la surprise générale. Le parcage islandais exulte, le portugais déchante : les Nordistes recollent. Et ils ne lâcheront plus. Pourtant, ce n’est pas la pression des partenaires de CR7 qui leur rendra la tâche facile. Les corners, les coup-francs et les coups de butoir des Portugais donnent des frayeurs aux supporters islandais mais même l’entrée en jeu du fringant Renato Sanches n’y fera rien : l’Islande s’offre un point salvateur et aura un coup à jouer contre la Hongrie, leader du groupe, samedi à Marseille.
L’acteur phare de la rencontre : Andre Gomes
Ce n’est pas le joueur portugais le plus connu de la sélection et pourtant, quel footballeur ! Si le Portugal a posé autant de problèmes à l’Islande ce soir à Saint-Etienne, c’est en partie parce que le métronome s’appelait Andre Gomes. Après une saison délicate avec Valence, le natif de Grijo a brillamment entamé son Euro.
Le taux de régalade : 7,5/10
Qui a dit que le groupe F était le plus mauvais groupe de cet Euro ? On a assisté à l’un des meilleurs matchs de l’Euro ce soir à Saint-Etienne après le très plaisant Autriche-Hongrie (2-0) de l’après-midi. Le Portugal a offert un jeu plaisant mais l'Islande a eu du répondant et s'est offert de nombreuses situations. Le petit poucet qui résiste à Goliath a donné une saveur particulière à un match vraiment excellent et que vous auriez tort d'avoir manqué.