- Euro - Groupe E
- Aurelien Renault
L’action de la rencontre :
On joue la 70ème minute. Secouée par la Belgique et anesthésiée par la pression des Diables, l’Irlande n’en mène pas large. Déjà en retard de deux buts, elle voit la Belgique continuer à accélérer et Eden Hazard, sur une fulgurance monstrueuse, lance un contre fatal. Avec deux options devant lui et un seul défenseur, le joueur de Chelsea, excellent cet après-midi, glisse à Romelu Lukaku qui trompe tranquillement Randolph, claque un doublé et remet la Belgique en orbite. L’Euro démarre enfin pour les Diables Rouges !
Au cœur du match :
A bien y regarder, la Belgique avait réalisé une prestation intéressante face à l’équipe d’Italie pour son entrée en lice. Pas un bon match, pas un mauvais : elle avait rendu une copie passable, trahie par sa confiance et piquée dans son dos par la malice italienne. Contre l’Irlande cet après-midi, les Diables Rouges ont su faire fructifier ce qui avait bien tourné en gommant leurs errances, contre un adversaire plus faible, il est vrai. Le début de match les voit ainsi appliqués et organisés autour du chef d’orchestre Kevin De Bruyne qui aimante tous les ballons. Jouant juste, le milieu de Manchester City conduit les siens à se procurer des situations mais pas des occasions. Dans les barricades belges, le premier coup de feu est signé Eden Hazard à la vingtième mais la flambée de l’ancien lillois fuse au-dessus du but de Randolph. Alors que l’Irlande opère par contre, quelques atermoiements ressurgissent et le duo de centraux Vermaelen-Alderweireld ne rassure pas toujours, surtout quand le dernier nommé relance hasardeusement dans l’axe. Plus arcboutée en défense qu’elle ne l’était contre la Suède, l’Irlande rentre aux vestiaires en tenant le nul malgré une grosse opposition belge.
Revoilà Lukaku !
Sans avoir su faire la différence en première période, la Belgique revient sur le pré bordelais en propageant une drôle d’impression : dominatrice mais absolument pas réaliste. Heureusement pour les Diables, l’Euro 2016 aura commencé après un match et demi pour leur attaquant d’Everton, Romelu Lukaku. Sur la première opportunité de contre, De Bruyne accélère fort et balance un caviar à son avant-centre qui n’a plus qu’à ouvrir son pied. 1-0 et vent de soulagement chez les Belges. Ce but est clairement ce qui leur manquait puisque délaissés de la pression de faire le jeu, les hommes de Wilmots sont plus étincelants encore. Après avoir laissé l’Irlande s’offrir l’illusion de revenir, la Belgique déclenche une attaque placée de classe, en toute tranquillité. Le ballon arrive finalement sur Thomas Meunier qui n’a plus qu’à centrer au point de penalty. James McCarthy est à la retombée mais ne voit pas surgir derrière lui le corps de titan d’Axel Witsel qui balance le ballon de la tête dans le cadre. Sur la trajectoire, Randolph ne peut que dévier dans ses filets. Enfin détentrice du break, la Belgique finit en roue libre et s’offre le contre final mené de main de maître par Eden Hazard et conclu par le doublé de Lukaku. Alors que l’Irlande est dans les cordes, les Diables Rouges viennent savamment de renouer avec leurs promesses. Et elles sont alléchantes.
L’homme de la rencontre : Eden Hazard / Kevin De Bruyne
Impossible de mettre en avant l’un plus que l’autre. Les deux génies de la Belgique ont créé, distribué, orienté avec une facilité déconcertante et une grande efficacité. L’un et l’autre ont en fait alterné leurs moments de gloire. Lorsque le joueur de Chelsea déclinait, c’est celui de Manchester City qui se mettait en lumière. Si De Bruyne a illuminé la première période, Hazard s’est sublimé dans la deuxième. Le résultat final est le même : une passe décisive chacun et une prestation remarquable. Avec ses deux hommes forts en pleine possession de ses moyens, on voit mal la Belgique retomber dans ses travers italiens.
Le taux de régalade : 7/10
C’est une évidence : quand la Belgique se montre réaliste devant, son visage change du tout au tout. Indigente contre l’Italie et prise au piège par la Squadra Azzurra, l’attaque des Diables s’est réveillée. Si par séquences, elle faisait plaisir à voir jouer, c’est bien en marquant sur trois phases de jeu bien distinctes qu’elle a animé son duel avec l’Irlande. Attaque placée, attaque éclair et contre fatal : il n’a manqué qu’un coup de pied arrêté pour réussir le combiné absolu. L’Irlande en face, n’a pu que constater les dégâts mais a eu le mérite de combattre. Un match plaisant au final et une deuxième équipe dans cet Euro tristounet à claquer trois buts qui font du bien à tout le monde.