- Euro - Groupe C
- Pierre Moulin
L'action de la rencontre
69ème minute. Après une transmission en une touche de balle des polonais, le rennais Grosicki adresse un très bon centre pour Milik. L'attaquant de l'Ajax est totalement démarqué et son placement est optimal. Le centre tombe sur son bon pied, le gauche. Cependant, le polonais rate complètement sa reprise, visiblement la tête ailleurs. C'est la seconde balle de match qu'il a une nouvelle fois manquée.
Au coeur du match
Une première mi-temps moribonde
Dans le début de ce match, l'Allemagne s'installe confortablement dans la moitié de terrain polonaise. La première occasion ne tarde pas à arriver, mais la tête de Gotze passe au-dessus (4ème minute). Une minute plus tard, la frappe d'Hector est trop tendue et passe à côté, même si Khedira était proche de reprendre ce ballon. Plus le temps passe, plus la Pologne semble se débrider. La tendance s'inverse et ce sont les Polonais qui se montrent les plus entreprenants avec leur capitaine Lewandowski comme chef d'orchestre. Les hommes de Joachim Low, quant à eux, font face à une défense polonaise bien en place, qui sait exactement ce qu'elle doit faire. Les Allemands, qui portent une affection particulière au jeu court à une/deux touches de balle sont complètement déjoués par cette solidarité défensive. Les deux équipes limitrophes semblent s'observer et le match ne s'emballe pas. Une première mi-temps moribonde et qui se termine sur un score vierge logique, en espérant que les deux équipes nous proposent de meilleures animations offensives dans le second acte.
10 minutes d'intensité et puis plus rien
Dès le coup d'envoi de la seconde mi-temps, la Pologne se rue en attaque et Milik est tout proche d'ouvrir le score. Grosiki adresse un centre millimétré pour Milik qui rate l’immanquable alors que Neuer et Boateng étaient battus. Quelques dizaines de minutes d'une bonne intensité se font ressentir, et ce sont surtout les Polonais qui se montrent dangereux à l'image de Lewandowski (59ème) et de Milik (69ème) mais sans pour autant faire mouche. Joachim Low tente de donner un second souffle à son équipe en faisant entrer le « gamebreaker » Schurrle et le vétéran Mario Gomez. Cependant, les Allemands n'arrivent toujours pas à inquiéter le portier polonais Fabianski et tentent des frappes hors de la surface à défaut de pénétrer la muraille défensive polonaise. Robert Lewandowski, bien muselé ne peut pas non plus exprimer son talent de buteur. Et, logiquement, les deux équipes se séparent sur un score nul et vierge qui n'arrange pas les deux équipes. Les Polonais ont su contrer avec brio une équipe allemande inhabituellement inoffensive. Grâce à son succès cet après-midi, l'Irlande du Nord peut espérer à se qualifier pour les huitièmes de finale. Elle devra affronter une Allemagne sensiblement différente et affaiblie que lors de son sacre mondial en 2014 au Brésil.
L'homme de la rencontre : Grzegorz Krychowiak
L'ancien rémois montre qu'il est la pierre angulaire du système de jeu polonais. A défaut d'avoir une attaque polonaise de qualité (et grâce aussi à une défense allemande quasi-impénétrable), le sévillan a, une nouvelle fois, été précieux dans la récupération et la relance. L'homme à tout faire, indéniablement. En grattant de multiples ballons dans l'entrejeu à des pointures comme Ozil ou Kroos, Krychowiak s'est montré comme l'homme indispensable et un individu à museler.
Le taux de régalade : 5/10
Bon ... Oui, la qualité defensive des deux équipes est indéniable. Oui, il y avait de bons joueurs de ballon. Cependant, les trois quarts du match étaient franchement des plus ennuyants. On attendait plus de la part de l'équipe championne du monde et grand favori de la compétition ainsi qu'un potentiel outsider composé de joueurs talentueux. On reste sur notre faim. Les quelques minutes offensives se sont montrées vaines et les deux portiers n'ont pas eu à se déployer.