- Euro - Groupe C
- José Letaillandier
L’action de la rencontre
Nous sommes à la 17ème minute de jeu quand l’Ukraine se met à dominer le match, après un début de match plutôt polonais. Yarmolenko, l’une des stars de cette équipe d’Ukraine, est parfaitement servi en profondeur par Rotan et sa vitesse fait la différence. Le gaucher arrive parfaitement devant Fabianski et peut ouvrir son bon pied, mais l’attaquant du Dynamo Kiev manque complètement son geste. A l’image du reste de ce match, l’Ukraine parvient à se dégoter des occasions franches, mais le manque de réalisme des attaquants en jaunes aura profité à la Pologne, qualifiée deuxième, derrière l’Allemagne. La sélection d’Ukraine a donc perdu ses trois matches et n’a pas réussi à marquer de but lors de cet Euro.
Au cœur du match
Alors que les dix premières minutes sont totalement dominées par le favori de la rencontre, la Pologne, le reste de la première mi-temps est entièrement au compte de l’Ukraine. Dans les cinq premières minutes, Milik perd un duel face à Pyatov et Lewandowski est coupable d’un énorme raté seul devant le gardien ukrainien. Parfaitement servi par Milik, le Munichois n’arrive pas à redresser la trajectoire de la balle et sa reprise part au-dessus. Pour le reste, ce sont les Jaunes qui contrôlent le match, sans doute libérés par leur élimination précoce. Si l’arbitre norvégien avait vu la faute dans la surface sur Yarmolenko, l’Ukraine aurait pu ouvrir le score sur pénalty (16ème). Puis, le même Yarmolenko gâche un duel en ouvrant trop son pied (17ème), puis Konoplyanka rate le cadre de peu sur une frappe lointaine (30ème). Les joueurs rentrent aux vestiaires sur un score nul et vierge logique, même si les attaquants des deux équipes auraient dû marquer. L’Ukraine domine assez étonnamment avec 65% de possession.
La Pologne change de mentalité
Adam Nawalka décide de faire entrer son vétéran star Blaszczykowski à la place de Zielinski. Coaching payant d’entrée puisque les Polonais sont récompensés de leur nouvelle envie et ouvrent le score par Kuba, fraichement entré à la reprise. Sur un corner joué à deux, Milik reçoit la balle en retrait et adresse une merveille de passe dans la surface à Blaszczykowski. L’ancien capitaine polonais se joue de la défense ukrainienne par un magnifique râteau, revient sur son gauche et envoie un missile dans la lucarne gauche de Pyatov (0-1, 54ème). L’ouverture du score polonaise change la donne. Retour une heure avant, quand l’Ukraine dominait. Les Jaunes gardent la balle, les Blancs défendent et contrent. Aucune des deux équipes n’arrive à inquiéter les gardiens respectifs, même si des tentatives de Konoplyanka (63ème), de Zinchenko (72ème) et de Zozulya (81ème) auraient dû mettre en danger Fabianski. La rencontre se termine sur un rythme plat, et les joueurs rentrent aux vestiaires peu surpris.
L’homme phare de la rencontre : Adam NAWALKA
L’oscar de l’acteur le plus décisif cet après-midi est décerné au sélectionneur polonais. Le tacticien avait encore une fois décidé de laisser quelques cadres sur le banc, pour faire tourner et les reposer notamment. Mais son deuxième objectif est de pouvoir renverser le match sur un changement, et c’est ce qui s’est passé. L’entrée de Blaszczykowski au retour des vestiaires aura été payante presque aussitôt puisque l’ancien joueur de Dortmund bénéficie d’une superbe passe de Milik pour marquer le but de la victoire. Nawalka donne ensuite des consignes défensives à ses hommes, en faisant entrer un homme de devoir notamment, nommé Grosicki, et en demandant à Krychowiak de reculer. Choix judicieux, puisque la victoire et la qualification sont au bout des 90 minutes côté polonais.
Le taux de régalade : 4/10
Malgré quelques occasions franches, les attaquants auront trop raté pour rendre le match intéressant. Dans le jeu, les Polonais ont fermé quasiment tout le match, et l’envie des Ukrainiens n’aura pas suffi à rattraper la faiblesse technique des Jaunes. Si l’arbitre avait sifflé le pénalty qu’il a oublié, et si Lewandoski et Yarmolenko avaient été meilleurs devant le but, peut-être aurait-on entendu moins de sifflets dans les tribunes du Vélodrome. Le manque d’enjeu du match, puisque les Ukrainiens étaient déjà éliminés avant le match, aura sans doute aussi eu sa part de culpabilité.